Février : le mois le plus long…

Je dis souvent que février est le mois le plus long de l’année.  Je sais, c’est paradoxal : il n’y a que 28 (ou 29) jours en février!  Mais je parle des impressions qu’on ressent au cours de ce mois nommé d’après le verbe latin « februare », qui signifie « purifier ».  Je me demande bien ce que les Romains voulaient purifier…

En février, il fait encore froid.  Il y a encore de la neige –plus que jamais!  Les jours allongent, mais pas assez vite.  Ça fait déjà trois mois que l’hiver s’est installé, et on sait bien, quoique dise la marmotte, qu’il va s’incruster encore deux mois et plus.  Et puis la neige est sale de sel et de sable, le froid est humide…  On est fatigué, essoufflé.  On manque de lumière, on perd patience, on grogne comme des ours dans leur sommeil –mais justement, ils sont chanceux les ours, ils dorment tout l’hiver!

Février, c’est le mois des morts.  Mais les morts comme les ours dorment paisiblement, tandis que nous, il nous faut vivre, il nous faut continuer, même si nous sommes engourdis, tannés, fanés…

Allons, secouons-nous!  Saint-Exupéry disait (par la voix de son Petit Prince) :  « Il faut bien supporter les chenilles si on veut connaître les papillons ».  Je suppose qu’il faut bien traverser le mois des morts si on veut connaître la renaissance du printemps, l’eau d’érable qui coule, les bourgeons qui verdissent, la sève qui remonte dans nos veines comme dans les arbres!