Un filet pour les proches aidants: La dernière chance de Thérèse
Rivière-du-Loup –Thérèse Mainville est décédée le samedi 26 juillet en avant-midi. C'est avec beaucoup de générosité et d'ouverture d'esprit qu'elle a accepté d'offrir son témoignage au journal Info Dimanche le 11 juillet dernier. Ses propos sont ici rapportés.
Si pour Nadine le fait de prendre soin de sa mère est tout naturel, il en va autrement pour Thérèse : « Pour moi, les rôles sont inversés. Ce n'est pas facile à prendre pour une mère que ce soit sa fille qui prenne soins d'elle. Ce n'est pas normal, c'est le contraire qui est naturel! »
Mais la dame vit des sentiments contradictoires puisqu'elle apprécie par-dessus tout cette dernière chance que sa fille lui offre de vivre près de la nature, d'entendre les chants d'oiseaux qu'elle reconnaît et de profiter de la culture des fleurs. « Nadine donne sans attente. Elle me fait sentir ici comme au paradis, mon paradis. En plus, ça me permet de me rapprocher de ma fille et de ma petite-fille, souligne Thérèse. Elle m'a aussi aidée à prendre de très lourdes décisions à savoir si j'acceptais ou non de subir certains traitements. C'est très stressant parce qu'on a l'impression de prendre une décision de vie ou de mort, même si on est déjà condamné. Elle a fait beaucoup de recherche pour que ma décision finale soit la plus éclairée possible. Ma fille m'a vraiment soutenue. Mais je ne peux m'empêcher de penser que je lui donne du trouble. »
En plus d'aider Nadine dans son quotidien, Thérèse apprécie également la présence de tout ce réseau de « superhumains ». Avec les services en place, de l'aide ménagère à la personne qui l'aide à prendre son bain jusqu'à l'écoute et la présence si précieuse des trois bénévoles de La Source, Thérèse se sent choyée.
« Il y a tellement de gens qui gravitent autour de moi que je ne sais pas toujours de quel service ils sont! Alors je demande à ma fille, lance-t-elle. C'est dommage de devoir attendre la mort pour être si bien entourée, constate Thérèse, exprimant toute la dualité émotionnelle de la situation. Bien sûr que j'ai peur de mourir et je n'aime pas avoir mal non plus. Mais toutes ces personnes m'aident à cheminer avec plus de sérénité. Je me sens traitée avec dignité et respect, je peux me confier aussi. Disons qu'ils allègent ces moments difficiles. »
Voici un bref témoignage de Nadine après la mort de sa mère : « Dommage, elle ne verra pas le dossier, elle qui était si fière de passer pour une première fois dans le journal. Ici, à la Maison Desjardins, toute l’équipe est merveilleuse et remplie d’attention qui nous va droit au coeur. Les infirmières ont accepté de sortir ma mère, inconsciente sur son lit, dehors au soleil. Et même une fois décédé, elles ont placé le lit devant les portes ouvertes. Imaginez ce que ça représente pour nous, elle qui aimait tant la nature! »
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