Éclosion de COVID-19 chez duBreton : le Syndicat exige la fermeture de l’usine
Le syndicat des employés de l’usine de Viandes duBreton de Rivière-du-Loup est désespéré. Estimant que la situation s’est «grandement détériorée» au cours des derniers jours et que l’éclosion de la COVID-19 dans l’usine est «hors de contrôle», il exige la fermeture temporaire des installations.
Yannick Morin, président du syndicat des travailleuses et des travailleurs de Viandes du Breton – CSN, est furieux et inquiet. Selon lui, la multiplication des cas de COVID-19 ne s’essouffle pas au sein de l’entreprise louperivoise. Un coup de barre est plus que nécessaire, bien qu’il serait peut-être déjà trop tard.
«C’est de pire en pire, lance-t-il lors d’un entretien téléphonique, lundi. C’est un désastre monumental.»
Le syndicat a demandé à la direction générale de «prendre la bonne décision» et de fermer l’usine afin que tous les employés puissent être testés. Une requête qui restera sans suite, puisque duBreton continuera d’opérer cette semaine, a confirmé son service des communications.
«C’était clair qu’ils n’allaient pas fermer, mais cette décision-là, elle touche tout le monde. Les travailleurs, les familles et la population […] Ça n’arrête plus. Ça prend une logique, une morale. Un moment donné, il faut se dire que c’est assez et qu’il faut fermer. Visiblement, l’employeur n’est pas capable de faire le déclic lui-même.» Selon ce dernier, un travailleur aurait ainsi contaminé son bambin de deux mois.
Selon M. Morin, l’éclosion chez Viandes duBreton toucherait plus de cinquante personnes, mais ce chiffre pourrait être conservateur. Le CISSS du Bas-Saint-Laurent confirme d’ailleurs qu’il s’agit d’une éclosion majeure, sans avancer de statistiques. La direction de l’entreprise se fait elle aussi avare de commentaires à ce sujet, expliquant que le nombre de personnes infectées «varie constamment».
Chose certaine, la situation est dramatique et il y a «alerte rouge», selon le syndicat qui a approché la CNESST et la Santé publique afin que l’usine soit fermée. Ces démarches seraient toutefois restées sans réponse.
«Là on est rendu à interpeller la CAQ. On est inquiets, car c’est toute la région qui paie pour ça», explique Yannick Morin. «Le député Denis Tardif et le premier ministre François Legault protègent qui exactement? Les profits d’un employeur, ou la santé de notre monde et celle des gens de notre région? Est-ce qu’ils viendraient travailler eux ce matin dans notre usine?»
M. Morin, qui a passé des dizaines d’heures au téléphone ces derniers jours, ne sait plus quoi faire de plus. Il ne voit plus vraiment de porte de sortie. «Il faut que quelqu’un bouge, que quelqu’un allume quelque part. Il faut qu’ils se réveillent. Il y a alerte rouge, ça n’a pas de bon sens.»
RÉACTIONS DUBRETON
Par courriel, Julie Lamontagne, conseillère aux communications, souligne que duBreton continue de travailler en collaboration avec la santé publique et la CNESST. Les dépistages préventifs et les séances de vaccinations sont toujours en cours.
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