Mario Dumont voit… Vert!

Wow! Je suis encore estomaqué des résultats obtenus par l’ADQ aux trois élections partielles d’hier (lundi 12 mai). Certainement moins que le chef de l’Action démocratique du Québec, Mario Dumont, mais quand même.
Franchement, terminer derrière le parti vert, quelle dégelée, quelle déconvenue! On sait que l’ADQ vit présentement des moments difficiles, mais au point qu’un candidat vedette comme Denis Mondor se prenne une pareille claque… Je ne crois pas. Pire encore, à Hull l’ADQ a même été devancé par le Parti vert et Québec solidaire. Ouch.
L’ADQ me fait penser aux Canadiens de Montréal. Ces derniers ont complété la saison régulière là où personne ne les voyaient et l’ADQ s’est retrouvée à la surprise générale comme opposition officielle. Quand Montréal a été incapable de monter son jeu d’un cran dans les séries éliminatoires, ses adversaires l’on fait.
C’est la même chose en politique. Quand l’ADQ a entamé la session parlementaire, les attentes étaient grandes. Malheureusement, alors que les partis adverses ont su élever « leur jeu d’un cran », l’ADQ a présenté des prestations égales aux dernières élections (énergiques, mais combien maladroites).
Et pourtant, Jean Charest et Pauline Marois ont eu à surmonter de gros problèmes. Le chef du PLC a dû refaire son image et Pauline Marois nous faire oublier que si elle possède un « shack » dans Charlevoix, c’est à son « Château de Moulinsart » qu’elle réside, sans parler de l’effritement de son électorat (Québec solidaire et Parti indépendantiste). Il est grand temps pour Mario Dumont de sortir sa cravate chanceuse!
L’ADQ doit se montrer attentive à la population, mais surtout, commencer à proposer des solutions aux problèmes de société que le parti soulève. Le chef de l’ADQ qui s’était élevé en grand défenseur des valeurs québécoises s’est retrouvé le bec à l’eau, étampé dans la bande par un « frisé » et une « bourgeoise » certainement plus solides sur leurs patins que lui. Mario Dumont est passé de celui qui crée l’événement à celui qui y réagit. Il a perdu le tempo.
On a lancé une bande de pee-wee dans une partie de la Ligue Nationale. C’était rafraîchissant, mais force est d’admettre que l’effort seul n’a pas suffit à les faire « scorer ». En mars 2007, la population du Québec a servi un avertissement à Jean Charest qui n’a pas su l’écouter et a signifié à André Boisclair qu’elle n’avait pas confiance en lui. Elle a donc donné la chance à l’ADQ de passer à l’action. Aujourd’hui, le message est clair : Ne nous dites pas qui nous sommes, mais plutôt quelles solutions (réalisables) nous proposez-vous?
Pourtant, tout n’est pas si noir pour l’ADQ. Avec un taux de participation avoisinant les 30% seulement, je ne crois pas que les dés sont jetés. De plus, l’ADQ est aux prises avec une grogne de l’intérieure qui n’incite pas les électeurs à voter en leur faveur. Parlez-en à André Boisclair. Et puis, Mario Dumont est un battant, le croire battu d’avance serait commettre une bien grosse erreur, beaucoup l’on fait après les élections de 2003. Et c'est sans oublier que la région de Montréal n’est pas une terre fertile pour l’ADQ. Seulement le temps presse, et la cravate de Mario devra être plus redoutable que celle de Guy Carbonneau. Les poteaux de Martin Biron peut-être?

François Drouin