L'enfer à l'usine Calko
Rivière-du-Loup – Vers 8 h 20 mercredi matin, un incendie majeur a complètement détruit l’ancienne usine Calko de Rivière-du-Loup. Une cinquantaine de pompiers ont affronté un brasier d’une rare intensité.
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Devant la fureur des flammes, ils ont adopté une approche défensive afin de protéger les résidences voisines. L’usine de près de 12 000 pieds carrés située au 5, rue Ste-Anne a été complètement rasée par un incendie qui pourrait bien être d'origine criminelle.
C’est la Sûreté du Québec qui a été chargée de l’enquête. « Il s’agit d’un incendie majeur, les dommages dépassent le million de dollars et nous croyons qu’il pourrait s’agir d’un acte criminel », a commenté le directeur du Service incendie de Rivière-du-Loup.
La fureur et l'intensité du brasier ont projeté des débris et des tisons enflammés à des centaines de mètres du site d'incendie. Le vent qui soufflait sur le brasier, heureusement en direction sud où se trouve le stationnement de l'usine, n'a pas facilité le travail des pompiers. L'épaisse colonne de fumée noire était visible à des kilomètres.
Le libraire Marcel Godbout dont la résidence se trouve à quelques mètres de l’usine raconte : « Je suis passé devant, il était peut-être 8 h 15. Je n'ai rien vu. À mon retour, quelques minutes plus tard, j'ai vu ça. J'ai juste eu le temps de rentrer fermer les fenêtres et ramasser quelques babioles. »
« Moi je dormais. Les pompiers m’ont réveillé. J’ai senti la fumée, puis en regardant, j’ai bien vu que tout brûlait », a raconté un résident d’un immeuble à logement situé tout juste devant l’usine en feu. Debout sur la rue, tenant un sac rempli en vitesse, il n’en croyait pas ses yeux. « C’est incroyable! », a-t-il lancé.
Photo : François Drouin« À notre arrivée, on constate que le feu a pris de l'ampleur à l'arrière. Connaissant bien le vieux bâtiment et vu sa complexité, nous ne pouvions y pénétrer. Les conditions sur place ne le permettaient pas. Nous avons choisi des mesures défensives pour rabattre les flammes et les confiner au bâtiment », raconte Éric Bérubé.
« Le brasier était assez exceptionnel » commente-t-il en regardant les ruines de l'usine principalement construite en bois. « Il s'agissait d'une structure enflammée à 100 %. Notre préoccupation était d'éviter une conflagration dans le secteur », mentionne le chef des opérations.
Photo : François Drouin
Il souligne que l'incendie est considéré comme suspect. Le bâtiment n'était plus alimenté en électricité et les nombreux produits chimiques avaient été retirés. Quant aux allégations de fumée toxique, il a voulu se faire rassurant.
« Des mesures préventives avaient été prises il y a près d'un an pour éliminer et enlever tous produits toxiques à l'intérieur. La fumée noire provenait notamment de papier goudron et d'autres combustibles. »
Photo : François Drouin
Malgré le caractère spectaculaire de l'incendie, les autorités ne déplorent aucun blessé. Près de 70 personnes ont été évacuées. Afin de s’assurer que personne ne se trouvait en difficulté, les policiers ont enfoncé la porte de quelques appartements situés à l’intersection de la rue St-Louis et Ste-Anne. Les résidents de Place Saint-Louisde-Gonzague ont été transférés au Centre Premier Tech.
Un seul autre bâtiment a subi des dommages, par radiation et rayonnement, dû à l'intense chaleur dégagée par le brasier.
Photo : François Drouin
Quant à la rapide propagation des flammes, Éric Bérubé a rappelé que le bâtiment est âgé, dont la structure a été réalisée, en majorité, de bois et à aire ouverte, la présence de bran de scie, tout étaient réunis pour une propagation rapide.
« Il s'agit aussi d'un bâtiment qui était placardé et barricadé pour empêcher les gens d'entrer. Ça a aussi représenté un obstacle pour nous, ça nous empêchait d'y entrer facilement », rappelle le directeur du service incendie.
Photo : François Drouin
En tout, une cinquantaine de pompiers ont combattu les flammes. Les casernes de Saint-Antonin et de Notre-Dame-du-Portage ont été appelées en renfort. Il faut comprendre qu’avec les vacances de la construction, plusieurs pompiers se trouvent actuellement à l’extérieur.
Rappelons qu’en février dernier la Ville de Rivière-du-Loup a acquis l’ancienne usine Calko dans le cadre d’un projet de réaménagement de l’ordre de 12 M$. Le projet prévoit un plan d’aménagement d’ensemble pour occuper le site d’une superficie de 300 000 pieds carrés. Le site dans son ensemble doit accueillir six immeubles de 20 logements dont une proportion d’environ 15 % sera destinée à une clientèle à faible revenu.
Photo : François Drouin
Photo : François Drouin
Photo : François Drouin
Photo : François Drouin
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Photo : François Drouin
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Photo : Martin Bélanger
Photo : Martin Bélanger
Photo d'époque de l'usine Calko.
Source : Réseau d'information sur les municipalités
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