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Donald Charles : la musique au service de l’autre

durée 27 octobre 2020 | 06h59
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Après avoir vécu de sa musique à Montréal pendant 13 ans, joué sur des plateaux de télévision, participé à des enregistrement studio de nombreux artistes et joué sur scène pour les accompagner, Donald (Charles) Gagnon a décidé de faire un retour aux sources en 2003, en revenant s’installer à Trois-Pistoles. Rencontre avec un guitariste professionnel qui transmet maintenant sa passion par l’enseignement.

    «D’aussi loin que je me souvienne, j’avais ça en tête: jouer de la guitare. Mon père achetait des vinyles, des 45 tours et il aimait beaucoup The Ventures. J’ai eu ma première guitare à Noël, je devais avoir 7 ou 8 ans. Mon oncle jouait un peu, il m’a appris la base et je me suis pratiqué tranquillement, je repiquais des lignes de chansons», raconte Donald Charles.

    Au début de l’adolescence, il a découvert Jimi Hendrix. Le guitariste a alors décidé de pousser sa technique et ses apprentissages un peu plus loin. «Il jouait en mi bémol, alors j’accordais ma guitare comme lui, je mettais le vinyle et je jouais. J’avais un dictionnaire d’accords pour comprendre la musique. La théorie musicale, je me la suis faite moi-même à force de chercher et d’essayer de comprendre la logique de la musique. J’ai beaucoup pratiqué. À 17 ans, je ne savais pas trop quoi faire dans la vie, je jouais entre 6 à 8 heures par jour pendant plusieurs mois», ajoute-t-il.

    En 1990, il s’est rendu à la finale d’un concours national de guitaristes. Donald Charles a ensuite saisi les opportunités qui se sont présentées à lui. «J’ai joué à Radio-Canada Rimouski, puis pour les Démons du Midi et sur le plateau de MusiquePlus. Pour faire de la télé, j’ai déménagé à Montréal. J’ai eu des contrats d’accompagnement pour des artistes français», raconte le musicien. Il a aussi participé à l’album de Claire Vézina et joué avec plusieurs artistes comme Alain Simard et Kevin Parent.

    Donald Charles a lancé son premier album solo en 1994 qui a connu un certain succès, quelques-unes de ses chansons ont même été des succès radio, dont «La Valse des Grands» et «Betelgeuse». Une création qui lui a permis de démontrer toute sa virtuosité à la guitare. Il a même fait parler de lui aux États-Unis. Une faillite de la compagnie de disques a toutefois brisé ses ambitions. «Avec du recul, j’ai eu vraiment du fun. La musique est revenue dans ma vie. Les jeunes de la génération présentement n’ont pas l’ambition de devenir des rockstars. Beaucoup d’entre eux trippent sur la musique de ma jeunesse, je suis chanceux de pouvoir vivre ça. Il y en a que la musique, ça les tient debout. On sous-estime peut-être ses bienfaits d’une passion.»

    Maintenant, Donald Charles donne des cours de musique au Centre jeunesse du Bas-Saint-Laurent et à Ultrasons de Rivière-du-Loup. Il communique sa passion pour la musique à ses élèves et il met son talent à leur service. «La pandémie m’a montré que je fais une job inutile, mais nécessaire. Si le jeune passe 30 minutes sur sa guitare pendant son cours et que ça amoindrit ses difficultés, tant mieux. Ça lui permet de se détendre et de penser à autre chose […] Un talent pas pratiqué, ça ne s’appelle pas un talent, ça s’appelle du potentiel. J’ai poussé mon expérience le plus loin avec ce que je pouvais faire. Pour payer les factures, ça ne me dérangera pas d’aller ramasser des patates ou de planter des arbres, je ne suis pas du tout du genre à m’apitoyer sur mon sort», ajoute Donald Charles. Ce dernier a sorti un autre album de compositions sur une guitare acoustique à 12 cordes. L’état de l’industrie du disque a toutefois refroidi ses ardeurs.

    On a pu le voir en spectacle à l’occasion au cours des dernières années, notamment dans le cadre de la programmation Vent gourmand et Espaces virevents à Trois-Pistoles cet été. «Je me fie beaucoup à mon talent et j’improvise énormément. Je dis que je fais un mélange de Jimi Hendrix et de Michel Louvain. J’ai des invités, une chanteuse, un percussionniste, je réarrange des solos dans les pièces. Je ne me prends pas trop au sérieux, mais j’ai de la rigueur. Le public qui vient me voir, c’est de 10 à 80 ans, il faut que je joue des pièces variées et que je sois capable d’intéresser les jeunes tout en plaisant aux plus vieux», explique Donald Charles.

    Il souhaite, dès que les mesures sanitaires le permettront, regrouper les musiciens amateurs ou professionnels pour ramener l’aspect communautaire de la musique dans la région. «Je veux redécouvrir la fraternité de jouer ensemble dans notre milieu, au service de l’autre.»

     

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