Mystère au magasin
Par Sarah Beauregard et Johannie Dufour
Il était une fois, au village de Mont-Noël, un magasin général où tous les habitants venaient faire leurs emplettes. Lucie, la propriétaire, était reconnue pour ses nombreuses qualités humaines. D’une grande générosité, elle offrait souvent des produits aux organismes de charité de la région.
Un matin de décembre, Lucie remarqua un achalandage hors de l’ordinaire à l’extérieur de son commerce. Des dizaines de clients faisaient la file, et ceux-ci semblaient très agités. Pourtant, elle n’avait pas annoncé d’articles en solde ou de promotion « 2 pour 1 »… Étrange!
Lorsqu’elle mit la pancarte OUVERT et déverrouilla la porte, tous se précipitèrent dans le rayon des décorations de Noël. « Le 25 décembre approche à grands pas, se dit-elle, alors j’imagine qu’ils veulent créer une ambiance encore plus féérique… »
Or, les clients ne semblaient attirés que par un type de décorations en particulier : les guirlandes! Étonnée, Lucie observait les villageois qui dévalisaient littéralement cette section en murmurant et en rigolant. Quel mystère! Même si la curiosité la dévorait, elle se retenait de les questionner à propos de leur comportement singulier. D’une discrétion exemplaire, elle respectait la vie privée de ses concitoyens.
Cependant, plus le temps filait, plus Lucie craignait de manquer de guirlandes. Après en avoir informé sa jeune employée qui tenait la caisse, elle se rendit dans l’arrière-boutique pour tenter de dénicher d’autres boîtes de ces ornements hautement convoités. Une quinzaine de minutes de recherches plus tard, elle s’assit pour réfléchir. « Où sont donc passées mes réserves? », se désola-t-elle.
C’est alors qu’apparût Octave, le flamboyant cardinal magique dévoué aux habitants de Mont-Noël. Du haut d’une tablette, il chanta gaiement :
— Près des articles de sport, tu trouveras ton trésor!
Lucie se souvint alors qu’elle avait rangé ses surplus de décorations à côté des patins l’an dernier.
— Merci, mon cher ami, tu me sauves la vie!
En un clin d’œil, elle récupéra les boîtes et alla les placer sur les rayons, pour le plus grand plaisir de ceux qui voyaient les réserves presque épuisées. À la fin de la journée, Lucie retourna chez elle un peu fatiguée, mais heureuse d’avoir évité de justesse une rupture de stock.
Tandis qu’elle approchait de son domicile, elle cligna des yeux de surprise à de multiples reprises. « Mais… est-ce bien ma maison? Elle est multicolore et brillante! Et les clôtures? Et les arbres? Ils sont couverts de… quoi donc? » Descendant de sa voiture, elle réalisa avec stupéfaction que toutes les guirlandes qu’elle avait vendues aujourd’hui se trouvaient sur sa propriété. C’était magnifique!
Soudain, une quarantaine de ses plus fidèles clients surgirent de derrière une haie et l’accueillirent avec des bravos et des mercis!
— Mais que me vaut cet honneur?, demanda-t-elle, abasourdie.
Un villageois âgé qui lui apportait un énorme bouquet de fleurs prit la parole :
— Chère Lucie, ton magasin général célèbre ses 30 ans cette année, et nous tenions à te témoigner toute notre reconnaissance pour ta générosité légendaire. Sachant que tu n’as jamais le temps de décorer ta maison pour Noël et que tu adores cette fête, nous avons voulu te faire une surprise. Ne t’inquiète pas, nous allons venir retirer toutes les guirlandes après le jour de l’An!
Émue, Lucie remercia tout le monde sous le regard bienveillant d’Octave, dignement perché sur une guirlande argentée…
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