Savez-vous slamer ?
Andréanne Lebel
Une initiation à une toute nouvelle forme d’expression, c'est comme cela que je résumerais ma soirée d’hier, passée avec un groupe d’une cinquantaine de personnes au Café du Clocher, à écouter du slam.
Pourtant, c'était ma deuxième soirée de slam louperivoise. J’ai écouté avec attention des textes scandés, politisés ou non, rimés ou pas, toujours bien sentis de gens d’ici, de visiteurs curieux, mais surtout d’un slameur qui m’a transportée, Léo Coupal-Lafleur. J'y reviendrai.
Quand je passe la semaine à analyser, résumer, simplifier et que tout d’un coup, la créativité embarque, les mots deviennent des véhicules, des images, un jeu, c’est un tout nouveau monde à redécouvrir. J'avais découvert le slam par hasard lors d'un spectacle de Samuele à Montréal, avec un texte engagé, féministe et surtout une livraison convaincue. J'avais été marquée.
Le slam, ça mange quoi en hiver ? Petite recherche exhaustive que vous auriez pu faire quelques secondes :
On me glisse à l’oreille (bonjour Wikipedia) que l’idée viendrait d’un poète américain se nommant Marc Kelly Smith, qui voulait démocratiser et simplifier la poésie, souhaitant ainsi réduire sa réputation élitiste. Il en a même fait une première compétition à Chicago en 1984. Le slam doit être une performance devant public, les thèmes sont souvent politiques, provoquent parfois et il est souvent bien vu d’y apporter une petite touche théâtrale.
Voilà pour la petite mise en contexte. Mardi soir, on a donc eu droit à quelques textes abordant la relation des slameurs au fleuve, (salutations à Mélanie Langlais et Marco Voyer Bélanger), et d’autres plus créatifs, notamment une histoire de biscuits de la part de Marc-Olivier Dugas-Pelletier et un délire sur les homards en compagnie de Benoit Ouellet. Ces deux derniers ont respectivement remporté la première et la deuxième place de cette soirée.
Bref, Léo. J’ai particulièrement apprécié sa déclamation d’un texte à saveur politique intitulé «Politique des noms». Il s’amuse avec les noms, les mots et quand on pense enfin se faire guider en terrain connu, on est sans cesse bousculé par des images et des jeux de mots plus forts les uns que les autres. Sa livraison se rapproche énormément du rap, sans musique, et sans filet. Il est par ailleurs médaillé d’or du dernier Grand Slam, en 2016. Un jeune très prometteur qui a su allier sa passion pour l’univers hip-hop avec la poésie pour en faire son art.
Vous pouvez aussi l'entendre et le voir slamer ce texte dans une capsule réalisée par la Fabrique culturelle avant son départ pour la Coupe du monde de slam à Paris en mai dernier, en cliquant ici : http://www.lafabriqueculturelle.tv/capsules/9684/leo-coupal-lafleur-slam-de-poesie-de-quebec-a-paris
Je vous invite donc à faire la découverte du slam, si ce n'est pas déjà fait, à vous y initier tranquillement. Les soirées ont lieu tous les deuxièmes mardis du mois au Café du Clocher de Rivière-du-Loup, autour d'un classique chocolat chaud et vêtus de linge mou. Elles sont chapeautées par l'organisme Sparages.
De plus, la 11e finale québécoise du Grand slam est présentée cette fin de semaine à Rimouski les 14 et 15 octobre. Elle regroupe 24 participants des 6 scènes de slam, soit Montréal, Québec, Sherbrooke, Gatineau, Saguenay Lac-St-Jean et l’Est-du-Québec. Léo Coupal-Lafleur sera d'ailleurs l'invité spécial lors de la première soirée.
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