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Je voudrais tirer sur les guides

durée 23 août 2018 | 04h31

Les jours sont moins longs, tout le monde parle de la rentrée, bientôt les magasins sortiront leurs fantômes d'Halloween (si ce n'est déjà fait).  

Cette semaine je vous donne un poème.  Sans plus de commentaires de ma part.  

Mais vous, n'hésitez pas...

 

JE VOUDRAIS TIRER SUR LES GUIDES


Je voudrais tirer sur les guides
Comme un aurige antique

Mais il n’y a pas de guides
Les chevaux du Temps sont indomptés

Je glisse dans mon âge
Je glisse en avalanche
Je ne suis qu’un glaçon glissant sur le glacier
Un fétu ballotté sur le souffle du vent

De bourrasque en bourrasque
Impuissant petit rien
Je glisse vers l’oubli

Je ne suis qu’un flocon dans le blizzard
Une feuille dans l’automne

Les chiens de l’âge rongent mes os
Les oiseaux noirs mangent mes yeux
Mes doigts sont des branches tordues
J’ai des ruches dans les oreilles
Des craquements dans les genoux

Et pourtant j’aime encore
Pourtant j’ai faim d’apprendre
J’ai soif de voir tourner le monde

Mais les chevaux du Temps sont indomptables
Il n’y a pas de guides

Plus rien n’arrêtera la marche de l’hiver

 

commentairesCommentaires

5

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  • MT
    M. Thériault
    temps Il y a 6 ans
    Il est fort joli votre poème, vous écrivez toujours aussi bien. J'ai ressenti une grande tristesse... Mais bravo!!!
  • R
    Richard
    temps Il y a 6 ans
    Merci, M. Thériault!
  • A
    Annie
    temps Il y a 6 ans
    J'abonde dans le même sens que Mme Thériault. Moi aussi j'ai ressenti une tristesse en vous lisant. Passer le cap de l'âge de la retraite ne semble pas facile. Il est vrai que j'ai moins de printemps à mon actif que vous M. Levesque, mais à chacun de mes anniversaires, je me trouve chanceuse. J'ai le privilège, d'année en année, de fêter mon anniversaire, d'ajouter une nouvelle année à ma vie. Il y en a beaucoup pour qui le décompte s'est arrêté trop tôt. Mais, on s'en reparlera dans 20 ans, peut-être? À ce moment-là, peut-être mes doigts seront-ils comme des branches tordues, que mes genoux craqueront, que j'aurai aussi une ruche dans les oreilles, etc... si j'ai le grand privilège d'être toujours là...
  • G
    Gérard
    temps Il y a 6 ans
    Annie, tu dis bien "privilège" d'être toujours là. Il y a peut-être un peu de tristesse dans ce poème, mais il y a encore (et surtout), il me semble, la faim de vivre et, malgré tout, un grand appétit de bonheur. Comme dirait le grand-père de Boucar: "Tant que la tête est encore bonne"...
  • D
    Denis
    temps Il y a 6 ans
    Bonjour,
    Effectivement, ce poème décris bien une certaine tristesse au fait que nous vieillissons tous jour après jour et que nous n'y pouvons rien y faire sinon que d'accepter que c'est ça la vie. Tout comme Gérard, j'y trouve un brin de positivisme à la fin lorsque l'on écrit que l'amour et le désir d'apprendre est encore présent, c'est le signe QUE VOUS TENEZ ENCORE LES GUIDES!!! Je vous laisse sur cette réflexion: ON vit lorsqu'on ignore le temps et on existe seulement lorsqu'il nous presse.
    Bonne journée, elle sera Belle!
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