Rencontre essentielle avec Sara Dufour
Andréanne Lebel
Après près de quatre mois de pause involontaire, c’était enfin le temps de renouer avec les arts vivants et les spectacles. Les vidéos en direct et les prestations télédiffusées peuvent pallier un temps, mais rien ne vaut les vibrations et l’énergie transmises lors d’un spectacle dans une salle.
L’auteure-compositrice-interprète Sara Dufour s’est présentée sur la scène de la Maison de la culture de Rivière-du-Loup avec une «tank full au bouchon, le gaz dans le fond», pour emprunter ses propres termes. C’est précisément cette énergie dont le public avait besoin pour décrocher du quotidien pendant plus d’une heure hier soir.
Au-delà d’interventions peut-être parfois décousues mais toujours drôles entre ses chansons aux saveurs bluegrass country et rock, Sara Dufour a su apprivoiser le public de Rivière-du-Loup. Avouant avoir un penchant pour les citoyens de «fond de rang» et les petits villages qui ont une seule affiche recto-verso «Bienvenue/Aurevoir», la native de Dolbeau-Mistassini frappe dans le mille avec ses chansons colorées et terre-à-terre.
On comprend tout de suite de quel bois se chauffe Sara Dufour avec les paroles de la chanson «Sans rancune Buddé», dans laquelle elle énumère ce dont elle n’a pas besoin chez un prétendant.
«J’ai pas besoin d’un bonhomme
Qui s’couche de bonne heure à tou’es soir
J’veux rien savoir d’être a’ec un gars
Qui m’dit yinque quessé que j’fais d’travers
Ça fait qu’si tu penses que t’es c’te gars-là
Ben t’es p’t-êt’ mieux de pas v’nir me voir
Ça fait que si tu penses que t’es c’te gars-là
T’es p’t’être mieux de rester a’ec ta mère»
On connait aussi Sara Dufour pour sa chanson «Chics-chocs», ou encore celle de son premier album «Chez nous c’est skidoo». L’artiste a comparé son travail à un «défrichage de chemins de terre» au début de sa carrière. C’est toutefois la chanson «Chez Té Mille», largement radiodiffusée, qui lui a permis de faire un bout sur l’autoroute. Décomplexée, énergique, on ne s’attendait à rien de moins de sa part.
J’avoue avoir eu un coup de cœur pour la chanson «Parce qu’on s’aime», la dernière de son 2e album, un peu moins rythmée, plus intime et posée. Sa musique sait faire résonner une corde sensible pour la native de «région» que je suis.
C’était certainement une rencontre essentielle pour les quelques chanceux qui ont pu y assister en personne le 29 juillet à la Maison de la culture de Rivière-du-Loup. Les Rencontres essentielles, une petite série de spectacles présentés cet été dans la région est une initiative du Réseau d’organisateurs de spectacles de l’Est du Québec. Les arts vivants savent mettre un baume sur cette période plutôt trouble. Il s’agissait du deuxième spectacle des Mercredis Shows modifiés afin de respecter les règles de la santé publique.
Le prochain spectacle de la série louperivoise aura lieu le 5 aout avec Geneviève Jodoin, grande gagnante de l’émission télévisée La Voix en 2019.
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