La Couronne réclame 7 ans d'emprisonnement pour Ghislain Gagnon
Rivière-du-Loup - Ghislain Gagnon, reconnu coupable en juin dernier de conduite avec les facultés affaiblies causant la mort de Marie-Ève Dumont, était de retour vendredi au palais de justice de Rivière-du-Loup. Il s’agissait des représentations sur sentences. Ce dernier encourt une peine de 7 ans d’emprisonnement, tel que demandé par le ministère public.
D’entrée de jeu, Me Manon Gaudreault qui représente la Couronne a rappelé les faits. Elle a ensuite mis en lumière un deuxième cas de conduite avec les facultés affaiblies de Gagnon, survenu cette fois-là en mai 2012 dans la région de Pohénégamook, alors qu’il faisait déjà face à une accusation de conduite avec les facultés affaiblies causant la mort.
Ce deuxième évènement a d’ailleurs valu au résident de Cacouna une peine d’emprisonnement de trois mois et une interdiction de conduire pour une période de deux ans. Me Gaudreault a ensuite exposé le rapport présentenciel aux conclusions qu’elle a qualifiées « d’inquiétantes », tout en soulignant l’absence de remords et la non-reconnaissance de Gagnon envers son problème d’alcool.
La procureure a aussi rappelé l’impact sur les victimes. « Deux adolescents qui n’ont plus de mère » a-t-elle laissé tomber. Elle a souligné que le conjoint de la victime, François Dionne, en plus d’avoir été blessé et de souffrir d’angoisse, doit aujourd’hui assumer seul les responsabilités familiales.
Me Gaudreault a ensuite exposé de nombreux cas de jurisprudence, des cas moins lourds, mais aux peines d’emprisonnement conséquentes. La procureure a donc demandé au juge d’imposer une peine de 7 ans d’emprisonnement, moins la détention préventive. Si le juge devait se ranger aux arguments du ministère public, c’est donc dire que Ghislain Gagnon devrait purger 77 mois et 17 jours derrière les barreaux.
L’avocat de la défense, Me Pierre Gagnon, a effectué sa représentation en milieu d’après-midi. Il suggère une peine de quatre ans. Le juge rendra sa décision le 10 février prochain.
Gagnon est apparu dans le box des accusés menottes aux pignets, les cheveux en brosse. Il a regardé en direction de la salle en quelques occasions.
ACCIDENT
En 2010, lors qu'il circulait sur le rang A à Saint-Épiphane, le véhicule de type VUS que conduisait l'accusé a effectué une embardée coutant la vie à une passagère, Marie-Ève Dumont, âgée de 39 ans de L'Isle-Verte. Sous la force du choc, la victime avait été éjectée.
À l’arrivée des secouristes, la victime, mère de deux enfants, ne présentait aucun signe de vie. Son conjoint prenait aussi place à bord du véhicule, mais s'en était tiré avec des blessures mineures.
Des prélèvements sanguins avaient été effectués sur Ghislain Gagnon, rapidement suspecté d'avoir été sous l'influence de l'alcool. Les résultats ont été sans équivoque, avec un taux de 0,144 milligramme d’alcool par litre de sang alors que la limite est de 0,08mg/L.
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