Rivière-du-Loup - Les 12 membres du jury ont unanimement acquiescé la demande de révision judiciaire de Richard Bastien, reconnu coupable en 1997 du meurtre au premier degré de Mariette Lacombe à Lejeune.

C'est vers 16 h 35 mardi, après à peine plus de 5 heures de délibération, que le jury a convoqué la cour. Richard Bastien sera finalement éligible à demander une libération conditionnelle après avoir passé près de 17 ans derrière les barreaux.

La procureure de la couronne, Me Annie Landreville a prise acte de la décision rendue. « Nous sommes très respectueux de la décision des jurés. (…) Le dossier de M. Bastien est un dossier qui était très favorable, dans le sens où tous les experts plaçaient le risque de récidive comme faible », a commenté Me Landreville.

La procureure a rappelé que le rôle de la Couronne était de s’assurer que la justice la plus totale soit rendue, « et elle a été rendue aujourd’hui », a-t-elle souligné.

L'avocate de la défense, Me Jacinthe Lanctôt, a souligné que son client était satisfait de la décision. « Ça signifie qu’il pourra faire une demande prochainement à la Commission des libérations conditionnelles pour débuter des élargissements en communautés. » Me Lanctôt a rappelé que Richard Bastien devra continuer à purger sa peine toute sa vie durant, mais, avec l’accord de la Commission, il pourrait le faire en communauté avec surveillance.

L'avocate affirme ne pas avoir été surprise par la décision. « C’était un dossier qui m’apparaissait assez clairement avoir des chances de réduire l’admissibilité à la libération conditionnelle. » Selon Me Lanctôt, le cheminement parcouru par Richard Bastien lors des 16 années d’incarcération a certainement fait pencher la balance en sa faveur.

Richard Bastien n'entend pas revenir s'établir dans la région.

PLUS TÔT MARDI

En avant-midi, après avoir résumé la preuve présentée lors des dernières procédures, le juge Benoît Moulin a donné ses directives au jury. Les six femmes et six hommes du jury ont donc statué que l’homme aujourd’hui âgé de 68 ans était éligible à une demande de libération conditionnelle.

Il revient désormais à la Commission des libérations conditionnelles de trancher. Lundi matin, la Couronne représentée par Me Annie Landreville avait fait entendre ses témoins. En après-midi, l’avocate de la défense, Jacinthe Lanctôt a été la première à faire entendre sa plaidoirie. Elle a rappelé qu’au moment du meurtre, Richard Bastien se trouvait dans un état d’esprit perturbé. Elle a mis de l’avant les 347 sorties réussies de Bastien, ainsi que le témoignage de ses 12 témoins.

Du côté de la Couronne, on a principalement argué sur le manque de transparence du sexagénaire. La procureure n’a pas hésité à lever des doutes sur les réactions possibles de Bastien lors de situations conflictuelles.

MEURTRE

Mariette Lacombe, 49 ans, a été poignardée le 27 septembre 1996 à son bureau se trouvant dans sa maison, par Richard Bastien, alors âgé de 50 ans, avec qui elle avait rompu quelques semaines plus tôt.

Accusé de meurtre au premier degré, Bastien avait été reconnu coupable le 16 septembre 1997 et condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans. Bastien en avait appelé du verdict de meurtre au premier degré soutenant que le juge avait erré dans ses directives et qu’il s’agissait plutôt d’un meurtre au second degré. Un appel qui a été rejeté en juin 2000.