Passer à la télé
Hier (jusqu'au milieu des années 1960, disons) les gens passaient à la télé parce qu'ils étaient des vedettes, des sommités, des modèles. Aujourd'hui, des gens sont des vedettes parce qu'ils passent à la télé.
Prenez un écrivain médiocre, un chanteur qui fausse, un « sculpteur » qui sacre comme un charretier, donnez-leur un quart d'heure à la télé et le lendemain les gens les reconnaissent dans la rue et leurs ventes explosent - surtout si les réseaux sociaux font ce qu'ils savent le mieux faire : relayer la vulgarité et la médiocrité, les multiplier à l'infini.
Sinon, comment expliquer des « carrières » comme celles de... mais je ne cite pas de noms, je vous laisse établir votre propre « palmarès ».
Vous me direz que ces gens, il a bien fallu que quelqu'un les remarque, pour qu'on les invite à la télé. C'est vrai. Mais on les a remarqués pourquoi? Pour la qualité de leur style, de leur voix, de leurs œuvres, ou bien pour leur langage ordurier, leurs provocations primitives ou la manière dont ils ou elles se déshabillent en ayant l'air de s'habiller?
Vous me direz que, Dieu merci, il y a quand même de vrais talents qui « passent à la télé ». C'est vrai. Mais souvent, malheureusement, ce n'est pas pour leur talent qu'ils arrivent au petit écran (et aux réseaux sociaux!)...
Tout cela ne date pas d'hier.
Prenez Michel Tremblay : il ne manque certes pas de talent! Mais en 1965 ou 1966, était-ce pour son talent qu'on l'invitait aux « talk-show » du moment? N'était-ce pas plutôt parce qu'il portait des robes longues, affichait (l'un des premiers) son homosexualité et scandalisait par le langage de ses Belles-Soeurs? Son talent est peut-être égal, mais il n'est pas supérieur à celui d'un Marcel Dubé, par exemple.
Prenez Robert Charlebois. Il ne manque certes pas de talent! Mais s'il n'avait pas eu les cheveux en voyage de foin, s'il n'avait pas appelé son spectacle « Ostidshow » et s'il n'avait pas semé quelques « Christ » dans Lindberg, aurait-il eu tant de visibilité médiatique? Le talent de Charlebois est indéniable, mais il n'est pas supérieur à celui de Félix Leclerc...
Et pour un Tremblay, pour un Charlebois, combien de médiocres sont devenus des « vedettes » (heureusement éphémères) remplissant les pages des magazines à potins et les ondes des chaînes télé?
P.S. Le site suivant vous énumère 234 « vedettes » de la chanson québécoise des années 1970. Combien ont marqué votre mémoire?
http://vedettes70.retrojeunesse60.com/chanteurs.quebecois.htm
P.P.S.
Deux de mes énigmes de la semaine dernière n'ont pas encore été résolues. Elles ne sont pas faciles, j'en conviens... Mais je connais vos capacités, brillants lecteurs. Alors plutôt que de vous donner les solutions, je vous redonne ces deux problèmes :
CINQUIÈMEMENT
Il ne faut pas se fier à mon tout, qui commence par un leurre et finit moisi.
SIXIÈMEMENT
Si vous avez la sensation que mon premier est mon deuxième, il vous faut mon tout bien ajusté pour vous soulager.
10 commentaires
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CINQUIÈMEMENT
Il ne faut pas se fier à mon tout: véreux
qui commence par un leurre: un ver (de terre)
et finit moisi: un oeuf
Et le souvenir qui m’est venu en tête, c’est notre Charlebois qui avait les cheveux ras et la barbe rasée d’un côté alors que de l’autre sa tignasse habituelle et une grosse barbe de l’autre. On se demandait : « Cé qui s’ti là? ». Chose certaine, il avait trouvé aussi le moyen de se faire remarquer. D’autres doivent s’en souvenir aussi….
Et pour la cinquième, je pense bien avoir trouvé,
Il ne faut pas se fier à mon tout, qui commence par un leurre et finit moisi.
Le leurre : Un appât
Finit moisi : Rance
Il ne faut pas se fier à mon tout : Aux apparences.
Pour la sixième, on peut-ti savoir si ça s’adresse autant à un homme qu’à une femme? Vous savez, j’ai un p’tit faible pour vos indices… ;o))
Si vous avez la sensation que mon premier est mon deuxième, il vous faut mon tout bien ajusté pour vous soulager. Postérieur : Qui a lieu après. Qui est derrière. Donc, on peut avoir l’impression que le premier est le deuxième. Et s’il est bien ajusté, eh bien oui, on peut se soulager. Ouf.
Bon, voilà, c’était mon essai pour la sixième. Alors M. Lévesque, vous pensez quoi de ma super analyse? lol
Tout est dit. J'ajouterais même que parfois, on dirait qu'il faut être complètement dénué du moindre talent et de la moindre intelligence pour être une vedette, aujourd'hui. Il n'y a qu'à voir le contenu des télé-réalités...