L'Hôtel Anctil
Par Fernande Gagnon
Le 1er octobre 1904, Alexandre Ouellet revend ce lot à Hélène Ouellet, épouse de Joseph Napoléon Anctil. Celui-ci y fait construire un hôtel assez considérable; un des premiers débits de boisson de Saint-Ludger. On y trinquait si bien que souvent des bagarres soulignaient la fin de soirée : les gens de la « petite mission » (Saint-Ludger) reconduisaient les huileux chez eux (Saint-François), c’est-à-dire jusqu’au milieu du pont.
Le matin du 21 avril 1905, les pompiers sont appelés pour un début d’incendie à la couverture de l’hôtel, causé par une flammèche sortie d’un engin à scier le bois.
Le 5 septembre 1917, cinq religieuses de l’Enfant-Jésus traversent le pont de Saint-Ludger pour y enseigner dans des locaux loués à l’intérieur de l’hôtel Anctil pour remplacer l’école de la paroisse, détruite par un brasier en février 1917. Par la suite, on reconstruira un couvent avec résidence pour les religieuses, connu sous le nom de « École Notre-Dame-du-Sacré-Cœur », maintenant La Croisée.
Le 23 mai 1935, monsieur Joseph Napoléon Anctil décède subitement; il est âgé de 68 ans et 10 mois. Ses funérailles ont été célébrées en l’église de la paroisse, au milieu des siens, parmi une foule de parents et amis. Il laisse dans le deuil son épouse, six filles et cinq garçons.
Un avis public, provenant du bureau du shérif P.-É. Martin de Rivière-du-Loup, déclare en date du 22 avril 1952: « est par le présent donné que les TERRES et HÉRITAGES sous-mentionnés ont été saisis et seront vendus aux temps et lieux respectifs, tels que spécifiés : soit un immeuble situé en la cité de Rivière-du-Loup avec les bâtisses dessus construites, circonstances et dépendances portant le No 520 du Cadastre de la ville Fraserville. Cette vente se fera à la porte de l’église paroissiale de Saint-Ludger, lundi le vingt-sixième jour du mois de mai 1952, à deux heures de l’après-midi. »
En 1966, cet édifice imposant de cinq étages, tombe sous le pic des démolisseurs. Cette opération était rendue nécessaire pour permettre l’élargissement du pont D’Amours, l’amélioration des approches et le stationnement de la Caisse populaire. Avec la disparition de la « maison Anctil » s’envolaient également beaucoup de souvenirs...
Présentation de l’auteur
Mme Fernande Gagnon est membre de la Société d’histoire et généalogie de Rivière-du-Loup depuis de nombreuses années. Vice-présidente, elle partage son temps entre le bénévolat et la recherche en généalogie. Retraitée, elle s’implique dans sa communauté, en animation pastorale scolaire reliée à la catéchèse préparatoire aux sacrements et responsable de la chorale des jeunes à l’église de sa paroisse, Cacouna. Sa profession d’enseignante s’est déroulée dans des écoles de niveau secondaire où elle a professé l’histoire, la géographie et l’écologie.
1 commentaires