Un incendie détruit l'atelier de Meubles Dancause
Sous le son des carillons accrochés à la galerie de la maison, du vent qui souffle et des derniers tisons qui crépitent, les décombres de la grange des Meubles Dancause fument encore. De l’ancien bâtiment agricole transformé en ébénisterie, il ne reste que le pont, fait en partie de terre, qui menait à l’étage supérieur de l’atelier.
Le brasier s’est déclaré peu après minuit ce 20 février. «Je dors léger. Les rideaux de la fenêtre n’étaient pas complètement fermés. […] Ils étaient entrouverts, donc juste la lumière jaune m’a réveillé», raconte le propriétaire, Lauri Dancause.
À ce moment, le feu ne touchait que la partie est du bâtiment. Il a appelé les services d’urgence vers 00 h 45. Lorsque les pompiers sont arrivés, l’embrasement était généralisé. «Il restait des chevrons, la grange était encore debout, mais elle était complètement rouge», partage Étienne Boucher, capitaine au Service incendie de Saint-Paul-de-la-Croix.
La proximité de la maison a fait craindre le pire aux sapeurs : «On ne pouvait rien faire vraiment pour le bâtiment. Sauf que la maison était vraiment menacée, on était à deux secondes de la perdre», confie M. Boucher. La charge calorifique du brasier était élevée en raison de la grange construite en bardeau de cèdre, des vieux matériaux de bois qui s’y trouvaient, de même que du bran de scie, du vernis et de la peinture.
Son équipe s’est donc mise en mode protection. Elle est intervenue avec de la mousse afin de créer un rideau pare-feu. «À mesure que les renforts sont arrivés, on a pu commencer à s’attaquer au bâtiment pour rabaisser les flammes», poursuit-il.
Les casernes de Saint-Épiphane, Saint-Éloi et L’Isle-Verte se sont rendues sur les lieux. «Saint-Jean-de-Dieu devait venir aussi, mais elle avait déjà une autre intervention», indique le capitaine. Un officier de Saint-Antonin s’est aussi rendu sur place pour prêter mainforte. Au cours de la nuit, le service de Saint-Clément a été appelé pour avoir plus d’eau, puisque Saint-Paul-de-la-Croix n’a pas de système d’aqueduc, et pour remplacer des hommes. Au total, 35 pompiers sont intervenus lors de l’incendie.
Les pompiers ont combattu le brasier jusqu'aux petites heures du matin. Une pelle mécanique, arrivée vers 6 h, a été nécessaire pour finaliser l'extinction du feu. «Il y a le fenil, le plancher de la grange, qui est tombé sur le bois. Il fallait le tasser pour finir le tout», mentionne Étienne Boucher. Les derniers camions sont retournés vers la caserne aux alentours de 9 h.
Selon le relationniste de la Sûreté du Québec, Frédéric Deshaies, l’incendie ne serait pas d’origine suspecte. Le capitaine du service incendie ignore aussi la cause de l’incendie. «On a parlé au propriétaire. C’est une personne qui est quand même vigilante, il était habitué de travailler avec ses produits. Le chauffage était à l’eau chaude. Peut-être un équipement électrique, mais on est encore à se poser des questions là-dessus», pense-t-il à voix haute. Il soulève que la cause potentielle ou réelle ne pourra probablement pas être identifiée.
La maison de Lauri Dancause a subi de légers dommages en raison de la chaleur dégagée par le brasier. «Si je [m’étais réveillé] 30 minutes plus tard, d’après moi la maison aurait passé au feu», croit l’ébéniste.
Heureusement, personne n’a été blessé et ses chiens étaient en lieu sûr tout au long de l’intervention. Toutefois, le propriétaire n’a pas retrouvé ses chats. Malgré la difficulté de voir son labeur partir en fumée, Lauri Dancause réussit à faire la part des choses : «Je suis quand même désappointé, mais en même temps reconnaissant que la vie va pouvoir continuer ici. La maison c’est un milieu de vie, la grange c’est un milieu de travail, donc la maison est plus importante.»
Il ne veut pas se prononcer sur l’avenir de son atelier pour le moment. Il se laisse le temps de retomber de ses émotions et de penser avant de prendre une décision.
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