Le faux conte et l’énigme vraie
D’abord un aveu d’impuissance : mes lecteurs fidèles savent qu’il y a deux semaines je vous ai proposé huit énigmes, la plupart sous forme de charades. Ceux qui ont visité cette page régulièrement savent que sept de mes énigmes ont été résolues assez vite, mais que la dernière (la charade B) a résisté jusqu’à 10h58 hier matin, alors que M. Desjardins a trouvé la bonne réponse. Conclusion : pas moyen de gagner avec vous autres… Pourtant, incorrigible, je vous proposerai tantôt une autre énigme. Je ne me fais pas d’illusion : vous allez la résoudre en criant LAPIN. Il me reste à espérer qu’elle vous amusera un moment…
Mais d’abord je vous raconte ceci :
Il était une fois un hiver qui ne voulait pas finir d’en finir. Et dans ce faux printemps qui n’arrivait pas à arriver, les humains se croisaient sur les trottoirs sales, les uns vêtus de lourds manteaux, de tuques, de gants, les pieds chaussés de bottes fourrées –les autres dévêtus de shorts effilochés, de gilets montrant le nombril, les pieds nus dans des sandales.
Dans les sous-bois, des lièvres encore blancs croisaient leurs cousins redevenus bruns. Les outardes venaient et repartaient, leurs triangles montrant le nord puis le sud puis le nord encore comme des becs de girouettes. Les corneilles étonnées ne savaient que choisir entre les bois profonds et les villes aux mangeoires encore enneigées.
Dans cet avril aux allures de mars avec des jours doux comme des jours de mai, les grands érables coulaient un peu puis se figeaient en glace.
Les glaces glissaient un temps sur les rivières puis s’arrêtaient en grands embâcles; et les rivières sortaient de leurs lits, réveillées en sursaut comme les riverains devenus insulaires en l’espace d’une nuit.
Il était une fois un conteur qui pour une fois ne racontait pas d’histoires, car il disait la vérité des choses. Un conteur fatigué, qui rêvait de soleil qui dure, d’herbe verte et du vol désordonné de dizaines de chardonnerets couleur de soleil.
Ce qui précède n’est pas une énigme. Le « qui suis-je » est bien moi…
Mais ce qui suit est une énigme. Je vous donne tout de suite un indice : il faut connaître un peu Rivière-du-Loup pour trouver la réponse.
En face de moi il y avait hier la préparation de ce qu’il y a aujourd’hui. On y montrait le matin comme on y indique le midi. Pourtant le changement n’est pas si grand…
Quant à moi, je suis à la fois le besoin et la réponse, le nomade et le sédentaire, le prédateur et la douceur.
Qui suis-je, et qu’y a-t-il en face de moi?
14 commentaires
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Quoi ? C'est pas ça ? Ah non, j'ai oublié de résoudre l'énigme ! Je ne connais peut-être pas encore assez bien Rivière-du-Loup pour ça...
Aïe! Ouille! La difficulté semble avoir encore monté d’une tabarouette de grosse coche!
Vous nous avez mis la barre pas mal haute. Et on a juste une semaine…? ;o)
Demandez donc à votre femme si elle vous donnera la permission de nous donner un tout mini minuscule indice si on stagne trop.. Vous nous avez déjà dit que ça prend sa permission.
@ Vincent: je pense que les autres devraient te suivre, l'ami. Tu vas dans la bonne direction...
Vous êtes le 424 La Fontaine, bâtiment qui regroupe Terroirs (réponse, sédentaire, douceur) et Faim de Loup (besoin, nomade, prédateur).
Il y a, face à vous, à l'est, la Brûlerie où l'on y torréfiait hier le café d'aujourd'hui et où l'on a inscrit un menu déjeuner et un menu midi.
Quant à moi je suis à la fois le besoin (la faim) et la réponse (les terroirs avec tous leurs produits alimentaires), le nomade (le loup) et le sédentaire (les terroirs encore), le prédateur (toujours le loup) et la douceur (par exemple les chocolats). Je suis donc cet établissement, au 424 Lafontaine, qui abrite à la fois les TERROIRS D'ICI ET D'AILLEURS et la sandwicherie UNE FAIM DE LOUP.
Bien vu, Vincent! Bravo, car j'avoue que celle-là n'était pas facile...