De joueurs à entraineurs pour une Finale des Jeux du Québec à la maison
Si les deux reports de la Finale des Jeux du Québec de Rivière-du-Loup ont mis fin aux espoirs de certains athlètes québécois de participer à cette grande compétition d’envergure, ils ont également ouvert de belles – et nouvelles – opportunités. C’est le cas des frères Alexis et Olivier Dumont qui sont passés de joueurs à entraineurs pour la délégation de tennis de table.
Âgés de 18 ans, les jumeaux de Trois-Pistoles sont à peine trop vieux pour faire partie des athlètes éligibles (12 à 17 ans) à la plus grande compétition multisport en province. Le deuxième report de la Finale, confirmée en janvier 2022, leur a ainsi privé de cette chance de compétitionner dans leur région natale.
«On était déçus, c’est certain», a reconnu Alexis, rencontré avec son frère jeudi avant-midi au cœur des compétitions de tennis de table à l’École secondaire de Rivière-du-Loup.
«On l’attendait depuis un bout de temps. On avait hâte de vivre ça ici, mais finalement, on la vit autrement», a complété Olivier à ses côtés.
Les deux athlètes connaissaient bien l’ambiance des Jeux du Québec pour y avoir déjà gouté. Olivier a fait partie de la délégation de l’Est-du-Québec à Alma en 2017 et à Québec en 2019. Lors du deuxième rendez-vous, il était accompagné d’Alexis qui vivait sa première expérience.
N’empêche, difficile de s’imaginer le sentiment de vivre les Jeux du Québec devant parents et amis, à quelques dizaines de kilomètres de la maison. «C’est pour ça que nous sommes là. On voulait vraiment vivre expérience-là. En même temps, on tenait à accompagner les jeunes qu’on suit depuis environ trois ans comme entraineurs et nous en sommes fiers», a souligné Olivier.
«On voulait performer en tant que joueurs, mais on est contents de vivre tout ça en tant que coachs, on se sent à notre place quand même», a ajouté Alexis.
Pour la petite histoire, c’est Guylaine Bélanger, dont le nom n’est plus à faire sur la scène régionale de tennis de table, qui a convaincu les deux frères d’entrainer la délégation lors de l’événement. Depuis trois ans, Alexis et Olivier accumulent de l’expérience comme entraineurs avec le Club de tennis de table de Trois-Pistoles et Saint-Fabien. De son côté, Mme Bélanger s’est impliquée comme bénévole dans l’organisation de la compétition.
«On est devenus entraineurs parce que notre coach de l’époque a quitté pour une autre région. On a eu la charge du club et on a continué. On a pris la relève», a raconté Olivier.
«La priorité a toujours été de jouer, mais étant donné les circonstances, on a pris l’opportunité qui nous a été offerte. On est reconnaissants et on aime ça. On essaie de transmettre l’expérience qu’on a eue lors de tournois provinciaux», a mentionné Alexis.
«ON VEUT UN BEL ESPRIT SPORTIF»
Le duo avait le sourire facile lors de l’entrevue en début de matinée. Visiblement, les deux frères se plaisent dans leur nouveau rôle, un peu plus loin de la table de jeu. Malgré tout, ils ne cachent pas que l’envie de prendre la raquette et d’entrer eux-mêmes dans l’arène demeure bien présente.
«On gère ça chacun à notre façon. Moi, je vis les matchs très intensément. Je me lève debout et j’ai parfois envie d’être sur la table et frapper la balle pour deux!», a lancé Olivier en riant.
Une réalité qui s’est confirmée deux heures plus tard quand Émile Belzile de Trois-Pistoles a perdu son match en quart de finale. Sur les lignes de côté, le jeune entraineur était émotif et en questionnement à savoir s’il aurait pu encore mieux appuyer son jeune protégé.
«Jouer et entrainer, c’est vraiment deux choses différentes, a-t-il rappelé. Le ping-pong, c’est très mental. On fait donc de notre mieux et on essaie qu’ils restent positifs, que l’ambiance soit bonne. On veut un bel esprit sportif.»
Olivier et Alexis Dumont s’estiment d’ailleurs chanceux d’avoir une belle relation avec tous les membres de leur groupe. «Ce qui est le fun, c’est qu’on a une belle complicité avec eux […] On ne leur met pas de pression. Notre objectif c’est vraiment qu’ils s’amusent», a confirmé le premier.
«On a aussi beaucoup de plaisir ensemble après les compétitions. Certains d’entre eux nous ont vu évoluer depuis plusieurs années et je crois qu’ils sont contents qu’on soit là. On forme une équipe soudée», a ajouté le deuxième.
Forte de sa belle attitude, l’équipe de tennis de table de l’Est-du-Québec aimerait mettre la main sur la bannière du meilleur esprit sportif. Il s’agirait d’une belle reconnaissance en sol louperivois qui lui permettrait aussi d’imiter l’équipe de 2017 qui s’était illustrée à ce niveau à Alma.
FIERS DE LA DÉLÉGATION
Deux représentants de l’Est-du-Québec ont vu leur chance de médaille disparaître lorsqu’ils se sont inclinés en quart de finale du tournoi individuel de tennis de table, jeudi.
Après un beau parcours, Émile Belzile de Trois-Pistoles a tout de même terminé la compétition au 6e rang, tandis que son compatriote Félix-Antoine Vignola de Saint-Fabien a pris le 8e rang chez les 14 ans et moins. Des résultats dont ils peuvent être fiers, estiment les entraineurs.
«Ils doivent être heureux de ce qu’ils ont accompli», a noté Olivier Dumont. «Ce n’est pas rien, les Jeux du Québec. D’arriver ici, de jouer devant une foule, ça ajoute de la pression. C’est une très grosse expérience et on est contents de leurs performances.»
Signe de leur beau potentiel, il est important de rappeler que les athlètes du Club de tennis de table de Trois-Pistoles et Saint-Fabien s’entrainent entre 5 et 10 heures par semaine, tandis que plusieurs des athlètes présents aux Jeux du Québec font partie d’un programme Sport-études dont les entrainements peuvent atteindre près de 20 heures chaque semaine.
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