Registre des armes à feu : la goutte qui a fait déborder le vase
Le mouvement actuel d’opposition au registre des armes à feu n’est pas étranger aux chasseurs et tireurs sportifs de notre région. La grogne est palpable et la majorité des propriétaires n’ont toujours pas inscrit leurs armes. En plus des couts importants liés à la mise en place du registre et son inefficacité alléguée, ce sont aussi les «non-dits» qui les inquiètent.
Info Dimanche a discuté de la question avec deux des directeurs de l’Association Chasse et Pêche des Basques. Ceux-ci, comme plusieurs de leurs confrères chasseurs québécois, sont opposés au registre et ils ne comptent pas s’y conformer. Ils ont accepté de partager leur point de vue, mais ils ont souhaité garder l’anonymat.
«Plus de 80 % des chasseurs et amateurs de tirs que je connais n’ont pas enregistré leurs armes et ils ne le feront pas. Les autres sont également contre le registre, mais ils ont plié par crainte de représailles. Personne n’est d’accord avec tout ça», lance l’un d’eux, rencontré chez lui, la semaine dernière.
Selon la loi 64, tous les propriétaires d’armes d’épaule doivent avoir inscrit leurs fusils auprès du Service d’immatriculation d’armes à feu du Québec (SIAF) depuis le 29 janvier. Ils avaient eu un an pour le faire. Pourtant, le nombre de propriétaires qui s’est conformé est très faible, alors que Québec ne constatait que 386 253 inscriptions à la date limite. Notons que le gouvernement évalue à 1,7 million le nombre d’armes non restreintes dans la province, mais qu’il est impossible d’en connaitre le nombre réel.
CONTESTATION
Depuis les dernières semaines, les derniers mois même, le mécontentement envers le registre s’est fait sentir un peu partout dans les milieux ruraux du Québec, où la chasse et la possession d’une arme à feu font partie des mœurs. Plusieurs municipalités et même des MRC ont adopté des résolutions pour dénoncer le registre des armes ou demander un moratoire à son sujet.
Partout, on parle d’un outil «inefficace», «inutile» et «discriminatoire». Le mouvement «Tous contre un registre québécois des armes à feu», suivi par plus de 35 000 personnes sur Facebook, gagne d’ailleurs en popularité.
«Le registre, ça ne fait pas de sens. C’est d’abord discriminatoire quand on regarde les autres Canadiens qui n’en ont pas auquel se conformer et quand on pense aux communautés autochtones qui ne s’y plieront pas. C’est aussi une répétition scandaleuse et honteuse de l’ancien registre fédéral qui a été aboli en 2012 et qui a couté trop d’argent. Il n’amènera qu’un faux sentiment de sécurité», clame-t-on.
Selon les deux chasseurs, le registre des armes est incohérent. D’un côté parce que les propriétaires d’armes à feu sont déjà «fichés» par le gouvernement grâce au permis de possession et d’acquisition d’armes à feu délivré par le Bureau du contrôle des armes à feu et des explosifs (BCAFE) et de l’autre parce que l’achat d’armes par Internet ou simplement en voyageant dans les provinces voisines est d’une simplicité alarmante.
«Les autorités savent déjà où se trouvent les armes au Québec. Les propriétaires sont surveillés très étroitement. Nous avons subi mesure après mesure au cours des dernières années […] Le registre, c’est une insulte au professionnalisme et au sérieux des chasseurs», lance l’un d’eux en étalant une dizaine de permis différents lui permettant d’acquérir, de posséder, d’utiliser et de transporter une arme. Des permis dont l’obtention dépend d’ailleurs du suivi de nombreux cours de sécurité, ainsi que d’une enquête et de plusieurs vérifications régulières réalisées par des autorités comme la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
«Ce qui est ridicule, c’est qu’un chasseur pourrait immatriculer cinq armes à feu, mais il n’aurait ensuite qu’à se tourner vers le Web ou le Nouveau-Brunswick, acheter des armes en toute légalité et personne ne le saurait puisqu’elles ne seraient pas enregistrées. Les ventes locales baissent, tout est acheté à l’extérieur où il n’y a pas de registre. Connaître le nombre d’armes dans chaque foyer n’a donc aucune valeur.»
«UN AGENDA CACHÉ»?
Dans les faits, la nouvelle loi au Québec ne demande qu’une démarche administrative. Elle n’empêche évidemment pas de chasser ni de posséder une arme. Cependant, les propriétaires voient plus loin. Ils perçoivent dans tout cela une énième façon de brimer leur liberté. Ils sont aussi certains que ce n’est que la pointe de l’iceberg.
«On vient à se demander quand le gouvernement va nous charger pour les armes inscrites», dit l’un des chasseurs. «Ce ne sera peut-être pas tout de suite, mais qui sait si un jour nous ne devrons pas payer 10 $ annuellement pour chaque arme. C’est un tremplin pour nous imposer des frais supplémentaires.»
«Et il y a aussi tout l’aspect de la confiscation ou même de la prohibition. Avec l’immatriculation, il y a certainement le vouloir de nous enlever certains types d’armes. Je pense aux semi-automatiques utilisés pour la chasse, à certains fusils à pompes et aux armes à levier. Pour certains chasseurs, on parle de milliers de dollars d’investissements et parfois même d’un héritage ou d’un objet de collection pour lesquels ils n’auront sûrement pas de compensation.»
«PAS DES CRIMINELS»
Les chasseurs rencontrés estiment parler pour tous leurs confrères quand ils lancent qu’ils n’en peuvent plus d’être associés «à des fous furieux et à des criminels». Le fait que l’entrée en vigueur de la loi ait été le 29 janvier, date anniversaire de la tragique attaque à la mosquée de Québec, en a aussi piqué plusieurs.
«C’est un débat entre le rat de la ville et le rat des champs. Nous avons ras-le-bol du mépris des urbains qui ne connaissent pas la réalité des chasseurs et des régions. Nous ne sommes pas des criminels et c’est une erreur de nous associer à des tragédies, auxquelles nous ne sommes pas insensibles d’ailleurs […] L’argent, les ressources et le temps consacrés à ce registre doivent être mis ailleurs. Dans la détection des gens à risque, par exemple.»
AMENDES
Le fait d’être propriétaire d’une arme d’épaule et de ne pas l’enregistrer est aujourd’hui passible d’une amende de 500 $ à 5000 $. Pourtant, cette réalité ne semble pas trop empêcher certains chasseurs ou amateurs de tir de dormir. Une grande solidarité est actuellement remarquée parmi les propriétaires «hors la loi».
«Quel impact a le registre s’il n’est pas complet? Quelle valeur a-t-il? Aucune. Comment est-ce que la loi sera appliquée si autant de propriétaires d’armes n’y adhèrent pas? […] Le premier propriétaire qui recevra une amende sera soutenu par des milliers d’autres. Des campagnes de sociofinancement ont déjà été organisées.»
L’un des directeurs avec qui Info Dimanche s’est entretenu rappelle d’ailleurs que la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault a mentionné le 22 janvier lors d’un point de presse que l’efficacité du registre reposait sur la participation des propriétaires. «[L’efficacité] repose sur l’adhésion des chasseurs et des gens qui possèdent ces armes-là et qui vont les y inscrire. Parce que, si les gens n’inscrivent pas leurs armes, le registre, il n’existe pas, à toutes fins pratiques», avait-elle mentionné.
À la fin janvier, le gouvernement s’était engagé à effectuer des changements dans la loi 64 afin de modifier des sources de mécontentement décriées par la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs (FédéCP). Pour les propriétaires rencontrés, cela ne représente qu’un «pansement sur une plaie ouverte». Rappelons que le mouvement «Tous contre un registre québécois des armes à feu» aimerait la tenue d’un moratoire d’un an au sujet du registre, mais ne souhaite rien d’autre que son abolition.
105 commentaires
En espérant que la raison l'emporte: Non au registre !
Comment voulez vous initier un jeune chasseur avec des lois de fous
Çest un sport et un loisir...on s'en va pas à la guerre !
Ben je dois être différent car j'ai enregistré mes armes à feu sans problème et surtout sans me plaindre ou penser que ce soit une entrave à ma LIBARTÉ.
La possession d'armes à feu n'est pas un droit mais un privilège. Et avec ce privilège vient des obligations. Et si une de ces obligation est l'enregistrement de mes armes à feu je n'y vois aucun problème avec cela.
Je suis un chasseur et possèdes plusieurs armes de chasse. Toutefois, vous comprendrez que je ne commenterai pas sur ce sujet sous mon vrai nom pour ne pas inciter qui que ce soit de mal intentionné de venir me les voler. Merci de le comprendre.
Or, seulement une municipalité du Témiscouata (St-Athanase) s’est prononcée contre à date.
Je pense que les chasseurs et tireurs sportifs ont le droit de savoir qui les représente au niveau politique.
Mentalité du gouvernement, effectivement on a juste à acheter a l extérieur de la province . Pour se tenir debout face a cette loi il est dans l obligation de chaque chasseur de ne pas acheté de permis de chasse au québec pour une période qui nous donnerons raison. Pour ma part je vais aller chasser a l extérieur de la province et ses très
Domage que monsieur Legault ne met pas un moratoires et lui donner le temps d analyser un problème éminant de cette loi. Un pays deux loi , mets le permis de possession vient du fédéral, un gros casse tête pour les chasseurs et les gouvernements qui ne donneras absolument rien.
Si les chasseurs n'embarquent pas la CAQ va attendre, faire un show de boucanne et il dira qu'il a bien essayé mais qu'e c'est impossible d'amender tous les chasseurs et non par sa faute le registre ne passe pas donc sans perdre la face il garde la grande majorité des votes urbains autant que régionneaux Bien joué donc moi j'attends.
Je partage entièrement le contenu de cet article.
J'ai enregistré mes armes à feu il y a un an et je le regrette
...je suis un chasseur depuis 60 ans et je suis pas un criminel on nous fait passer pour des criminel et je suis contre le registre...
Je possède un véhicule automobile dont je renouvelle l'immatriculation à chaque année et je ne me sens pas un criminel pour autant. Alors pourquoi enregistrer ses armes à feu vous ferait passer pour un criminel??
P.S. Je possède des armes à feu qui sont enregistrées et ne me sens pas plus criminel que lorsque je renouvelle l'immatriculation de mon véhicule.
D'un chasseur à un autre.
Il n’est pas question d’enregistrer mes armes je préfère les donner à mon fils qui abrite en Ontario et les emprunter au besoin
45 jours ou comment ajouter l’insulte à l’injure
Dans toute cette folie de registre des armes a feu, qu'on tente de nous faire avaler de force comme étant une simple "immatriculation", une autre lubie de politicien, ces memes politiciens n'expliquent toujours pas pourquoi ou comment, pendant ces "45 jours magiques", un ontarien, un albertain etc.. bref les chasseurs de la planete entiere, peuvent selon cette loi et ses reglements, entrer chasser avec leurs armes sur le territoire du Quebec sans enregister une seule arme a feu dans le fameux registre.
J'aimerais qu'un politicien m'explique, eux qui disent sans arret que cette loi assure la sécurité des quebecois, pourquoi cette loi fais une exeption pour un, mais pas pour l'autre.
Mais que ce passe t'Il pendant cette periode? L'ontarien et son arme ne sont plus "dangereux" tout a coup?
La dangerosité de l'albertain et sa 7mm magnum disparait? .
Mais étrangement ce meme gouvernement pense que le quebecois qui chasse sur sa terre avec ce meme Albertain est toujours aussi dangereux et ses armes a lui doivent etres enregistrer sous peine d'amendes.
J'aimerais qu'on m'explique pourquoi cette loi fais une exeption pour un Canadien mais pas pour l'autre.
Mais que ce passe t'il donc de surnaturel pendant cette fameuse période de 45 jours?
Ne me dite pas que le gouvernement de la CAQ peut maintenant lancer des sorts ou pratiquer la magie en essayant de faire appliquer une loi et que cette "magie" s'applique a une personne on un objet mais pas a l'autre , si oui chapeau!c'est tout un tour de force.
Le but de ce registre est de divulguer combien d'armes sont en circulation au Quebec et ou elles se trouvent pour supposément prévenir les drames, donc meme si 100% des chasseurs s'y conforment demain matin, ce registre sera continuellement incomplet et non fiable a cause de toutes ses failles et va encore nous faire gaspiller des millions dans une patente inutile.
La seule explication logique est que mon gouvernement pense que les chasseurs quebecois sont des individus violents et dangereux a surveiller.
Apres une insulte semblable, il ne faut pas s'étonner que la grande majorité des chasseurs ne respectent pas cette loi, en ce qui me concerne je respecte ce qui est logique acceptable et respectable.
Cette loi n'est pas seulement une injustice envers une partie des payeurs de taxe, c'est une insulte et une injure qui ne passe pas.
Pour toutes ces raisons, je vais a l'avenir chasser hors du Quebec ou semble t'il les chasseurs sont considérés comme des individus dignes de confiance et dépenser mon argent ailleur qu'içi.
Marc Hebert
Ils ont fini de s’acharner sur nous
Le fait de comparer l'immatruculation des armes longues avec celles des véhicules routiers donnent exactement la réponses à la question: Y a t'il un agenda caché derrière tout çà?? À quoi sert vraiment l'immatriculation d'un vehicule au Quebec??? 1- Taxation obligatoire 2-Assurances obligatoire 3-Identification du dit vehicule obligatoire. Croyez moi, si vous ne seriez pas obligé de sortir en pleine rue à tout les jours et que ce véhicule était disons caché dans la boite de votre pickup... Il y aurait un très pas taux d'immatriculation. Le monde est pas con à temps plein...
Mon était un aussi un chasseur tout comme moi , les armes de chasses faisaient parti de notre mode vie sur la ferme. Mes armes d'épaule sont bien entreposer ainsi que les munitions dans des endroit différents et sous clefs je pense que ca c'est important tout simplement.
Merci.
Et pourtant mon psychiatre ne voyais aucune contre indication à ce que je garde mes armes Souvenir de mon papa!!
Batter vous pour abolir ce régistre et j'aimersis bien savoir comment récupérer mon permi d'acquisition et posesion ça fais 10 ans que je ne l'est plus !! Et je vais avoir 60 ans cet année août 2019
Alors voici. Bon, je ne suis pas devin et même pas diplômé en droit. Et pourtant, pour paraphraser une de ses plus ardentes défenseures, c’est même pas obligé d’être écrit dans le ciel pour que les «pogos les plus dégelés de la boite» puissent deviner la suite des choses.
Voyons d’abord l’essentiel de la loi fédérale. Pas de panique, ce bout là sera bref et aide à comprendre la suite qui en vaut la peine en plus de vous laisser plus en mesure de vous défendre à votre prochaine discussion avec la voisine végan, pro-registre et anti-chasseur, les deux allant d’ailleurs rarement l’un sans l’autre.
Primo, même le dernier des avocats qui s’y est repris à 10 fois pour passer son examen du Barreau sait que la loi C-24 sur l’abolition du registre des armes d’épaule (L.C. 2012, ch. 6) a modifié le paragraphe 91 du code criminel pour abolir le registre des armes fédéral, et ce pour tous les canadiens. Dorénavant, « Dès le premier jour où l’article 27 de l’autre loi et l’article 16 de la présente loi sont tous deux en vigueur, l’alinéa 35.1(1)b) de la Loi sur les armes à feu est remplacé par ce qui suit… » bon allez chercher un crayon fluo et surlignez ce qui suit c’est important: un propriétaire d’arme canadien n’est tenu seulement de produire « un permis l’autorisant à acquérir et à posséder une telle arme à feu. On a compris ici qu’il est question du Permis d’Acquisition d’Arme à Feu que tout propriétaire est obligé d’avoir et que personne ne remet en question.
Secondo, ce même avocat a aussi appris, non pas en fac de droit mais dès son CEGEP, que le Code Criminel est sous juridiction fédérale et non pas provinciale (Loi de 1867 sur l'Amérique du Nord britannique, VI. Répartition des compétences législatives). Alors pour résumer, la province de Québec outrepasse ses droits quand elle vient mettre son 5 cents entre les articles du Code Criminel et tenter d’y insérer qu’un québécois lui, devra en plus enregistrer ses armes sous peine d’amendes allant de 500$ à 5000$. Vous n’êtes pas d’accord? Ok mais à défaut d’avoir mit un X à côté de la case « OUI » en 1995, nous sommes toujours une province tenue par cette loi qui demeure la base de notre constitution.
Et il ne faut pas se leurrer en croyant qu'une province qui applique des amendes sur l'enregistrement des armes tout en affirmant qu'elle le fait en dehors du Code Criminel, puisse «étirer l'élastique » juste assez pour que la cour ne puisse y voir que du feu. Le subterfuge est trop grossier et ne passera pas. Il y a armes à feu et armes à feu et j'explique ici une nuance importante.
Quand par exemple une province passe une loi qui interdit de circuler dans une réserve faunique avec une arme chargée, pas de problème car son but est de protéger la faune et demeure ainsi dans son domaine de compétence.
Par contre, quand la même province passe une loi sur les armes à feu afin d'empêcher des actes criminels, là le but est de protéger le public (ce qui est l'esprit de la loi 64), elle outrepasse ses droits. Ce rôle appartient au fédéral et pas au sien. Très différent.
Alors il ne faudrait pas prendre les juges pour des tartes car eux savent faire la différence. Car quand la cour doit juger sur un litige de champ de compétence, ce qu’ils évaluent au dessus de tout n’est pas autant le texte de la loi elle-même mais plutôt son intention.
Là dessus j’aimerais insérer une petite parenthèse assez divertissante, et c’est le mémoire plutôt comique mais plein de grâce préparé par le Barreau du Québec et qui commence d’abord par salué la loi 64 (juste à « googler » pour tomber dessus). Ensuite, pour ne froisser personne, le mémoire y va élégamment avec des bémols avec un style qui s’apparente au patinage de fantaisie et suffirait à faire crever de jalousie Joannie Rochette. Parce qu’après la gentille petite intro de circonstance, pour ne pas être tenus responsables des décisions foireuse de leur client suite à de mauvais conseil de leur part, comme professionnels ils ont l’obligation de les informer qu’ils font fausse route. Et c’est là ça devient une beauté de le lire car ils y vont de commentaires légaux, à la fois louvoyant et subtils du genre (je vais traduire bien sûr):
• « La lecture des articles 2 à 8 est complexe » Traduction: c’est de l’hébreux, on est avocat et on n’y comprend rien, alors imaginez les pauvres policiers;
• Comme on ne peut savoir si l’arme est nouvelle ou si son numéro qui y a été ajouté ensuite provient de l’ancien registre fédéral, ils recommandent de graver en plus «numéro unique à côté » (et allons-y gaiement avec le burin sur le Holland & Holland de 50 000$).
Attendez, ne vous levez pas trop vite, c’était juste l’entrée. Le plat principal suit.
• On rajoute cette perle « Nous croyons qu’il serait plus efficace de distinguer la procédure à suivre par le propriétaire selon qu’il détienne une arme avec un numéro d’arme unique ou non ». Moi aussi je l’ai relu 3 fois alors faites vous en pas si vous saignez des yeux et lisant, c’est normal. Il suffira juste de rajouter une session de plus en Technique Policières pour que nos futurs policiers puissent aussi y comprendre quelque chose;
• Ensuite, comme la loi dit qu’un agent de la paix « peut en outre requérir de cette personne (le propriétaire de l’arme) qu’elle lui communique tout autre renseignement pertinent à l’identification de l’arme et de son propriétaire», le Barreau ajoute que « cette disposition accorde d’importants pouvoirs qui méritent d’être balisés. En effet, aucun critère objectif d’exercice n’est prévu dans le projet de loi, de sorte que des erreurs et excès pourraient survenir dans la pratique ». Traduction: c’est tellement tout croche, et tellement ambiguë que ça ouvre la porte à des abus de pouvoir de toutes sortes.
• Et on termine avec le dessert qui est d’une finesse « Le Barreau considère que le projet de loi répond à des préoccupations relatives à la prévention de la criminalité » (qui est contre la vertu?) et suggère en quelques sortes de revoir les points tels que 1.« la définition d’arme à feu », 2.« le processus d’immatriculation des armes » et 3.« les pouvoirs accordés aux agents de la paix». On s’entend que tant qu’à revoir ces points, aussi bien revoir la loi au grand complet. Évidemment s’ils avaient écrit ça au début de leur mémoire, on aurait eu une demi-page au lieu de sept mais bon, les avocats facturent à l’heure et non à la job.
Pour résumer, un mémoire de 7 pages auquel il aurait fallu lire entre les ligne « good try, nous aussi on trouve déplorables les tueries de la Poly et de la mosquée de Québec, mais de toute évidence vous avez écrit cette loi sur un essuie-tout à un coin de table du restaurant parlementaire et c’est malheureusement inapplicable. Mais c’est pas grave, on sais que ça ne vous arrêtera pas de le mettre en vigueur alors vous nous appelez quand vous voulez, nos tarifs commencent à 300$ de l’heure pour un avocat junior». Mais là le mémoire était même trop subtil et nos brillants libéraux, démagogues comme à leur habitude, ont cru qu’on les félicitait et se sont empressé de conclure que "voyez, même le Barreau est d'accord avec nous".
Alors, si le dernier des avocats sait tout ça, on s’entendra pour dire qu’au gouvernement on le sait aussi n'est-ce pas? Conséquemment, ceux qui ont refusé d’enregistré leurs armes se croient peut-être alors exemptés de le faire? Pas si vite mon Kiki, oui et non. Pour bien comprendre, voici d’abord le «Big Picture» et toute la « m… » qui s’en vient:
1. Les libéraux de Québec qui ont passé cette loi savaient bien qu’elle était légalement inapplicable. Nan? Sérieux? Vous ne pensiez tout de même pas qu’ils l’ont passé en pensant protéger la population? Non mais si vous n’avez pas appris après quinze années de régime libéral qu’ils s’en contrecâli… comme de leur première bavette du bien public (désolé mais la langue française n’a pas de terme assez juste pour exprimer combien ils s’en battent les couilles) alors c’est que soit vous ne lisez pas les journaux ou alors qu’on vous conserve dans un bocal de formol au musée Redpath depuis 2003. Leur base électorale c’est les villes, alors que les chasseurs c’est les régions et les élections approchaient. Alors pourquoi ne pas faire le pari se faire du capital politique avec la FFQ et Poly-se-souvient tout en coupant l’herbe sous le pied de Québec Solidaire? Tiens-tiens, des petits smartes!
2. La CAQ aussi le savait, mais eux se sont dit au-début qu’ils n'ont rien à perdre à voter pour, au fond tellement certains qu’ils étaient à ce moment en regardant les sondages qu’ils allaient encore être dans l’opposition quand la loi serait appliquée. Maintenant au pouvoir, ils se retrouvent un peu comme les culottes baissées et le cul assis entre deux chaises, ne sachant plus trop s’ils doivent écouter les régions qui les ont élus, ou le petit sondage que Poly-se-souvient ont eux-mêmes commandé et leur a ramené sous le nez pour être bien certain qu’ils n’oublient pas eux aussi. Alors la CAQ feront ce que tout bon politicien fait dans pareil cas « when the shit hits the fan » (quand le de sceau de schnoutte tombe dans le ventilateur), on se couche, on ne bouge plus et on attend que ça passe. Au pire on dira que ce n’était pas notre idée mais celle des libéraux. La CAQ aussi sont des petits smartes et eux aussi la devinent la suite.
3. La suite sera d’abord que dès les premières semaines de l’application de la loi 64, soit un des premiers propriétaires d’armes qui a refusé de l’enregistrer se fera mettre à l’amende et sera supporté par une association de chasseurs et d’avocat gagnés à cette cause et qui se feront un plaisir féroce de la contester en cour ou soient ils n’attendront pas et prendront les devants. Peu importe, comme la loi est pleine de trous, inapplicable et inéquitable (comment on fait pour faire une perquisition sans mandat, et pourquoi la loi n’est pas applicable pour un autochtone résident du Québec, un militaire en civil ou un ontarien?), et bien on va probablement aller jusqu’en cour Supérieure d’abord (et là tu viens de comprendre la raison des félicitations du Barreau d’en haut hein?).
4. La Barreau l’a dit, la loi est pleine de trous. Eh bien croyez-le ou non, mais ce sont ces mêmes trous légaux (les leurs en plus) et vos taxes qui vont permettre aux avocats du gouvernement (donc vos avocats) d’avoir le droit d’aller en appel. Bon là 3 ans s'est passé et on est en 2021-22, à la veille des prochaines élections. Vous ne croyez tout de même pas qu’on va admettre « on s’excuse, on s’est trompé et on vous a fait gaspiller de l’argent et comme c’est perdu d’avance on arrête ça drette là? ». Si votre réponse est oui, c’est alors que vous souffrez d’optimisme chronique (ce qui au fond est bien si vous êtes motivateur, mais pas trop si vous êtes pilote d’avion ou gestionnaire de portefeuille). Et comment qu’on va y aller en appel, et au petit trot avec ça avec un Legault dans son armure étincelante de preux chevalier, avec à son bras comme porte-étendard notre même Jeanne-d'Arc version Québec Solidaire de tantôt. Rappel : on veut gagner du temps et des élections, pas un procès.
5. Ensuite, après une défaite en cour d’appel, dans le plusse meilleur des mondes, l’idéal serait qu’on ne tente pas d’aller jusqu'en cour Suprême. Là on comprendra la différence entre la persévérance et l’obstination car ce sera sans compter sur les groupes pro-registre qui continueront à faire pression. Car si le passé est garant de l'avenir et que ces derniers n’ont toujours pas appris à faire la différence entre un chasseur de canards avec un bon vieux 12 et un Bissonnette fou furieux et armé d'un CZ-858 d’assaut, ça m’étonnerait que ça change d’ici l’élection de 2025. Alors en avant pour la cour Suprême.
6. Vingt années plus tard et après des centaines de millions de dollars gaspillés pour les frais légaux et le maintiens des salaires de centaines de fonctionnaires et bureaux nécessaires au maintien du registre, la cour Suprême va finalement trancher:
a. La loi 64 est inconstitutionnelle car elle empiète dans une juridiction qui n’est pas la sienne;
b. La loi 64 est injuste car elle ne punit que les citoyens du Québec pour un acte qui n’est pas criminel;
c. La loi 64 est inéquitable et discriminatoire car elle ne s’applique et ne vise qu’à punir que les citoyens du Québec et uniquement sur son propre territoire.
Les pros-registres eux aussi savent tout ça. Mais ils espèrent aussi que le miracle va se produire et que ça pourrait influencer le fédéral à remettre à nouveau en vigueur un registre. Autant croire à la fée des dents.
Les libéraux fédéraux sont prêts à faire de pirouettes par en arrière pour aller chercher des votes de l’Ouest et là-bas, un abonnement à la version made in Canada de la NRA et plus bienvenu qu'un registre des armes d’épaule. Alors entendons nous bien que les libéraux fédéraux, qui se font encore après vingt ans mettre sur le nez l’ancien registre, ne sont surtout pas pressés de le remettre en vigueur. Tout au plus notre Justin national va-il peut-être aller verser une petite larme pour la galerie de la presse sur les monuments des victimes des deux dernières tueries. Quand aux conservateurs on n’en parle pas puisque ce sont eux qui l’ont abolie.
Finalement on s’entend tous sur une même chose, ces tueries (Polytechnique, collège Dawson, mosquée de Québec, Toronto) que nous avons vécus nous ont tous profondément blessé et marqué. Notre passé n’est pas guerrier et notre culture des armes est très différente de celle de nos voisins du Sud. Nos ancêtres ont toujours vu une arme comme un outil de subsistance et non comme un moyen de faire la guerre. Et à la différence de nos voisins américains, nous ne croyons pas que d’armer des brigadiers d'école et des dames du dîner soit la solution. Nous voulons tous une société sécuritaire et croyons qu’un support à personnes souffrantes de maladies mentales est la solution peut-être plus couteuse mais plus efficace. Car s’il est un dénominateur commun à toutes les tueries, ce ne sont pas les armes ou les véhicules qui ont été utilisés pour les commettre mais justement la détresse psychologique de leurs auteurs.
Pour conclure, je ne veux pas dire quoi faire aux propriétaires d’armes mais à tout le moins, si vous deviez payer une amende pour avoir refusé d’enregistrer vos armes, sachez que vous finirez probablement par être remboursé mais dans un sacré bout de temps. Car on aura compris que ce qui viendra à bout de ce registre, ce n’est pas la raison, mais le temps et surtout beaucoup d’argent.
Richard St-Louis, Gatineau
c'est carrément du raciste
Le but du registre des armes à feu , au final , ce sera de retirer toutes les armes à feu à tous .Quand la population n'a pas d'arme à feu dans les mains , le premier dictateur venu impose ses désirs à tous . Hitler , Mao , Staline , Hugo Chavez etc....ils ont tous dit : Donnez-nous vos armes , nous , on a la police et on va vous protéger .Ce que la population a fait . Ils ont fait confiance à ces bons gars-là. Une fois cela fait , ces dictateurs savaient qu'ils pouvaient imposer tout ce qu'ils voulaient la population était sans défenses. Vous , vous procureriez -vous un chien berger pas de dent pour défendre votre propriété? Même un chat pas de griffes?
Il y a juste la gauche marxiste pour nous dire ces niaiseries......et on sait pourquoi ? Bonjour Manon, bonjour Gabi !
Vous ne savez pas de quoi vous parlez. «La grande majorité» des québécois vient d'un sondage biaisé du lobby anti-arme Poly.
Je n'ai pas 60ans. J'ai en bas de 30 ans.
Je n'ai rien à me reprocher donc je ne vois pas pourquoi je me ferais traiter en criminel; à l'inverse des 11 autres provinces et territoires...
Chère Manon, je crois que vous êtes 'contre' le registre et comme plusieurs, vous ne le savez pas.
Vous doutez?, alors faite le petit exercice suivant: Prenez 100$, ouvrez la fenêtre, et jeter votre 100$. Fermer la fenêtre, il fait froid. Quoi, vous ne le faites pas? Pourquoi? Parce que vous trouvez que vous n'avez pas 100$ a tirer par la fenêtre et êtes contre le gaspillage. Eh bien c'est ça Manon, le registre, c'est tirer de l'argent par les fenêtres. Et c'est contre cela que les chasseurs en ont. La majorité des chasseurs n'ont rien contre le contrôle, d'ailleurs, ils le sont déjà contrôlés, mais ils en ont contre le gaspillage éhonté des fonds publiques. Car comprenez bien une chose. Une arme à feu n'a JAMAIS fait de mal a quelqu'un, ni un couteau, ni un marteau, etc.. Bref, aucun objet ne fait de mal à quelqu'un.. c'est inerte. C'est celui qui l'utilise qui peut faire le mal. C'est l'utilisateur qu'il fait contrôler, pas l'objet. Donner un numéro à un objet, c'est complètement inutile et n'empêchera jamais l'utilisateur à en faire mauvais usage.
Alors, pour ou contre le gaspillage??
Pour compléter, vous avez des informations erronées dans votre message. Permettez moi d'y apporter des correctifs:
-Non, la majorité des Québecois n'est pas pour ce registre
-La CAQ s'est engagé à éliminer les dépenses inutiles.. Désolé, c'est un échec
-Et pour votre information Manon, vous dites que la chasse est un luxe...
-- Qui fait vivre plus de 4 650 personnes*
-- Dont ils perçoivent plus de 153$ millions* en salaires
-- Dont le Québec en tire plus de 500 millions en retombés économiques*
* Selon le rapport des retombés économiques des activités de chasse et de pêche du gouvernement du Québec - 2012
Alors, oui, c'est un luxe.. mais est-ce que nous pouvons vraiment se payer ce luxe de perdre ces retombés? A ce que je sache, Polysesouvient reçoit des subventions.. mais ne génère aucune retombés.
Espérant que mon texte vous aura aider à avoir une meilleure compréhension des réticences qu'ont les chasseurs
Il y a un groupe politique de tendance droite Américaine qui tente non sans succès de lier le concept de Liberté à la possession d'armes à feu. C'est faux, la possession d'armes à feu est un privilège non un droit. Avec ce privilège vient des obligations dont l'enregistrement de ces armes.
Les propos lus sur la section commentaires sont similaires aux propos probablement tenus lorsque l'enregistrement des VTT ou encore des motoneiges ou bateaux sont devenus obligatoire. à chaque fois qu'un gouvernement veut légiférer sur un item dont (à torts) les gens croient empiéter sur leur liberté, le débats devient incohérent et irrationnel. Nous en avons ici un exemple parfait comme lorsque certains affirment que le registre criminalise la possession d'armes à feu et que cela est du ressort Fédéral. C'est faux.
Pour ce qui est des autochtones, ce n'est pas le registre qui les exclus, c'est eux qui veulent un registre séparé car les communautés autochtones sont souveraines.
P.S. M. Rene fortier , J'ai des armes (4) et elles sont enregistrées, j'ai du contacter par téléphones le SIAT et j'ai obtenus l'information qui me manquait sans aucun problème.
Geneviève Paquin
Vous faites erreur en mentionnant qu'on 'enregistre' les VTT et les motoneiges. On enregistre ni les VTT, ni les motoneiges, ni les voitures. On les 'immatriculent'. Regardez bien vos documents, ils parlent d'immatriculation et non d'enregistrement. 'Enregistrement' est une vieille appellation qui est malheureusement encore utiliser à tort.
Et pourquoi les immatriculons nous? Pour pouvoir les utiliser. Tout comme pour pouvoir utiliser mes armes, j'achète des permis. Un pour le petit gibier, un pour le chevreuil, un pour l'orignal, etc.. Pas de permis, pas d'utilisation. Pas d'immatriculation, pas d'utilisation.
En passant, pour les immatriculations, doit-on payer une immatriculation pour les chemins de terre, une autre pour l'asphalte,etc...? Pourtant, le chasseur lui, il paie pour chaque type de chasse...
Est que boire de l’eau ou respirer est un droit ou un privilège ? Il faut arrêter de légiférer sur tout et vouloir tout contrôler, n’oubliez pas que vous avez le privilège de vivre dans la province la plus taxée du pays le plus taxé au monde et pourtant quand on regarde les soins infirmiers et l’education Qui est la base de nos impôts on n’y voit pas grand retour
Solidaire jusque aux bout.