Manifestation devant les bureaux de Jean D’Amour
Rivière-du-Loup - Vendredi matin, ils étaient près de 250 producteurs et travailleurs forestiers à manifester de 10 h à 11 h devant les bureaux de Rivière-du-Loup du ministre et député Jean D’Amour. Au son des klaxons et des trompettes, ils ont dénoncé le manque de financement dans les budgets d’aménagement de la forêt privée.
«Nous les travailleurs forestiers du Bas-Saint-Laurent, on veut travailler! Ce n’est pas des farces, on doit faire des manifestations pour travailler! (...) On est ici ce matin pour que notre ministre régional, Jean D’Amour et le ministre de la forêt, Laurent Lessard, comprennent que c’est un cri du coeur», a lancé aux manifestants Pierre Sirois, président de la Fédération des organismes de gestion en commun du Bas-Saint-Laurent.
Ce dernier est d’avis que toutes les conditions sont réunies pour augmenter substantiellement le niveau de récolte, mais que l’argent, nerf de la guerre, fait défaut. En ce sens, un plan d’action a été présenté au ministre Lessard en février dernier. «Le but était de sortir le bois de la forêt, mais tout ce que le ministre a réussi à faire, c’est sortir les travailleurs de la forêt.»
Les manifestants ont reproché à Philippe Couillard d’être le seul premier ministre qui, en 45 ans, aura fait régresser la forêt en faisant en sorte que le secteur privé soit improductif. Ils ont rappelé que 700 M$ ont été accordés en augmentation salariale aux médecins spécialisés alors que la subvention demandée pour la forêt privée du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie s’élève à «seulement» 6 M$.
INACTION
De son côté, Alain Marcoux, de la Fédération des organismes de gestion en commun du Bas-Saint-Laurent, n’a pas mâché ses mots. Non seulement déplore-t-il les coupures de l’ordre de 40 % annoncées il y a quelques semaines, mais il reproche au ministre Lessard son inaction devant les répercussions sur l’économie locale que sur le secteur forestier.
«Nos gens n’ont pas d’ouvrage. Le travail ne se fait pas. Le ministre nous dit de commencer à faire travailler notre monde et qu’en juillet, il verrait. Ça n’a pas de sens de plonger les gens dans autant d’incertitude. C’est totalement inacceptable! On veut des réponses immédiatement. Ça fait assez longtemps qu’il travaille sur le dossier, il est temps qu’il accouche», a commenté M. Marcoux
Il faut mobiliser le bois de la forêt privée, mais les producteurs ont bruyamment rappelé au ministre que pour répondre à cet objectif, un financement est nécessaire. «Le gouvernement le fait en forêt publique, nous avons aussi besoin de ce levier.»
PRODUCTEUR
Pour Antonio Morin, producteur forestier de Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup, la situation ne peut plus perdurer. Les avantages du réaménagement de la forêt ne sont plus à démontrer, même si les frais comparativement à une coupe dite à blanc sont plus élevés.
«C’est plus cher, mais ça rapporte plus. Une plantation, rendue à 25 ans d’âge, la croissance diminue. Sur une coupe d’arbres, on le voit bien, les anneaux se resserrent. En éclaircissant, la croissance reprend avec des années de 3/8 de pouces et des fois c’est plus. Au lieu de fournir du 2x3 ou du 2x4 de 8 pieds, on peut sortir du 2x8 ou 2x10 de 16 pieds, ce dont l’industrie à besoin», explique-t-il.
Il rappelle que les travaux d’éclaircissement et la matière récoltée amènent de l’eau au moulin de l’industrie forestière. «Ça fait tourner l’économie, c’est pourtant pas compliqué à comprendre» a lancé de producteur.
Le ministre D'Amour n'était pas présent, lui qui se trouve actuellement à Québec.
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