Agression sexuelle : Harold LeBel témoignera lors de son procès
L’avocat d’Harold LeBel, Me Maxime Roy, a annoncé que son client témoignera dans le cadre de sa défense de l’accusation d’agression sexuelle déposée contre lui. Il devrait témoigner le lundi 14 novembre au palais de justice de Rimouski.
Le ministère public a annoncé que sa preuve était close le 10 novembre, dès la reprise de l’audience au palais de justice de Rimouski. La veille, la plaignante a livré son témoignage, questionnée par la procureure de la Couronne, Me Manon Gaudreault et elle a été contre-interrogée par l’avocat de la défense, Me Maxime Roy.
Un autre témoin, l'amie de la plaignante présente lors de l'agression sexuelle présumée, devait être appelé à la barre le 10 novembre, mais il n'a finalement pas été entendu.
L’ex-député de Rimouski, Harold Lebel, a été arrêté à son domicile de Rimouski le 15 décembre 2020 par la Sûreté du Québec pour une accusation d’agression sexuelle. Les gestes auraient été commis pendant la nuit au condo de l’accusé à Rimouski, en octobre 2017. Le procès se déroule devant un jury formé de 10 femmes et 4 hommes.
CONTRE-INTERROGATOIRE
Lors du contre-interrogatoire de la plaignante qui avait lieu le 9 novembre au palais de justice de Rimouski, l’avocat de la défense, Me Maxime Roy, est revenu sur plusieurs de ses déclarations, tentant de remettre en doute sa version des faits devant le jury.
Son avocat, Me Maxime Roy, a demandé à la présumée victime pourquoi elle n’était pas allée chercher de l’aide auprès de son amie, qui se trouvait «à moins de deux mètres», endormie dans la chambre près de la salle de bain où elle s’était réfugiée. Elle aurait envoyé un message texte au témoin présent dans le condo, mais il n’a pas été déposé en preuve, introuvable dans son téléphone.
La présumée victime a expliqué qu’elle ne voulait pas ouvrir la porte de la salle de bain puisque l’accusé se montrait «agressif et insistant», tentant d’entrer alors que la porte était verrouillée. Elle a pris quelques minutes pour retrouver ses esprits avant de prendre sa douche. Quelques minutes auparavant, l’accusé l’aurait embrassée et aurait dégrafé son soutien-gorge. «Je me suis dit ‘’il a compris le message, il va redevenir le Harold que j’ai toujours connu’’ […] Du moment où la séquence devant la porte s’est terminée, je me suis dit ‘’c’est terminé. On va aller se coucher tranquille, ça va être correct.’’», a-t-elle relaté au jury. La plaignante a soutenu qu’il était implicite qu’elle et son amie dorment dans le même lit dans le condo de l’accusé.
Elle a dit ne pas avoir bien mis ses limites lorsque Harold LeBel lui aurait demandé s’il pouvait se coucher avec elle. «J’avais peur qu’il m’en veuille comme amie, qu’il soit déçu», a ajouté la plaignante. Elle voulait «acheter la paix» en le laissant dormir avec elle. C'est à ce moment que la deuxième partie de l'agression sexuelle aurait eu lieu.
Me Maxime Roy a ensuite remis la version de la plaignante en doute. «Je vous suggère que votre souvenir est inexact, qu’il ne vous a jamais caressé les fesses ni inséré un doigt dans l’anus.» La plaignante a rétorqué «c’est faux.» Me Maxime Roy a poursuivi le contre-interrogatoire «Je vous suggère que la seule chose qui s’est passé, c’est qu’il s’est endormi et que le lendemain, vous vous êtes réveillés collés tous les deux.» La présumée victime a répliqué. «Absolument pas». «Je vous suggère qu’il n’a jamais dégrafé votre soutien-gorge», a poursuivi Me Roy. «Ce n’est pas vrai non plus», a répondu la plaignante. À quelques reprises, cette dernière a demandé qu’il reformule ou répète ses questions.
Une ordonnance de non-publication protège l'identité de la victime et des témoins civils depuis le début de ce procès. Certains éléments des témoignages et du contre-interrogatoire ne peuvent donc pas être divulgués.
Le procès d’Harold LeBel pour agression sexuelle se poursuivra le 14 novembre au palais de justice de Rimouski.
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