Ce goût pour les monstres…
D’où vient ce goût pour les monstres qui marque notre époque? Qui la marque d’ailleurs à tel point que le premier quart du XXIe siècle sera peut-être connu dans l’Histoire comme « l’Époque des Monstres », à l’instar d’autres temps qui ont été surnommés la « Belle Époque », la « Grande Noirceur » ou les « Années Folles »…
Regardez les héros actuels : des vampires, des zombis, des dragons, des sorcières… Halloween est devenue la fête typique : au lieu d’une célébration de l’automne avec de jolies citrouilles illuminées et des couleurs de feuilles mortes, c’est une orgie de cadavres ambulants, de squelettes démembrés, de membres éparpillés, de chats enragés, de mégères édentées. Plus c’est laid, plus on aime ça!
Regardez la télévision, le cinéma. Des vampires presque sympathiques, des tueurs en série, des fins du monde apocalyptiques, des guerres, des massacres, du sang, du sang, du sang…
Regardez les jeux qui sont proposés dans tous les App Stores de ce monde : dinosaures et dragons, goules et revenants, momies à moitié rongées, animaux de cauchemar, antihéros dépravés, tatoués, drogués, armés jusqu’aux gencives et prêts à cracher feux, flammes et bave sur tout ce qui les entoure.
Regardez les « rock-stars » : barbus, chevelus, tatoués, sales, chauds comme Noé ou gelés comme des barres… Et multimillionnaires parce que des hordes de fans paient le gros prix pour aller les entendre hurler, se démener, tout casser…
D’où vient donc ce goût pour les monstres?
J’ai ma théorie : depuis le déclin des religions, ces monstres ont remplacé Satan, Lucifer, Bélial, Méphisto et tous leurs copains. On a voulu fermer l’enfer, on l’a plutôt descendu sur Terre.
Pensez-y un peu, et dites-moi ce que vous en pensez.
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Au fait, mon énigme des semaines passées a été résolue, après quand même plusieurs jours! Chers lecteurs, serait-ce un mauvais jeu de mots si je disais que cette fois-là je vous ai « passé un sapin »?
En tout cas voici une petite charade sans doute pas mal plus facile. Je pense que quelque malin ou maligne en donnera la réponse dès le premier jour, mais que voulez-vous… je ne peux espérer vous embêter longtemps deux fois de suite! Donc :
Mon premier est une grande épée.
Ici, mon deuxième est un attribut céleste; ailleurs, c’est l’enfer!
Quant à mon tout, ce ne sont que des bricoles.
9 commentaires
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En revanche, j'aimerais savoir ce que vous pensez, vous tous, de cet engouement pour... les tatouages! C'est-tu moi ou bien les gens sont fous? Au début, je pensais qu'il s'agissait d'une histoire de génération, mais même pas puisque des gens de mon âge et même plus vieux sont tatoués des pieds à la tête! Il me semble que quand nous étions plus jeunes, ils ne l'étaient pourtant pas... Je trouve ça tellement horrible... C'est sans parler de ceux qui vont plus loin : coloration rétinienne, implants sous-cutanés, scarifications diverses... il y en a même un qui s'est fait couper le nez !!!
Mon premier est une grande épée: brette
Ici, mon deuxième est un attribut céleste; ailleurs, c’est l’enfer!: ailes, HELLS Angels (pour l'enfer).
Quant à mon tout, ce ne sont que des bricoles.
Bien sûr vous avez remarqué mon clin d'oeil: ma charade de cette semaine était bâtie sur les bretelles des semaines dernières... Y a-t-il matière à se les péter? Oui pour Annie, en tout cas! Mais je doute qu'Annie porte des bretelles... Et moi non plus, d'ailleurs, il y a bien des décennies que mes pantalons ne sont plus retenus par des bricoles!
Bon, ma charade étant maintenant éventée, il nous reste à parler des monstres...
Pour les tatous, je suis d’accord avec vous tous. Je les déteste. Je me demande comment on peut se décider à gaspiller de l’argent pour se faire mutiler de la sorte. Sans compter, qu’en vieillissant la peau se ride et alors ces fameux tatous sont plus laids encore.
Pour ce qui est des monstres, vous avez raison. Je pense que le fait qu’on délaisse de plus en plus la religion produit un effet. On est bien loin du prêtre qui montait dans la chaire pour nous mettre en garde contre les suppôts de Satan. On n’y croit plus. Mais surtout on n’a plus peur. Et je pense que plusieurs aiment ressentir la peur d’où l’engouement pour ce genre de choses. Avec la technologie qui évolue aussi rapidement, c’est à se demander qui réussira à créer un monstre encore plus terrifiant.
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je me dis que ça vient peut-être combler le petit côté sombre en chacun de nous, l’équilibre entre le yin et du yang.
Je constate ça avec mon ex qui dit à mes enfants... "tu as perdu ton appareil photo ? C'est pas grave, je t'en rachète un. Tu as perdu ta console de jeux ? Tiens, en voilà une autre."
En tout cas, on voit que comme par hasard, les gens qui s'intéressent à ce blog n'aiment pas les tatouages (pas à outrance en tout cas)... ;)
Je crois que ceux qui aiment ces choses à outrance sont tellement blasés de tout ce qui est normal qu'ils ont maintenant besoin de +++++++, toujours plus, pour ressentir des émotions, pour que ça aille les chercher. Ils croient que vivre veut dire aller toujours le plus loin possible dans leur quête de sensations, le plus dangereusement possible, le plus vite possible, avec le plus de personnes possibles ++++, +++... mais le pire c'est que ça ne leur garantit pas plus le bonheur. Ils ne savent plus ce que c'est que de tout simplement s'asseoir sur le bord d'un quai ou d'un lac, les pieds dans l'eau (ou non, selon...), humer l'air, profiter du silence et de la noirceur, admirer le ciel, bleu ou étoilé, pour refaire le plein, se recentrer, profiter de la vie et la remercier de pouvoir encore en profiter, d'être toujours là malgré les problèmes que nous éprouvons dans notre vie. La société s'en va dans une bien drôle de direction. J'espère qu'il y aura retour du balancier et que les générations à venir seront plus heureuses que celle actuelle, qui se cherche toujours sans sembler se trouver.
Quant aux tatouages, ça leur donne l'impression d'avoir le contrôle sur leur corps et plus ils en ont, mieux c'est. Je ne sais pas pour vous mais moi, je me sens en plein contrôle sur le mien sans avoir de tatouage. J'avoue toutefois que la rose sur l'omoplate... mouais!, avec 30 ans de moins peut-être...
Une théorie qui s'approche de la tienne en ce qu'elle fait allusion à une dimension spirituelle: l'humain posséderait des antennes permettant de percevoir de façon semi-sub-consciente une sorte de champ expérientiel collectif. Dans ce champ, les visions apocalyptiques ont existé de tout temps. L'apocalypse de Jean du Nouveau Testament, dont le texte fut rédigé il y a quelque deux milles ans, n'est qu'un exemple bien connu dans notre culture. L'étymologie d' "apocalypse" serait "révélation", ou "sentir ce qui vient". À ce niveau de perception, l'humain fut de tous les temps enclin à utiliser ses antennes et à traduire ses visions en mots et en images. Carl G. Jung parlait de l' "inconscient collectif" et de "formes pensées". Les cinéastes contemporains poursuivent cette tendance traditionnelle avec des outils plus graphiques. Avec l'exploitation abusive des ressources naturelles, le cataclysme écologique annoncé de notre planète et ces visions noires que nos antennes savent capter, les monstres qui donnent forme à cette horreur et à cette souffrance me semblent bien adaptés!
En passant, je ne suis pas convaincu du "déclin des religions". Je crois que les formes externes du sens religieux changent mais que l'essence religieux persiste dans l'humain. Je vois, d'abord en moi-même et chez des gens autour de moi, une sorte de contradiction: nous nous disons athées ou non-croyants, mais nous vénérons néanmoins des divinités contemporaines comme l'argent, le corps parfait, la jeunesse...
J'ai hâte d'aller voir ce qui en est vraiment... dans **L'Au Delà**!