Accident mortel à Notre-Dame-des-Neiges : 21 mois d’emprisonnement pour Gilles Rousseau
Le septuagénaire Gilles Rousseau a écopé d’une peine d’emprisonnement de 21 mois le 23 novembre au palais de justice de Rivière-du-Loup pour avoir causé la mort de Marie-Madgala Charles de Montréal et des lésions corporelles à un autre conducteur alors qu’il était au volant de son véhicule avec un taux d’alcoolémie qui dépassait plus de deux fois la limite permise.
L’accident est survenu le 12 mai 2017 sur la route 293 à Notre-Dame-des-Neiges. Selon la trame factuelle rapportée par la procureure de la Couronne, Me Manon Gaudreault, Gilles Rousseau a dévié dans la voie de gauche dans une courbe vers la droite, causant ainsi une collision du côté passager avec une camionnette qui arrivait en sens inverse. À la suite de la collision, la victime, qui ne portait pas sa ceinture de sécurité, a été retrouvée inconsciente et inerte dans le véhicule. Son décès a été constaté à l’hôpital. Le conducteur de la camionnette a aussi été blessé dans cet accident. Gilles Rousseau s’est sorti indemne de cette collision.
PEINE
La suggestion commune des avocats de la Couronne et de la défense comprenait une peine de 21 mois de prison, assortie d’une interdiction de conduite de quatre ans et d’une probation de trois ans. «Il ne peut plus conduire depuis son arrestation et il y a une peine de détention, et ensuite une interdiction de quatre ans, et il devra faire des démarches pour pouvoir récupérer son permis de conduire, ce n'est pas automatique. De cette façon-là, la société est protégée», estime Me Manon Gaudreault du Directeur des poursuites criminelles et pénales.
La juge Luce Kennedy a accueilli cette proposition, qui a fait l’objet de négociations entre les procureurs. Selon le Tribunal, les facteurs aggravants sont le décès de l’une des victimes, les lésions corporelles causées à l’autre conducteur ainsi que le taux d’alcoolémie de l’accusé. Il ne possédait pas d’antécédent judiciaire et est âgé de 75 ans. «La peine de 21 mois permet à l’accusé de bénéficier d’un suivi à sa sortie de prison et de poursuivre sa thérapie en lien avec la consommation d’alcool», a-t-elle expliqué.
L’ACCUSÉ S’ADRESSE À LA FAMILLE
L’accusé Gilles Rousseau, représenté par Me Claude Simard, a tenu à prendre la parole pour s’adresser à la famille de la victime présente dans la salle d’audience. «Je regrette sincèrement ce qui est arrivé. Je n’aurais pas dû prendre le volant cette journée-là. J’ai des remords tout le temps et je leur demande de me pardonner (…) Ça me reste toujours dans la tête et je ne suis pas capable de dormir. J’ai tenté de mettre fin à mes jours. J’accepte la sentence», a-t-il exprimé, d’une voix enrouée.
La juge Luce Kennedy a affirmé que si la peine peut paraitre clémente, elle prend en considération de nombreux éléments soulevés par les procureurs, ainsi que le plaidoyer de culpabilité de Gilles Rousseau. «C’est un geste irréparable et aucune peine de prison ou aucun geste ne pourra ramener madame à la vie. Non seulement les gens de la famille de la victime, mais vous aussi vivez des conséquences personnelles de votre geste», a affirmé la juge Kennedy en s’adressant à l’accusé.
À la suite de l’annonce de la sentence, les constables spéciaux ont mis les menottes aux poignets de Gilles Rousseau, qui s’est dirigé vers la détention, impassible.
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