Mario Jean s’amène, alors «Gare au gros nounours!»
Rien de surprenant, la demande du public, loin de s’émousser, est encore en croissance pour ce spectacle lancé il y a un an à Place des Arts à Montréal. À Rivière-du-Loup, il en sera rendu à sa 170e représentation. En septembre, « Gare au gros nounours ! » avait déjà attiré au-delà de 100 000 spectateurs et des supplémentaires étaient rendues nécessaires presque partout.
À quoi attribuer pareil engouement pour ce spectacle? Le principal intéressé répond avec sa simplicité habituelle que les gens qui viennent voir un spectacle de Mario Jean savent déjà qu’ils vont passer de bons moments, une belle soirée, qu’ils vont s’amuser. « Il s’agit d’un bon investissement dans le loisir et le plaisir, pour un spectacle où ils vont rire beaucoup. Un exutoire au stress du quotidien! »
Quel est le public de Mario Jean? « Le public? Ce sont des gens de mon âge, des gens qui vivent ce que je vis. Mon public me suit depuis mes débuts. Il est assez large avec des jeunes dans la vingtaine qui y trouvent aussi leur compte. C’est un public large sauf enfant. Et le spectacle que j’offre n’est ni vulgaire ni bonhomme. J’essaie toujours de provoquer une réflexion. Je dis des choses qui vont au-delà du rire… »
Quelle est la recette de Mario Jean? « Dans un show d’humour, je suis en relation directe avec mon auditoire, je prends mon rythme avec lui, contrairement à une pièce de théâtre ou un spectacle de musique où une mise en scène est déjà planifiée sans qu’on puisse rarement y déranger quoi que ce soit. »
La couleur Mario Jean
Depuis qu’il fait de la scène Mario Jean a évolué. Et c’est tout à fait normal, lance-t-il, sans hésiter. « Faut toujours aller plus loin et être représentatif de son temps, mais ce que les gens voient dans mon spectacle, c’est du Mario Jean! Je respecte qui je suis. Je ne veux pas faire de copier-coller avec ce que j’ai déjà fait mais la couleur Mario Jean reste la même. J’évolue, je change, au rythme de la société elle-même. Un humoriste doit être un miroir de la société. »
L’humoriste de 45 ans savoure pleinement le plaisir que lui procure « Gare au gros nounours ! » et celui qu’il génère pour les centaines de spectateurs qui se déplacent pour assister à chaque représentation. « Je m’amuse encore avec mon show. Ça marche alors je ne pense pas à rien d’autre dans le moment, je suis trop impliqué dans celui-ci. J’ai par contre d’autres projets, en télé, radio, cinéma, mais rien encore de concret de ce côté. La scène c’est ce que j’aime le plus! »
« Gare au gros nounours ! » roule à un rythme de cinq représentations par semaine. Dans l’Est-du-Québec, il a déjà été présenté ou le sera à Matane, Chandler, Gaspé, Sainte-Anne-des-Monts, Baie-Comeau, Sept-Îles, Fermont, Rimouski et au Nouveau-Brunswick.
Un psy de masse...
« Gare au gros nounours ! » est un spectacle de deux heures, sans entracte. Un spectacle qui roule! « Les gens qui viennent à mon spectacle ont déjà le sourire, ils ont hâte de m’entendre.
À chaque gag, on rit, on me crie des « je t’aime », on m’envoie des bravos. Connais-tu beaucoup de jobs comme ça? Je ne peux pas me plaindre dans la vie car je fais une belle vie. Je suis un privilégié. Les gens qui viennent me voir, le font pour rire, pour se sortir de leur quotidien et du stress que la vie peut leur apporter. »
Ce qui fait le charme de Mario Jean, c’est en bonne partie l’amour complice qu’il entretient avec son public, dans toute sa simplicité… « Je vis une relation d’amour avec lui, une relation intime. Avant une représentation, je n’ai pas le trac, je suis seulement un peu fébrile, je vis une certaine frénésie à la pensée de me présenter devant lui car je sais à 100 % que ça va marcher, que les gens vont rire. J’aime ce que je fais et je refuse de dire que c’est exigeant. »
Gros nounours en gros
Si Mario Jean a été silencieux pendant trois ans, c’était pour mieux préparer sa rentrée sur scène avec « Gare au gros nounours ! », son quatrième spectacle en solo où il a choisi d’attaquer avec des sujets tels que la prière, l’hypersexualisation, la politique, la vérité, les adolescents, la bouffe, les parents, les vices parfois incorrigibles, l’insomnie… Le gros nounours fait un scan aussi complet que possible de notre société.
Il y évoque aussi sa relation mère-fils…« C’est le numéro le plus émouvant et que le public semble le plus apprécier. J’appelle ma mère qui a 75 ans. C’est le genre de discussion au téléphone qui nous permet quand on vit loin de ses parents de nous déculpabiliser. Plein de gens s’y reconnaissent. »
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