Une sentence de 30 mois de prison pour le pédophile Yannick Bérubé
Le pédophile de Notre-Dame-du-Portage, Yannick Bérubé, a écopé de 30 mois et un jour de pénitencier pour une kyrielle d’accusations de nature sexuelle commises en ligne envers 6 victimes mineures. La décision a été rendue le mardi 25 juin par le juge Martin Gagnon au palais de justice de Rivière-du-Loup.
L’accusé avait été déclaré coupable, en novembre 2023, d’avoir commis une série d’infractions sexuelles sur le web entre aout 2021 et septembre 2022. Il était accusé d’avoir rendu accessible à des enfants du matériel sexuellement explicite, d’avoir incité des enfants de moins de 16 ans à se toucher, de leurre, d’exhibitionnisme, de possession de pornographie juvénile et de possession de stupéfiants.
La Couronne demandait entre 30 et 36 mois d’emprisonnement, indiquant que la sentence «devait refléter le caractère répréhensible des crimes commis sur les enfants». De son côté, la défense proposait 21 mois de prison, suivis d’une probation de 3 ans assortie de diverses conditions.
Dans l’explication précédent le rendu de sa décision, le juge Martin Gagnon a soutenu que le tribunal avait retenu plusieurs facteurs aggravants contre Yannick Bérubé, notamment le nombre de victimes, la période infractionnelle de plusieurs mois, l’utilisation d’un subterfuge et la gradation des délits.
Le juge Gagnon a également noté que l’individu n’avait fait aucune démarche thérapeutique depuis son arrestation et que les rapports sexologique et présentenciel déposés au tribunal démontraient qu’il a manqué de transparence à plusieurs reprises durant le processus judiciaire.
«L’accusé ne croit pas vraiment avoir de problème», a-t-il résumé. «Il n’assume pas sa déviance et son attrait envers les personnes prépubères et adolescentes, alors que les faits sont clairs.»
Les rapports déposés évaluent en outre que l’accusé présente un risque de récidive «plus élevé que la moyenne». Yannick Bérubé estimait plutôt, de son côté, que le risque était nul.
FAITS
Selon les événements rapportés durant le procès, l’homme d’une quarantaine d’années ciblait des enfants de moins de 16 ans sur la plateforme Messenger de Facebook. Il est entré en contact avec 6 victimes, toutes âgées entre 12 et 15 ans, à l’aide d’un compte Facebook sous le faux nom d’Anna Alexandrine Land.
Sous l’influence de stupéfiants, il participait à des appels vidéo dans un groupe Messenger lors desquels il apparaissait maquillé et habillé avec une brassière, des collants et des sangles à la place de ses sous-vêtements. Les enfants pouvaient donc voir son pénis.
Les plaignants ont tous été témoins de scènes répétées où Yannick Bérubé se masturbait à l’écran, sous l’identité de son alter ego. Alors qu’il était en ligne avec les victimes, il s’insérait divers objets sexuels dans l’anus, dont un concombre et une bouteille de boisson gazeuse en vitre. L’une des victimes raconte l’avoir vu se masturber une vingtaine de fois lors d’appels vidéo.
Yannick Bérubé ciblait aussi individuellement certaines adolescentes et leur demandait de se toucher ou de lui montrer leurs seins ou leurs fesses.
Du côté de la pornographie juvénile, les autorités ont trouvé à l’intérieur de son cellulaire plusieurs fichiers graphiques dans lesquels de jeunes filles mineures posent nues, s’exhibent et se masturbent. Notons que le nom de Yannick Bérubé sera inscrit au registre des délinquants sexuels. À sa sortie du pénitencier, il devra également respecter un nombre important d’interdictions, dont celui de communiquer avec ses victimes.
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Collaboration : Andréanne Lebel
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