Canada: 3e pays au monde à déployer sa technologie en orbite
Mais l'ordre établi a changé le 29 septembre 1962. En procédant au lancement de son satellite Alouette 1, le Canada est devenu le troisième pays de la planète à posséder un satellite en orbite autour de la Terre.
Comprendre l'ionosphère
En 1959, la NASA a invité plusieurs pays à lui soumettre des idées en vue d'une expérience spatiale. Le Canada a proposé d'étudier l'ionosphère. À cette époque, pour communiquer sur de longues distances, on faisait réfléchir les signaux radio sur l'ionosphère. Or, les aurores boréales interféraient avec les signaux. C'est pourquoi il était primordial, pour un grand nombre de pays nordiques ayant besoin de systèmes de communications fiables pour unir leur population parsemée, de bien comprendre le fonctionnement de l'ionosphère. Toutefois, les instruments nécessaires pour cette étude étaient trop imposants pour être montés sur les satellites existants. Ainsi, le Canada a entrepris de construire sa propre plateforme satellitaire.
Le lancement d'un programme spatial
John H. Chapman, originaire de London, en Ontario, est le père du Programme spatial canadien. Il a réuni une équipe de scientifiques, d'ingénieurs et d'autres experts afin d'assembler un satellite capable de cartographier la structure globale de l'ionosphère. Pour ce faire, l'équipe a sollicité les services d'entreprises canadiennes afin de les aider avec la conception et la fabrication des composantes du satellite. La société Spar aérospatiale a notamment conçu une antenne déroulable qui a été utilisée plus tard dans l'assemblage de bon nombre de satellites américains. L'équipe a produit deux satellites, dont un satellite auxiliaire qui a été lancé plus tard sous le nom d'Alouette 2.
Cette expertise durement acquise a donné lieu à plusieurs autres « premières » canadiennes. Le premier satellite national de télécommunications (Anik A1) a permis d'étendre les services de télédiffusion au Grand Nord. Les satellites canadiens de la famille RADARSAT, qui peuvent capter des images de la Terre sans égard à la couverture nuageuse, sont utilisés afin d'organiser les secours humanitaires et de protéger l'environnement.
À ce jour, huit astronautes canadiens se sont rendus dans l'espace. Le Canadarm, qui arbore fièrement l'Unifolié, a constitué un élément essentiel des missions de la navette spatiale. D'ailleurs, cette technologie robotique est encore utilisée à ce jour sur la Station spatiale internationale (ISS).
Repousser sans cesse les frontières
La réputation du Canada en matière d'excellence continue de lui ouvrir les portes des missions spatiales les plus en vue — y compris la mission Mars Science Laboratory qui se posera sur la Planète rouge le 6 août 2012. Également cette année, Chris Hadfield deviendra le premier astronaute canadien à occuper le poste de commandant de la Station spatiale internationale.
Le satellite Alouette 1 a dépassé toutes les attentes. Bien que l'on ait cessé de l'exploiter après dix ans de loyaux services, il restera en orbite pour environ mille ans encore. Ainsi donc, son héritage se perpétue. Aujourd'hui, le siège social de l'Agence spatiale canadienne est installé dans l'immeuble John H. Chapman. De cet endroit, les Canadiens coordonnent un ambitieux programme spatial visant à approfondir notre connaissance de l'Univers et à améliorer la qualité de vie des Canadiens et de l'humanité dans son ensemble.
Source : www.editionnouvelle.com
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