La Tour de Babel
Un homme, quand il avait vingt ans, entreprit de construire une tour pour s’approcher du ciel. Il était jeune, il était beau, il était riche de cœur et riche de générations d’ancêtres ayant accumulé l’or et les biens comme des écureuils sentant venir l’hiver.
Il mit tout son talent, tout son cœur et toute sa fortune dans le projet de sa tour. Durant des années par dizaines, la tour prit forme, s’éleva tranquillement, approchant chaque jour un peu plus la terre du ciel. Et l’homme vieillit à mesure.
Il eut des opposants. Des ennemis déclarés, se battant à visière ouverte, qui surent reconnaître leur erreur quand il vainquit leur sincère opposition. Il eut de faux amis qui le trahirent, sans parvenir à couper son élan. Il eut, ce qui est bien pire, des doutes. Même les doutes, il sut les surmonter.
Enfin la tour approcha le ciel d’assez près. Le vieillard à crinière blanche montait la dernière échelle quand l’éclair déchira les nuages et vint frapper au nœud vital de l’édifice, qui s’écroula dans un tonnerre de fin de monde.
Le lendemain, le petit-fils du poète foudroyé vint se recueillir devant les débris du rêve ensevelissant le corps déchiqueté de son aïeul.
—Il reste au moins les fondements, dit-il. On peut reconstruire là-dessus.
À ceux autour de lui qui se récriaient, il expliqua que l’œuvre brisée n’avait pas été inutile, puisqu’il reste l’idée, et l’espérance…
(et quelques mystères…)
Bon! Mon énigme de la semaine dernière a résisté, ainsi qu’une de mes petites charades. Je vous les redonne donc : une autre semaine vous sera-t-elle suffisante pour trouver les bonnes réponses? Rappelez-vous : la curiosité est la maladie des gens intelligents. Et ce sont souvent les réponses inexactes qui suggèrent les bonnes réponses…
L’énigme du tyran sans pitié…
Je suis un tyran sans pitié. Pourtant je suis souvent très belle, et vous payez parfois très cher pour m’acheter.
Je suis un tyran sans merci. Je vous tiens le bras pour vous diriger où vous ne voudriez pas toujours aller.
J’ai des frères et des sœurs qui sont de plus grande taille, mais qui ne sont pas plus puissants que moi. Toutefois certains parmi eux sont moins discrets, certains n’hésitent pas à vous tirer l’oreille pour mieux vous asservir. J’ai même une grande sœur qui, comme le vilain père Fouettard, prend note de toutes vos désobéissances! Mais je n’ai pas de frère qui, comme le bon père Noël, vous récompense quand vous avez été sage.
Vous ne pouvez vous passer de moi, je le sais bien. Vous me regardez parfois avec espoir, souvent avec désespérance. Vous dites que vous ne m’aimez pas, que je suis un tyran. Mais vous ne pouvez vous passer de moi.
Qui suis-je?
La petite charade
Mon premier est inférieur,
Mon second s’amuse,
Mon tout peut vous chicoter joliment!
20 commentaires
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Pour lui, Mathilde est bel et bien son tyran comme décrit ici! (mais il ne parle pas de sa famille par exemple)
J’ai bien aimé la façon dont vous nous avez raconté l’histoire de la tour. C’était plaisant à lire.
Et je tente encore le coup et je continue sur ma lancée de balance que je trouve inspirante.
Est-ce que le tyran pourrait être une montre..?
Parfois très belle et l’on paie parfois très cher pour l’acheter. Elle nous tient le bras pour nous diriger « à temps » où on ne veut pas toujours aller. Des frères et des sœurs : horloges et cadrans, mais même si plus gros pas plus puissants, car la montre est parfois plus sophistiquée... Tirer l’oreille pour mieux asservir : Une sonnerie qui nous indique que c’est le moment de partir… La grande sœur qui prend note des désobéissances, la « puncheuse » qui avertit le boss du retard des travailleurs. On regarde parfois avec espoir ou désespérance selon que l’on a hâte ou pas de moment qui s’en vient. Vous dites que je suis un tyran, car tout le monde manque de temps tout le temps.
@M. Thériault, ne surtout pas croire que je veux minimiser ton mérite. Bon, elle n'était peut-être pas si facile... Mais avoue que tous les indices paraissent évidents quand on a la réponse...
Mon premier est inférieur: SOUS
Mon second s'amuse: RIT
Mon tout: il me chicote joliment de cliquer sur ma SOURIS pour résoudre les énigmes, charades et mystères que nous mijote Richard...
Moi je n'avais pas compris du tout! Pas le poil, pas le chicoter, je cherchais juste le lien avec le joliment, du genre tellement beau... peut-être un jour serai-je à votre hauteur. Au moins, je trouve certaines des très faciles... Ce n'est vraiment pas facile d'être une pure auditive dans un blogue de visuels!