Le mentorat, une vocation pour Bruno Gagnon
Rivière-du-Loup – Bruno Gagnon exerce le rôle de mentor avec la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup depuis bientôt 10 ans. Nombre d’entrepreneurs ont eu recours à ses services au cours de cette décennie afin de démarrer ou de développer leur entreprise. Selon M. Gagnon, le mentorat est essentiel pour les gens d’affaires de la région.
Ce service offert par la Chambre de commerce atteindra ses 90 jumelages mentor-entrepreneur à la fin de l’année 2015. Pour Bruno Gagnon, il s’agit d’une forme de bénévolat tout à fait particulière. «C’est le bénévolat le plus intéressant et enrichissant. On aide les entrepreneurs, mais eux aussi nous apportent beaucoup», a-t-il avoué. L’équipe de la Chambre est composée depuis sa création de 10 mentors possédant entre 16 et 42 ans d’expérience en tant qu’entrepreneurs ou gestionnaires.
SAVOIR-ÊTRE
Le principe de base, selon Bruno Gagnon, est l’amélioration des qualités d’entrepreneur, soit le savoir-être des gens d’affaires parrainés. «La relation de confiance est très importante entre le mentor et le ‘’mentoré’’. Notre travail sert à les orienter vers les ressources disponibles et à les guider lors de leurs prises de décisions, sans leur dire quoi faire, et c’est bien important».
Il estime que le mentorat est une vocation avant tout. Il n’est pas possible de s’improviser mentor. «Souvent il m’arrivait de donner un coup de main aux gens autour de moi, sans formation. J’étais un mentor naturel, il faut avoir la vocation aussi, d’écouter et de vouloir aider.»
RELATION DE CONFIANCE
L’entrepreneur et le mentor doivent être sur un pied d’égalité puisque c’est la base de tous leurs échanges. «Quand il vit des problèmes, il est rarement à l’aise d’en parler avec son entourage. Ce service lui permet d’avoir une oreille attentive et de se faire guider dans son cheminement». Il permet un temps d’arrêt, de réflexion et de détermination de nouveaux défis et brise leur isolement. Il est important qu’aucun lien d’affaires n’intervienne entre eux.
Les mentors se rencontrent toutes les six semaines afin de partager leurs expériences. Les personnes qui ont recours à leurs services demeurent toutefois sous le sceau de la confidentialité, en tout temps.
NOUVEAU PHÉNOMÈNE
Certaines périodes au cours des 10 dernières années ont été plus actives pour la Chambre de commerce, avec une demande de mentorat plus grande. Un nouveau phénomène est toutefois observé par Bruno Gagnon, soit la demande de mentorat pour la relève d’entreprises. «Les personnes qui souhaitent prendre la relève d’entreprises en place depuis une vingtaine d’années ont parfois autant besoin de mentorat que quelqu’un qui en crée une.»
Il estime toutefois que l’entrepreneuriat est présentement dans un creux de vague à Rivière-du-Loup. «Nous sommes dans une période qui est plus calme présentement, mais lors des cinq premières années du programme de mentorat, c’était un véritable feu roulant.»
Un jumelage dure en moyenne entre 18 et 24 mois à raison d’une rencontre mensuelle. Il souligne qu’il est important de ne pas attendre d’être en difficulté avant d’avoir recours au mentorat. Certains rejoignent le service directement lors du démarrage de leur entreprise, par l’entremise du bouche-à-oreille.
BRUNO GAGNON
Bruno Gagnon a été président de la Chambre de commerce en 2010. Il a également été à l’emploi du Groupe CNP en tant que directeur des affaires corporatives et était impliqué à la Table de concertation agroalimentaire du Bas-Saint-Laurent. Il s’est réorienté depuis 2006 comme consultant dans le secteur maritime, avec son entreprise, Services Bruno Gagnon inc. Il fait partie du conseil national de mentorat du Réseau M, et est chef mentor au niveau national.
RÉSEAU M
Le Réseau M est une initiative de la Fondation de l’entrepreneurship du Québec. Chaque année, au Québec, plus de 3 800 entrepreneurs mentorés profitent de l’accompagnement de 1 900 mentors accrédités.
Sur 4 000 jumelages mentor-mentoré effectués depuis l’année 2000 au Québec, le service a permis de doubler le taux de survie des entreprises, le faisant passer de 37 % (taux moyen) à 74 % (entreprises mentorées), en 2015.
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