La marche aux lanternes de Noël
Par Johannie Dufour et Sarah Beauregard
Ce soir, Orion et Capella ont la permission de se coucher tard : ils participent à la toute première marche aux lanternes de l’Île-des-Neiges! Précédant leurs parents, ils suivent les autres randonneurs qui sillonnent le Sentier des étoiles, une courte promenade à travers les bois. Ils atteindront ainsi l’observatoire, d’où ils pourront admirer la voûte céleste dans toute sa splendeur et, s’ils ont de la chance, voir une aurore boréale!
Éclairés par leurs lanternes colorées, les jumeaux enchaînent avec bonheur les chansons de Noël qu’entonnent tour à tour différents marcheurs. La bonne humeur règne au sein du groupe, qui profite d’une nuit parfaite pour cette activité. Soudain, un cri de douleur se fait entendre.
— Madame Delisle s’est tordu une cheville! annonce un homme.
Plusieurs rebroussent alors chemin pour prêter assistance à l’infortunée mairesse, qui fermait la marche. Leur emboîtant le pas, Orion, Capella et leurs parents arrivent rapidement près de celle-ci. Pendant qu’elle se confond en excuses pour avoir gâché la randonnée, les adultes se consultent : on suggère tantôt qu’une personne reste auprès d’elle en attendant les secours, tantôt de l’aider à boitiller jusqu’à l’observatoire, qui n’est plus très loin. Orion a alors une idée :
— Hé, on pourrait fabriquer une civière! s’exclame-t-il.
— Oui, renchérit sa sœur, on a appris comment faire cet été au Camp des petits aventuriers!
— Hum, ce ne sera pas facile à la lueur des lanternes, mais je crois que c’est faisable, dit une femme avec entrain.
Ravis de mettre leurs connaissances en pratique — et pour aider la mairesse Delisle, qui plus est! —, les jumeaux guident les uns et rafraîchissent la mémoire des autres, certains ayant eux aussi fait des activités en forêt dans leur jeunesse. En un rien de temps, une civière robuste est construite. La blessée bien installée, les plus forts la soulèvent, puis tous reprennent joyeusement leur excursion en redoublant de prudence.
Bientôt, ils rejoignent le reste du groupe à l’observatoire et éteignent leurs lanternes. Capella est déçue qu’il n’y ait pas d’aurore boréale, mais son frère lui pointe le ciel avec excitation :
— Regarde, on voit très bien Orion d’ici!
— C’est vrai, répond-elle en contemplant la constellation à qui son jumeau doit son nom. Aide-moi à trouver mon étoile!
— Ton étoile? demande la mairesse, qu’on a déposée près d’eux.
— Oui, Capella est l’étoile la plus brillante de la constellation du Cocher, explique-t-elle.
— Ah, je ne savais pas! Vos parents aiment vraiment les étoiles, on dirait!
— C’est parce qu’ils se sont rencontrés ici, raconte Orion. Papa avait amené sa classe en sortie scolaire à l’observatoire, et c’est Maman qui était leur guide.
— C’est très romantique, commente madame Delisle, tandis que la fillette lui pointe Capella, qu’elle vient de repérer.
Après de longues minutes de contemplation et un chocolat chaud bien mérité, les randonneurs s’apprêtent à prendre le chemin du retour. Tout à coup, le ciel s’illumine d’un vert quasi fluorescent. Des « Oh! » et des « Ah! » retentissent dans la foule, conquise par le spectacle. Cette première édition de la marche aux lanternes marquera certainement les esprits, en particulier celui de Capella, qui aura finalement eu droit à son aurore boréale!
FIN
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