Rivière-du-Loup - Mathieu Lavoie-Dion n’est âgé que de 28 ans mais son parcours est déjà éloquent. Conseiller en sécurité financière et père d’un petit garçon, il est surtout connu pour son implication dans le monde de la boxe, notamment avec l’École de boxe olympique de Rivière-du-Loup (EBO RDL). Au-delà du sport, quelque chose comme un mode de vie.

À l’aube des Gants dorés, Info Dimanche s’est entretenu avec le champion des Gants d’argents, aujourd’hui entraineur et copropriétaire de l’EBO RDL, entraineur de l’équipe du Québec de boxe juvénile/junior et organisateur des Gants dorés en sol louperivois.

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Cette feuille de route a de quoi faire écarquiller bien des yeux. Et pourtant ! À ses yeux, il n’y a rien là d’exceptionnel. Ne croyez pas qu’il s’agisse de fausse modestie, Mathieu Lavoie-Dion est un homme exigeant, à l’image de son sport.

PARCOURS

Mathieu s’est initié à la boxe à l’âge de 17 ans au défunt gym de Rino Thibault alors situé au Centre commercial de Rivière-du-Loup. L’adolescent a rapidement manifesté son intérêt pour la boxe compétitive et a rejoint un certain Bernard Simard, ex-champion des Gants dorés, à l’ouverture de son club.

«Bernard a été très important pour moi. Même à la fermeture de son gym, il a continué de m’entrainer. L’aspect psychologique que je mets en pratique aujourd’hui avec mes propres athlètes, ça vient directement de son enseignement. En une phrase, il pouvait nous amener à nous élever à un autre niveau et virer un combat de bord.»

Après son championnat  aux Gants d’argents, tous les espoirs étaient permis pour les Gants dorés. La force de frappe de Mathieu était crainte et respectée. Malheureusement, les blessures et une perte de poids sensible sont venues miner ses chances de médaille. Mathieu qualifie lui-même cette expérience « d’erreur de parcours. »

ENTRAINEUR

Si le pugiliste se remet des blessures, dont une importante hernie discale, la piqure de la boxe prend rapidement un tournant vers l’enseignement. Mathieu Lavoie-Dion fonde l’EBO RDL à l’âge de 19 ans, un âge où bien d’autres jeunes adultes sortent à peine du cocon familial.

«Bernard venait de fermer son gym, mais je voulais poursuivre. Nous n’étions pas beaucoup, mais nous étions motivés. Avec le travail, les études, j’ai finalement choisi l’enseignement plutôt que les combats. (…) La boxe pour moi, c’est le défi au-delà des autres défis, et je veux le partager.»

Il entrainera son grand complice François Coulombe et son propre frère, Raphaël. Sous son égide, tous deux remporteront un championnat, les Gants d’argents en 2008 pour François et les Gants dorés en mai 2010 pour Raphaël.

Malgré l’inexpérience, les ambitions du jeune entraineur sont au cœur même des fondations de son club. Il se promet que son école de boxe deviendra le club par excellence dans la Belle Province. Dix ans plus tard, l’EBO RDL se classe 9e au Québec au niveau Excellence, 6e au niveau Performance, et compte déjà à son actif 19 champions des Gants dorés. Pas mal pour une école de boxe dont le bassin de population ne peut pas se comparer à celui des grands centres.

RESPECT

« Le respect s’est acquis difficilement, mais mon coaching a évolué. » Il citera notamment Denis Hinse de Trois-Rivières comme un entraineur marquant, le qualifiant même de mentor. « Il m’a entrainé à entrainer! »

Son expertise est maintenant reconnue. Mathieu Lavoie-Dion a été recruté à trois reprises à titre d’entraineur d’Équipe Québec aux Championnats canadiens de boxe. « Je vois ça comme un investissement en moi, et je veux m’en montrer digne. »

GANTS DORÉS RDL

Lors des Gants dorés présentés ce weekend à l’Hôtel Universel, pas moins de 11 pugilistes de l’EBO RDL monteront dans le ring. Pour la victoire, pour l’expérience, et pour la boxe. À l’image du coach, attendez-vous à y voir des athlètes déterminés.