Voies de fait graves sur un bambin: l’accusé témoigne
Rivière-du-Loup - L'homme âgé de 39 ans, soupçonné d’avoir secoué un bébé de trois mois et accusé de voies de fait graves sur ce dernier, saura jeudi prochain s’il demeurera incarcéré pour la suite des procédures judiciaires.
L’inculpé était de retour au palais de justice lundi après-midi afin d’y subir son enquête pour remise en liberté. De son côté, le ministère public, représenté par Me Annie Landreville, n'a pas ménagé ses efforts dans le but de convaincre le juge Jules Berthelot du bien-fondé du maintien de l’incarcération de l’accusé.
Le prévenu a été décrit comme un individu peu social, jaloux, possessif, renfermé et contrôlant.
Appelé à la barre des témoins, l’enquêteur David Boucher de la Division des enquêtes régionales, module des crimes majeurs, de la Sûreté du Québec a rapporté que la version initiale de l’accusé ne concordait pas avec les nombreuses blessures subies par l’enfant.
BLESSURES MAJEURES
Selon ses propres explications, l'accusé serait tombé en voulant répondre à un appel téléphonique à la suite d’un bain donné au bambin. L'homme aurait effectué une chute, entrainant le bébé avec lui. Or, rappelle l’enquêteur, les blessures seraient plutôt symptomatiques du bébé «secoué».
Convulsions, fractures des deux tibias, fractures des deux fémurs, ligament cervical étiré, écoulement de sang dans la colonne vertébrale, présence d’hématomes sous-duraux et une hémorragie à la rétine de l’oeil gauche sont les principales blessures dont souffre le bambin de trois mois. Le regard de l’enfant est aussi décrit comme absent.
Selon les dires de l’enquêteur se référant à l’avis des médecins, c’est le 4 juin dernier que l’équipe médicale a posé le diagnostic du bébé «secoué».
ÉTAT ACTUEL
Au chapitre des bonnes nouvelles, on précise que le bébé a recommencé à être allaité, lui qui ne manifestait plus aucun réflexe de succion. Au cours des derniers jours, il aurait même souri à quelques reprises sans que les spécialistes n’aient pu déterminer s’il s’agissait d’un simple réflexe où s’il reconnaissait sa mère.
L’enquêteur a précisé que malgré ces quelques progrès, la petite victime ne peut pas être transférée vers Québec où les services ne correspondraient pas à ses besoins. «Les médecins ne peuvent pas mesurer les séquelles à long terme du bébé. On parle toujours d’un bébé mal en point», a laissé tomber l’enquêteur David Boucher alors qu’il s’adressait au juge Berthelot.
Le bébé se trouve maintenant au Centre Marie-Enfant de Montréal en compagnie de sa mère qui, selon les dires de l’enquêteur, « ne comprend pas que ça peut arriver.»
INTERROGATOIRE ET AVEUX
À la suite de son arrestation à l’hôpital Sainte-Justine, l’accusé a subi un interrogatoire de près de sept heures. Un interrogatoire au cours duquel il a d’abord refusé de discuter avec l’enquêteur Boucher. Selon le témoignage de ce dernier, il s’est ensuite cantonné à la version de la chute qu’il avait initialement racontée aux policiers, avant de se raviser.
«Il a mimé les gestes de réanimation qu’il soutenait avoir posés. Plus tard, on lui a fait écouter l’appel 911 (…) on entend un râlement. C’est la respiration agonale, ça survient dans les cinq à six minutes à la suite d’un choc. À la fin de l’interrogatoire où mon confrère m’a remplacé pour la dernière heure, il a admis qu’il n’y avait pas eu de chute. Il a secoué le bébé qui pleurait sans arrêt à une première reprise, puis à une deuxième où le bébé est devenu inconscient.»
L’accusé aurait mimé les gestes posés, qui selon M. Boucher, correspondent aux blessures présentées par l’enfant.
DÉFENSE
La défense, représentée par Me Marie Boucher, a fait témoigner l’accusé. Penaud, l’homme de 39 ans a souligné avoir respecté toutes les interdictions de communication qui lui ont été imposées avec quatre personnes. « J’avoue que c’est difficile», a-t-il ajouté.
Il s’est dit prêt à respecter toutes les futures conditions, à reprendre son travail. Son père, présent dans la salle, s’est engagé à le prendre sous son toit et à garantir sa caution.
Concernant l’interrogatoire ayant permis de récolter les aveux de l’accusé, Me Boucher s’est ouvertement questionné quant aux conditions «quelconques» de la séance de sept heures.
COURONNE
Me Annie Landreville, procureure de la Couronne, a souligné à la cour qu’elle n’était pas en présence d’une simple voie de fait, mais d’une violence qui perdure et s’exprime depuis longtemps avec une conclusion dramatique à l’endroit d’un bambin de trois mois. Elle a rappelé que l’accusé a avoué ses actes.
PEINE POSSIBLE
L'accusé encourt une peine d’emprisonnement maximale de 14 ans. Le 10 juin dernier, il était accusé de voies de fait graves. Cinq jours plus tard, il devait faire face à sept nouvelles accusations dans un dossier impliquant deux autres victimes, dont une est d’âge mineur.
L’ordonnance de non-publication interdisant la divulgation de tout renseignement permettant l’identification de la victime, ce qui inclut l’identité de l’accusé, a été renouvelée et inclut maintenant les deux nouvelles victimes.
10 commentaires
Pauvre taouint, si tu sais pas lire la section "BLESSURES MAJEURES" fait-le lire pour mieux comprendre. Je ne dirai pas en public ce que je pense !!!
@Ouuffff: J'avais effectivement lu l'article au complet mais Big aurait pu parler du prévenu. J'avoue mal comprendre le parent qui aide son flo alors qu'il a commis un acte criminel mais certainement que l'amour inconditionnel existe vraiment ou alors le père du prévenu a un sens des responsabilités à toute épreuve.