Les perles musicales de janvier
Andréanne Lebel
Le remède au blues hivernal et au manque de vitamine D pendant que la neige ne cesse de tomber est pour moi bien simple : de la musique.
Je me permets ainsi des voyages intérieurs bien particuliers, au rythme des accords de ceux qui l’ont créée. Dire qu’il se confectionne de belles œuvres au Québec serait un euphémisme.
Je vous partage donc les pièces et les artistes qui ont réussi à me faire sortir de mon cocon de couvertures et de mes pantoufles. Voici ceux qui ont éclairé mon mois de janvier.
Quoi qu’un peu sinistre, la musique de Laurence-Anne, originaire du Kamouraska, ne cesse de m’étonner à chaque écoute. J’y retrouve ce que j’apprécie de la musique de Klô Pelgag, la sensibilité musicale à fleur de peau dans un style complètement insaisissable. Le choix de mettre du vibraphone dans une chanson folk progressive sombre, fallait le faire. Le résultat est une réussite, sans conteste. Il n’y a pas de doute, c’est du «Laurence-Anne». Pour son originalité, le travail requis derrière cette sonorité, ces arrangements très riches à la limite de la dissonance, elle est certainement en tête de ce faux palmarès dressé entre l’écriture de deux textes d’actualité. Faut bien décrocher.
- Laurence-Anne a pris la 3e position du concours Francouvertes le printemps dernier.
Petit pari, le temps dira si j’ai raison, mais on n’a certainement pas fini de l'entendre. Une proposition aussi originale ne peut que se démarquer.
Un peu dans la même trame des auteurs-compositeurs-interprètes originaux, j’ai découvert Fria Moeras, qui réside présentement à Rivière-du-Loup, par l’entremise du Rainbow Submarine. Son projet n’en est encore qu’à ses débuts, mais déjà, elle s’impose bien dans le paysage musical Québécois. Certains on même pu l'entendre lorsqu'elle a partagé la scène avec Karim Ouellet et Le Couleur au spectacle de la rentrée à l'Université Laval le 17 janvier. On sent qu’elle aussi s’est forgé un univers parallèle. J’ai écouté en boucle sa chanson «Le vent souffle malade» pour bien saisir la portée des images qu’elle propose. Elle ne tombe pas dans la facilité, son écriture est imagée et elle peint des tableaux impressionnants. «Mais moi je ne veux pas y croire fais que je ferme les yeux. Le vent souffle malade, le ciel vieillit. Des rides de nuages, ton visage s’obscurcit…»
Avec sa chanson «La peur des animaux», elle nous amène dans un rythme qui rappelle un cirque désarticulé, une chanson en trois temps aux paroles riches. Elle présente une belle diversité et j'ai hâte d'en entendre davantage.
- Fria Moeras a remporté la finale locale de Cégeps en spectacle à Rivière-du-Loup cet automne.
Question de me remettre de ces émotions plus sombres, j’ai beaucoup apprécié l’écoute des chansons de Véronique Bilodeau de Rimouski. Sa voix est aussi solide sur la scène qu’en enregistrement. J’avais eu la chance de la voir en spectacle à la Goélette de Rivière-du-Loup avant la prestation de Misses Satchmo l’été dernier. Depuis, son projet a muri et elle a mis en ligne un vidéoclip pour sa chanson «J’te cherche encore».
Juste à l’écouter, sa musique transpire le bas du fleuve, peut-être avec les percussions qui rappellent celles qu’on retrouve souvent dans la musique celtique traditionnelle, bref, un gros coup de cœur. Je vous encourage vivement à aller la voir en spectacle si elle se trouve dans votre région prochainement. Mon petit doigt me dit que ça ne sera pas bien long.
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