Panique à la patinoire
Par Sarah Beauregard et Johannie Dufour
Il était une fois, dans le village de Mont-Noël, une équipe de patinage artistique très talentueuse composée de garçons et de filles de tous âges. Remplis de fierté, les enfants et les adolescents se succédaient au fil des ans, assurant la pérennité de cette organisation chère à tous les habitants.
Ancrée dans la tradition, la troupe présentait depuis des lustres un spectacle de Noël sur la patinoire municipale extérieure. Devant une foule extatique, les solos enlevants rivalisaient d’éclat avec les duos poignants et les chorégraphies de groupe à couper le souffle. Or, un jour, la répétition générale ne se déroula pas comme prévu…
Alors que tous pirouettaient et glissaient élégamment en revoyant une dernière fois leur numéro de clôture, des cris s’élevèrent dans les gradins, où quelques parents prenaient place. Ne comprenant pas ce qui se passait, Daniel, l’entraîneur et ancien champion olympique, leva une main pour indiquer au technicien de son d’arrêter la musique. Tandis que ses élèves se figeaient, des paroles alarmantes se frayèrent un chemin jusqu’à ses oreilles :
— Poussez-vous!
— La Zamboni!
— Vite, sauvez-vous!
Pivotant d’un bond, Daniel vit soudain ce qui causait un tel émoi : la surfaceuse était sur le point d’atteindre la patinoire… et Nathalie, la conductrice, courait derrière la machine!
— Tout le monde dans les estrades!!!, cria Daniel.
Mais, déjà, la surfaceuse rejoignait les patineurs paniqués, qui s’éparpillèrent dans tous les sens en hurlant de frayeur. Se précipitant à la rescousse de son équipe, l’entraîneur s’assura que chacun se retrouve hors de portée du véhicule détraqué, qui commença à décrire des huit au milieu de la glace. « Comment l’arrêter sans danger? », se demanda-t-il.
Pendant qu’il échafaudait un plan avec Nathalie et que les parents rassemblaient les jeunes en lieu sûr, la surfaceuse s’immobilisa tout à coup. Éberlué (et soulagé!), Daniel vit un flamboyant cardinal s’envoler depuis le tableau de bord et se diriger vers Jacob, le frère de l’un des patineurs. Octave, l’oiseau magique qui veillait sur les habitants de Mont-Noël, se posa sur l’épaule du garçon et lui chuchota :
— Tout le monde peut faire des erreurs, mon petit, mais souviens-toi qu’il vaut toujours mieux les admettre tout de suite. Je suis sûr que tous auraient compris que c’était un accident.
Penaud, Jacob acquiesça et, alors que toute l’équipe se réunissait de nouveau, prit la parole d’une voix tremblante :
— C’est ma faute… Je voulais voir la Zamboni, et j’ai renversé mon chocolat chaud sur les boutons… J’aurais dû le dire à un adulte.
— En effet, si tu nous l’avais dit, on aurait évité cette catastrophe, répondit Nathalie. Toutefois, cela me fait penser que je devrais réfléchir à une façon de protéger les commandes contre les liquides, car ce genre de chose pourrait aussi m’arriver. En tout cas, heureusement qu’Octave était là pour arrêter la surfaceuse! Elle était devenue complètement folle, ma parole!
Sur ces mots, certains pouffèrent nerveusement, puis, comme il y avait finalement eu plus de peur que de mal, le fou rire les gagna tous. On rapporta ensuite le véhicule dans le hangar, et la répétition reprit sous l’œil attentif d’Octave. Aucun doute : le spectacle de Noël serait inoubliable cette année!
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