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Beaucoup d’appelés, peu d’élus

durée 9 septembre 2010 | 09h46
  • Hugues Albert
    Par Hugues Albert

    Journaliste

    Trois-Pistoles – Il fut une époque où les concours d’amateurs présentés dans les salles paroissiales ou les jamborees d’orchestres prenant l’affiche dans les arénas occupaient bon nombre de jeunes artistes de talent qui aimaient se comparer en montant sur scène. Ils attiraient des foules où on retrouvait des papas, des mamans, des frères, des sœurs, des cousins et des cousines et une immense cohorte d’amis et d’amies.

    Et aussi de nombreux amateurs de musique qui aimaient assister à ces événements populaires pour danser et avoir du plaisir.

    Est-ce que le contexte a vraiment changé ? Pas vraiment ! Si ce n’est qu’on assiste aujourd’hui à un concept plus organisé, plus encadré, plus médiatisé. Mais à la base, le principe demeure le même : l’artiste qui monte sur scène désire démontrer au public venu l’écouter qu’il a du talent. Il veut lui plaire, le séduire !

    Mais force est de constater que tous n’ont ni le même talent, ni la même stature, ni la même aisance sur scène. Ainsi, beaucoup sont appelés mais peu seront élus.

    En contrepartie, même si elle sera de courte durée, quelle belle expérience le jeune vivra, rien qu’au plan de l’expression artistique et mieux, de l’acquisition de confiance en soi !

    Parmi tous ces jeunes qui défilent sur scène devant public et jury dans le cadre d’un concours comme Trois-Pistoles en chansons, on en reconnaîtra quelques-uns ou quelques-unes qui, dans quelques années, feront leur marque au plan professionnel. On les entendra à la radio, on les verra à la télé, à d’autres niveaux, sur d’autres plateaux. Par contre, la très grande majorité d’entre eux, même s’ils n’obtiennent ni la notoriété ni n’atteignent la gloire, auront pu profiter d’une magnifique occasion pour exprimer leur talent artistique. Ils auront osé…

    Et devant l’évidence qu’ils n’avaient pas le talent pour percer, ils se seront tournés vers d’autres sphères d’activité. Fort heureusement, ils ne se seront pas accrochés à un rêve impossible ! Le trip se sera arrêté là en laissant de superbes et ineffaçables souvenirs.

    En fait, ceux qui ont le plus de cordes à leur (guitare) arc ou qui seront servis par un jugement réaliste seront les grands gagnants dans l’aventure. Ils auront néanmoins goûté et pleinement apprécié, ne serait-ce que quelques moments, cette griserie que vivent les artistes de scène.
    Comme Star Académie, « Star Épidémie » comme certains malins ont rebaptisé ladite émission, le concours « Trois-Pistoles en chansons» se fait glamour mais beaucoup plus terre à terre, moins artificiel, plus « groundé ». On n’a pas l’impression que les jeunes qui y participent seront appelés à décrocher la Lune.

    Le concours propose au contraire un cachet sympathique et vivifiant où le trac et l’esprit de compétition sont bien sûr présents entre les jeunes artistes venant se livrer sur scène. Mais où la spontanéité et la simplicité et surtout ce contact sincère avec le public sont palpables à chaque moment. Le tout dans un style sans prétention, où l’erreur est permise, comprise et acceptée, applaudie même.

    Car il ne faut surtout pas perdre de vue que ce ne sont encore que des enfants ou des ados. Des enfants, des ados, oui, qui ont du talent, qui n’ont pas peur de le montrer, qui ont encore beaucoup à apprendre dans la vie mais qui ne craignent pas de dire au public : « Ce n’est pas parce que j’ai 14 ans que je n’ai rien à dire ! » Ou à chanter…

    « Trois-Pistoles en chansons » est plus qu’une tribune. C’est un tremplin vers l’accomplissement de belles choses pour quiconque décide de relever le défi. Et qui réserve aussi de belles surprises à un public généreux, attentif et amusé.


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