Un jeune Louperivois coupable d’agression sexuelle
Zachary Tardif, âgé d’une vingtaine d’années, a été déclaré coupable d’agression sexuelle le 11 décembre 2024 puisqu’il ne s’est pas assuré du consentement de la plaignante. Intoxiquée par l’alcool, elle n’avait pas la capacité de consentir à une relation sexuelle.
L’accusé et la plaignante ont fait connaissance par l’intermédiaire de l’application de rencontres Fruitz et ils ont ensuite poursuivi les échanges sur le réseau social Snapchat. Deux jours après être entré en contact avec la victime, Zachary Tardif s’est rendu chez elle, le 11 janvier 2023. Au cours d’une soirée entre amis, de l’alcool a été consommé par la jeune femme. À noter qu’une ordonnance de non-publication protège son identité.
Lors du procès, Zachary Tardif a prétendu que les agissements de la plaignante démontraient qu’elle consentait aux attouchements sexuels et à une relation sexuelle complète sans condom.
De son côté, la plaignante a expliqué qu’en fin de soirée, elle s’est rendue à sa chambre pour se coucher car elle était en état d’ébriété. L’accusé s’est introduit dans son lit et l’a agressée. En aucun moment, elle n’a donné son consentement aux attouchements sexuels et à une relation sexuelle complète sans condom.
Dans son jugement daté du 11 décembre 2024, la juge Luce Kennedy indique que l’accusé n’a pas pris les mesures raisonnables pour s’assurer du consentement de la plaignante avant la relation sexuelle.
«Ici, la croyance de l’accusé est clairement fondée sur un consentement tacite et s’appuie sur des mythes et stéréotypes, en prétendant qu’elle aurait dû lui dire clairement qu’elle ne consentait pas ou en lui reprochant d’avoir par son comportement, sa respiration et ses gémissements, envoyé des signaux contradictoires», peut-on lire dans la décision.
Zachary Tardif a expliqué ne pas avoir demandé le consentement de la plaignante, qu’il connaissait depuis deux jours, car «à ce moment, il n’y pense pas puisque cela se fait tout seul.» Le Tribunal a qualifié ces agissements d’insouciance ou d’aveuglement volontaire. Il indique que le comportement de l’accusé démontre une complète désinvolture, sinon un «mépris total envers la plaignante et le risque pour sa santé.»
La juge Luce Kennedy a eu l’impression que l’accusé a appris un texte par cœur afin de se défendre et elle ne l’a pas cru. «Il ne se dégage pas de son témoignage une impression d’honnêteté ni de fiabilité en raison des invraisemblances, incohérences, contradictions, réponses équivoques, imprécisions et exagérations qu’il contient», résume-t-elle dans son verdict.
Le Tribunal a conclu que Tardif n’a pas pris les mesures raisonnables pour s’assurer du consentement de la plaignante avant la relation sexuelle. Croire que le silence, la passivité ou le comportement ambigu d’une plaignante valent un consentement de sa part est une erreur de droit et ne constitue pas un moyen de défense, ajoute le Tribunal.
Zachary Tardif a été déclaré coupable d’agression sexuelle par la Cour du Québec. Son retour au palais de justice de Rivière-du-Loup pour l’audience de détermination de la peine est prévu en janvier.
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