Sauvée à 38 mètres du sol
Au terme d'une spectaculaire et délicate intervention d’hommes-araignées, une personne d'âge mineure coincée au sommet d'un pylône électrique à 38 mètres du sol, soit 125 pieds, a pu regagner saine et sauve la terre ferme dimanche soir à Saint-Pascal, dans la MRC de Kamouraska. Une opération lors de laquelle le Service de sécurité incendie de Rivière-du-Loup a joué un rôle cruciale.
En début de soirée, un citoyen a entendu l’appel à l’aide d’une personne juchée au sommet d’un pylône d’une ligne de transport électrique de haute tension. «Rapidement, nous sommes intervenus avec l’équipe de sauvetage en milieu isolée, sauf que nous avons déterminé que la situation allait au-delà de nos compétences», admet le directeur du Service intermunicipal de sécurité incendie, Éric Lévesque.
Le temps presse, la personne présente des signes manifestes d’épuisement. Le directeur redoute une chute. «Elle titubait. La Sûreté du Québec a demandé le Groupe tactique d’intervention afin d’intervenir de façon sécuritaire. De mon côté, j’étais en communication avec le Groupe Transénergie d’Hydro-Québec. Il n’est pas question de haut voltage, mais de très haut voltage.»
Le premier objectif est d’assurer la sécurité de la personne au sommet du pylône, qui est épuisée et en proie à de l’hypothermie. «Avec Transénergie, le courant a été contourné via d’autres tours. Il faut comprendre qu’on ne peut pas demander un simple délestage comme dans le cas d’un incendie résidentiel. Ces lignes acheminent beaucoup d’électricité, dont peuvent dépendre des hôpitaux, par exemple.»
Une fois le site sécurisé pour les intervenants, Éric Lévesque prend alors une décision qui s'avèrera cruciale. Il n’attend pas le GTI et demande l’intervention de l’équipe de sauvetage vertical du Service de sécurité incendie de Rivière-du-Loup (SSIRDL).
«Je craignais qu’elle chute. Elle était dans une mauvaise position. J’ai demandé l’équipe du Service de sécurité incendie de Rivière-du-Loup qui a fait une super job et a pu sécuriser la victime, l’attacher à la structure. Il était temps, car elle avait un état de conscience très bas. Et puis avec l’arrivée du GTI et avec l’équipe du groupe Transénergie d’Hydo-Québec, on a pu la redescendre en toute sécurité.»
L’opération de sauvetage a mis en scène une collaboration étroite entre plusieurs organisations. Tous les participants contactés par Info Dimanche l’ont d’ailleurs souligné à grands traits.
Outre Saint-Pascal, le Service intermunicipal de sécurité incendie regroupe les municipalités de Saint-Bruno-de-Kamouraska, de Saint-Germain, de Kamouraska, de Sainte-Hélène et de Saint-Philippe-de-Néri.
RIVIÈRE-DU-LOUP
De son côté, le chef aux opérations du SSIRDL, Alexandre Perreault, a tenu à souligner l'efficacité de ses hommes lors de l'intervention. «En premier lieu, la priorité était de la rejoindre, de la stabiliser et de l’ancrer à la structure.»
Bien que le courant électrique ait été dévié, la présence d'une deuxième ligne à proximité a forcé les techniciens d'Hydro-Québec à procéder une mise à la terre. Ce n'est qu'à ce moment que le deuxième homme-araignée, muni du cordage nécessaire à l'opération d’évacuation, a pu atteindre son collègue.
«Il fallait attendre, car c'est lui qui aurait agi comme ligne de mise à terre !, souligne le chef aux opérations. Habituellement, nous intervenons sur une paroi au parc des Chutes. Nous avons le temps d'ancrer nos équipements, nous sommes habitués de descendre. Cette fois, il y avait un risque électrique. Il y avait la structure, le courant, les vents… et il fallait monter.»
Les deux pompiers qui n’ont manifestement pas froid aux yeux ont fait preuve d’une bonne dose de courage, mais aussi de qualité technique. Moins d'une heure après la réception de l'appel, la personne était stabilisée et assurée au sommet de l'imposante structure métallique.
Épuisés, les hommes-araignées du SSIRDL ont ensuite été rejoints par ceux de Transénergie qui leur ont porté assistance. «C’est tout le monde ensemble qui a fait en sorte que ce soit un succès, qu’on puisse la descendre sécuritairement au sol. En bon français, c’était du jus de bras», lance le directeur du Service intermunicipal de sécurité incendie.
Ce dernier a aussi louangé le travail des deux pompiers du SSIRDL. «Ce n’est pas évident, tu dois en tout temps avoir deux points d’attache et trois points d’appui dans la structure et tu dois maitriser une personne qui n’est pas attachée et qui ne possède aucun équipement de sécurité sans compromettre ta propre sécurité. Ce n’est pas une mince job que les deux gars de Rivière-du-Loup ont faite.»
Même son de cloche du côté d’Alexandre Perreault qui n’a pas caché son appréciation du travail effectué. «Ils ont été incroyables. Je suis fier d'eux, ils ont sauvé quelqu'un dimanche.»
Les interventions pour secourir des citoyens en détresse dans un pylône à haute tension sont rares dans la province. Dans la région, de mémoire d'homme, il s'agit d'une première. Selon nos informations, la rescapée se trouvait dans le pylône dès 15 h en après-midi. L'intervention s'est conclue peu après 21 h.
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