À coeur ouvert
Il y a quelques semaines mon ami Sylvain Dionne lançait un recueil de ses pensées, de ses impressions vitales, de ses désirs avoués, de ses peurs… Tout cela en des strophes marquées par le rythme du narrateur de radio nocturne, un rythme envoûtant, parfois haletant comme de brefs soupirs, parfois sinueux comme une période oratoire.
Je trouve qu’on n’a pas assez parlé de ce recueil intitulé «À coeur ouvert». Il contient pourtant de bien belles choses, de ces petites choses qui paraissent légères comme des bulles mais qu’on peut (qu’on devrait) méditer longtemps pour en saisir toute la densité.
De quoi est-il question? Du temps, l’inexorable temps; de l’amour, le merveilleux amour. De maladresses, de regrets, d’espérance et d’érotisme. Du langage aussi, de communication – et là, il faut le reconnaître, l’auteur en connait un bout!
Quelques exemples :
« J’attends…
Que les druides du temps
Guérissent mon temps malade
Du temps que je n’ai plus
Ni pour moi ni pour personne » (Page 14)
« Cette nuit, la première et la dernière, il faisait froid.
Nous étions un peu tristes, surtout seuls.
J’ai fermé tes yeux et nous avons endormi notre candeur.
Nous avons donné un nom à notre étoile. » (Page 27)
« Je suis cloué
Au pilori de la tendresse
Un blâme sur mon cœur
Qui entend mon cri? » (Page 46)
« Certaines langues sont universelles…
Et si les mots venaient à me manquer
Mes mains, mes doigts vous liront
En braille
Sur tous les pores de votre peau
En cela, je suis expert » (Page 92)
On n’a pas assez parlé de ce recueil où Sylvain Dionne s’offre, le cœur ouvert, à la magie des mots. Bien sûr, Sylvain n’écrit pas dans un genre « populaire ». Mais dans notre monde dévasté par la haine, l’extrémisme, le spectaculaire à tout prix, comme ça fait du bien, parfois, de retourner aux sources de l’humanisme, à la simple beauté de ces émotions qui transcendent les races, les couleurs, les religions, les ambitions…
Le livre est en librairie, en bibliothèque. Offrez-vous le en cadeau. Prenez le temps qu’il faut pour le lire –ou pour l’écouter, car il en existe aussi une version CD. Puis parlez-en à ceux que vous aimez. Vous verrez comme il est bon de parler d’autre chose que de chicanes politiques, de tueries insensées, de réchauffement climatique ou de la dernière niaiserie télé-réelle.
Il reste deux énigmes non résolues de mes cinq épreuves olympiques de la semaine dernière… Saurez-vous les « casser » cette semaine? Les revoici :
PREMIÈRE ÉPREUVE :
Respecter ma finale permet de garder mon début. Mais on ne peut trahir mon début qu’en refusant ma finale. Avec tout ça, le travail de mon tout a bien changé depuis le dernier siècle!
CINQUIÈME ÉPREUVE :
Mon premier n’a rien de bas. Mon deuxième peut être bas s’il est mati. Mon troisième, c’est n’importe qui. Mon quatrième, en bon québécois, c’est beaucoup. Et mon cinquième vous emmène en bateau. Ah! Mon tout? On ne s’y tient guère debout!
8 commentaires
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Je vous donne un indice pour la première épreuve: "ma finale a deux syllabes, comme mon début".
Mais là, juste parce que j’ai vraiment le goût de déconner, je vous en ai trouvé un mot de 4 syllabes (un métier) qui peut se décomposer en 2 mots de 2 syllabes. Homme-sandwich. Héhé. Non mais.... ;o))
Je vais m’essayer plus sérieusement quoique je doute pas mal fort du résultat, mais je tente le coup au cas.
Respecter ma finale permet de garder mon début. La finale : graphe ; le début, photo.
Respecter la représentation graphique (graphe) permet de garder la photo.
Mais on ne peut trahir une photo qu’en refusant sa représentation (graphe).
Et le travail du photographe a bien changé depuis le dernier siècle. J’aurais eu la même explication pour le topographe. J'approche ?