Non à la disparition du comté de Kamouraska-Témiscouata
« Pour des considérations d'ordre mécanique, l'Assemblée nationale est en train de se voir dessaisir du dossier. Or, il s'agit d'une question de la première importance, puisqu'il en va de la représentativité effective des régions du Québec! Une telle situation s'avère inacceptable, et c'est pourquoi nous demandons un temps d'arrêt, le temps de permettre l'adoption du projet de loi n° 92 présenté le printemps dernier », déclare le président de la FQM, Bernard Généreux.
La FQM lance aussi un appel à tous les députés de l'Assemblée nationale, dont plusieurs ont déjà manifesté publiquement leur opposition au projet de réforme du DGE, pour qu'ils s'assurent de reprendre en main ce dossier.
Après avoir mobilisé ses membres sur le sujet, la FQM rappelle qu'elle avait accueilli très favorablement le projet de loi n° 92 qui prévoyait, notamment, le maintien des trois circonscriptions menacées, soit Beauce-Nord, Gaspé et Kamouraska-Témiscouata. Ce projet de loi comprend aussi d'autres mesures positives, comme l'attribution d'un nombre minimal de sièges par région et la garantie du respect des régions administratives dans la délimitation des circonscriptions.
« Dans ce dossier, il importe de cesser de penser la démocratie en simples termes mathématiques pour prendre aussi en compte la diversité des régions du Québec. Or, le projet do loi n° 92 permettait de relever ce défi », affirme M. Généreux.
Le Kamouraska-Témiscouata est contre
Les préfets Serge Fortin au Témiscouata et Yvon Soucy au Kamouraska affirment qu’il est primordial de conserver la circonscription Kamouraska-Témiscouata telle qu’elle est actuellement. De plus, le comté se situe à l’intérieur des écarts démographiques du nombre d’électeurs requis selon la loi actuelle.
Rappelons que le rapport préliminaire déposé en mars 2008 par la Commission de la représentation électorale prévoyait la disparition du comté de Kamouraska-Témiscouata pour les fondre aux comtés voisins.
Considérant cette situation totalement inacceptable et néfaste, les deux MRC avaient réuni leurs forces afin de mener une vaste campagne de sensibilisation. Leurs concitoyens et concitoyennes ont fortement exprimé leur désaccord quant à l’abolition de la circonscription et ce, au profit des centres urbains. 4 306 signatures ont été recueillies par voie de pétition, 1 446 cartons-réponses ont été signés par des citoyens. 60 résolutions et plusieurs mémoires furent déposés et l’audience publique du 3 juin 2009 connût une participation remarquable.
Pour les deux préfets, il est fondamental que la carte électorale tienne compte de l’aspect régional, des problématiques de distance et de dispersion. Le redécoupage doit aussi considérer les critères historiques, géographiques, économiques et socioculturels qui caractérisent ces deux communautés d’appartenance. M. Soucy, préfet de la MRC de Kamouraska explique : « Le comté de Kamouraska-Témiscouata existe depuis 1972 et nos deux MRC ont tissé des liens importants. Il y a un fort sentiment d’appartenance. Nous partageons les mêmes réalités, devons relever des défis similaires et nous collaborons sur divers dossiers communs. » Ce sont d’ailleurs sur ces bases que les MRC ont été créées il y a plus de 25 ans.
Selon M. Fortin : « Notre circonscription a beaucoup à perdre d’un redécoupage basé essentiellement sur le critère démographique. La représentativité à l’Assemblée nationale de tout le Bas-Saint-Laurent est en jeu avec une réduction de son nombre de députés. Nous y perdrons notre identité. »
Le projet de loi présenté à l’Assemblée nationale en novembre 2009, proposait notamment une modification des critères et de la méthode utilisée pour la délimitation des circonscriptions électorales. Les partis politiques n’ont pas réussit à faire consensus à ce sujet. Malheureusement, un grand défenseur des régions, dont le Kamouraska et le Témiscouata, Claude Béchard, n’est plus parmi nous pour défendre ce dossier.
Afin d’éviter que le comté de Kamouraska-Témiscouata ne soit aboli et que le poids politique des régions rurales soit préservé, les préfets des MRC de Kamouraska et de Témiscouata redemandent à l’Assemblée nationale d’adopter le projet de loi 92 modifiant la Loi électorale concernant la représentation électorale.
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