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L’art de la différence

durée 20 juin 2019 | 06h58
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    L’art est un fort moyen d’expression. Voilà une affirmation qui a pris tout son sens, ces derniers mois, alors que les élèves du cheminement d'autonomie fonctionnelle (CAF) de l'École secondaire de Rivière-du-Loup, ayant des besoins particuliers, ont participé à des ateliers de création au Musée du Bas-Saint-Laurent. Leurs œuvres, vivantes et colorées, parlent parfois bien plus que les mots et sont actuellement exposées jusqu’au 23 juin prochain. 

    Le vernissage de cette jolie exposition, intitulée «L’art de la différence», a eu lieu le 11 juin en fin de journée. Les yeux des élèves étaient brillants et leurs sourires géants. Il y avait sur place une belle fébrilité à l’idée de présenter le fruit de beaucoup d’efforts au public. Une belle fierté, aussi. 

    Initiée par la dynamique équipe du Musée du Bas-Saint-Laurent, ce projet s’est déroulé tout au long de l’année scolaire. Deux fois par mois, le groupe d’élèves vivant avec des difficultés graves d’adaptation ou d’apprentissages a quitté l’école pour se rendre sur place où il a suivi différents ateliers. Au-delà de l’exploration de nouvelles formes d’art, il y avait la liberté, la création. 

    «L’intention, c’était surtout de leur offrir des connaissances pour les amener vers une démarche plus personnelle», explique Dominique Pelletier-Lesage qui a animé les ateliers. 

    Au long de cette belle aventure, les artistes âgés entre 12 et 21 ans ont touché à la gouache, au collage, au dessin et au pastel, notamment. Des médiums accessibles qui peuvent facilement être retrouvés et même utilisés à la maison ou à l’école. 

    «À les voir travailler, c’était évident que des élèves avaient un processus créatif en eux. Par exemple, certains travaillaient toujours de la même façon, mais au lieu de penser que c’était ainsi en raison de leur handicap, il faut changer notre façon de penser se dire que ces jeunes-là travaillent comme cela parce que c’est en eux. Au même titre qu’un artiste.»

    DE BEAUX TALENTS

    Pour les enseignantes du programme, Claudia Marquis et Sophie Doyon, l’expérience a offert de belles révélations. Elle en tracent d’ailleurs un bilan plus que positif. 

    «Les ateliers étaient adaptés aux réalités de chaque élève. Tout le monde y a trouvé son compte et l’intérêt s’est maintenu tout au long de l’année. On a découvert de beaux talents et plusieurs élèves nous ont surpris», ont-elles partagé d’une voix commune. 

    Quitter l’environnement de l’école secondaire était aussi un aspect bonifiant en lui-même. En sortant du cadre scolaire, les jeunes sont entrés dans une bulle artistique. Ils ont aussi découvert un nouveau lieu d’intérêt. «Il y avait une notion de liberté et au fil des semaines, ils se sont vraiment approprié le musée. Nous souhaitons que ces jeunes s’approprient la culture et qu’ils aient envie de revenir au musée», partage la directrice générale de l’institution, Mélanie Girard.

    «L’art, ils pouvaient déjà en faire, mais je voyais vraiment ici, dans leur façon de travailler, dans leur gestuelle, quelque chose qui allait au-delà de la simple activité d’art plastique. Certains étaient devant le chevalet et tout leur corps était impliqué», ajoute Mme Pelletier-Lesage.

    EXPOSITION 

    Initialement, l’exposition devait être accessible jusqu’au dimanche 16 juin dans la hall du musée. Mais devant la beauté des œuvres et le lien qui peut être créé avec une nouvelle exposition, «La révolution Borduas : espaces et libertés», la direction a décidé de la prolonger jusqu’au 23 juin. 

    «En faisant le montage, on a trouvé qu’il y avait vraiment des parallèles entre la démarche de Borduas et les œuvres des jeunes artistes. Borduas a fondé le mouvement automatiste qui veut que la création surgisse de façon spontanée, en dehors des cadres de l’histoire de l’art. Et c’est un peu dans cet esprit que les ateliers ont été montés et que les œuvres ont été réalisées. On trouvait le lien tout à fait naturel», explique Mélanie Girard. 

    Notons que la réalisation de ce beau projet a été rendu possible grâce à l’aide financière du Défi Everest et de l’École secondaire de Rivière-du-Loup. Il se pourrait aussi fort bien que celui-ci fasse des petits, puisqu’une nouvelle idée avec l’École de musique Alain-Caron est en chemin. Encore là, il s’agirait d’une démarche exploratoire et le but serait cette fois de découvrir différents instruments de musique. 

     

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