Droit au coeur
Andréanne Lebel
Je vous fais découvrir cette fois deux artistes qui sont venus toucher une corde sensible chez moi dernièrement. Avec le Rainbow Submarine, j’ai pu assister à un spectacle planant du groupe de Québec De la Reine le 2 février dernier. Un peu plus tard, au Cabaret des mauvaises habitudes, j’ai eu le privilège d’assister à la prestation de Beyries.
Je commence dans l'ordre chronologique, faudrait pas trop vous bousculer. Je résumerais la présence du groupe De la Reine au Rainbow par : un bon moment où tout le monde s’était mis d’accord silencieusement pour passer une belle soirée sans trop d’artifices. La voix aérienne d’Odile Marmet-Rochefort, superposées aux effets de guitare de Vincent Lamontagne et de Jean-Étienne Collin Marcoux à la batterie étaient suffisants pour mettre de la couleur dans cette saison hivernale. Assez rythmé pour faire bouger les «trippeux» d'électro, et suffisamment sensible pour aller toucher les grands nostalgiques rêveurs, un bel alliage.
On sent un besoin d’explorer les sonorités, d’en créer des nouvelles. Le spectacle se rapprocherait davantage d’une expérience musicale que d’une prestation. Je lève mon chapeau au percussionniste qui a su jouer pendant toute la durée du show, malgré des côtes brisées (potins, potins). Il faut dire que la chanson «Le printemps arrivera» du groupe De la Reine bénéficie déjà de plus de 53 000 écoutes sur la plateforme Spotify.
Mon autre sortie marquante de février : Beyries. Bénéficiant d’une visibilité importante depuis ses débuts en 2015, un de ses premiers spectacles a été la première partie de Martha Wainwright au Festival de musique émergente de Rouyn-Noranda en 2016. Elle ne fait pas les choses à moitié. Depuis, elle a traversé le Canada pour se produire dans les petites salles, les festivals et les bars. Elle a également joué en première partie de Groenland, Safia Nolin et Kandle.
Elle a été propulsée notamment grâce à son interprétation touchante de la chanson «Je pars à l’autre bout du monde» composée par Paul Daraiche que le public a pu entendre dans la série Unité 9 diffusée à heure de grande écoute à l’antenne de Radio-Canada.
Touchée à deux reprises par le cancer à la fin de la vingtaine, son exutoire a été l’écriture de chansons, et cela se ressent lors de ses spectacles. Autodidacte, elle s’est mise à composer. Elle a notamment collaboré avec Louis-Jean Cormier pour sa chanson «J’aurai cent ans».
Avec toutes ces informations, on peut ainsi comprendre pourquoi sa musique fait résonner plusieurs émotions contradictoires lorsqu’on l’entend pour la toute première fois.
La résilience, le courage, et l’importance des rapports humains transpirent de son œuvre. Son premier album «Landing» paru en février 2017 en regorge et touche droit au coeur. En spectacle, son univers se déploie. Si elle projette tout d’abord l’image d’une artiste bohème, on découvre également une auteure-compositrice-interprète pleine d’humour. Elle se livre sans retenue et sans frontières. Elle s’est même déplacée à travers le Cabaret des mauvaises habitudes avec sa guitare pour faire une version a capella de «Je pars à l’autre bout du monde», avec la salle comme chorale, un moment particulièrement touchant. Beyries n’a pas non plus hésité à remodeler le classique de Cat Stevens «Morning Has Broken» pour l’interpréter à sa manière. À la sortie du concert, on se sent à la fois chamboulé et réconforté par le puissant message de force qu’elle transmet en musique.
Ma pièce favorite est très certainement la chanson «The Pursuit Of Happiness».
Je vous la laisse ici, afin que vous découvriez l’artiste.
Bonne écoute !
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