Dictionnaires: cimetières?
4 octobre 2012 |
09h59
Les dictionnaires sont-ils des boîtes à outils, des vitrines de mode ou des cimetières? Un peu des trois, sans doute. Pour ceux qui écrivent (et qui ont le souci de bien écrire), les dictionnaires sont un inépuisable magasin contenant tous les outils nécessaires, ou presque. Car si le bon ouvrier sait choisir le bon outil, il n’est pas toujours vrai que le bon outil fasse le bon ouvrier. J’aurais beau utiliser toutes les couleurs de mon artiste-peintre d’épouse, toutes ses brosses, tous ses pinceaux, je serais bien incapable de peindre un paysage urbain comme elle le fait en s’amusant.
Depuis quelque temps, il me semble que plusieurs dictionnaires se soucient d’être « à la mode ». Un néologisme de chanteur rock ou d’actrice siliconée peut aussi bien trouver place parmi des termes patinés par des siècles d’usage; d’ailleurs la « rock-star » et la midinette iront parfois côtoyer les prix Nobel, les empereurs, les génies de l’art ou de la science dans la partie historique!
Certains dictionnaires, à l’inverse, veulent conserver tout ce qui s’est dit depuis la formation de la langue. On peut s’y promener comme dans un musée, ou comme dans les allées d’un cimetière : leurs pages sont comme des stèles plus ou moins vermoulues qui gardent au jour les mots morts il y a des lustres…
Boîtes à outils, vitrines de mode ou cimetières, les dictionnaires sont de toute manière des livres indispensables. Si je devais être naufragé sur une île déserte avec un seul livre, je pense bien que je choisirais un dictionnaire. Ou mieux, une encyclopédie!
Et vous?
Un texte particulier…
Voici un court texte assez spécial. Pouvez-vous, du premier (ou du deuxième…) coup d’œil, trouver ce qu’il a, justement, de particulier?
Au bal costumé, des enfants facétieux gambadaient, hilares, infatigables. Joyaux kaléidoscopiques, lampions multicolores, nous offraient partout quelque resplendissant spectacle. Titubant, un vénérable wagonnier xanthoderme y zigzaguait. Yogis xénophiles, wattmen vaniteux, unis temporairement, sirotaient, rêveurs. Quand, promeneurs obscurs, nous musardions, la kermesse joyeuse immortalisait héros grecs, farfadets et danseurs chinois bizarrement accoutrés.
Ça y est, vous avez découvert l’astuce?
Depuis quelque temps, il me semble que plusieurs dictionnaires se soucient d’être « à la mode ». Un néologisme de chanteur rock ou d’actrice siliconée peut aussi bien trouver place parmi des termes patinés par des siècles d’usage; d’ailleurs la « rock-star » et la midinette iront parfois côtoyer les prix Nobel, les empereurs, les génies de l’art ou de la science dans la partie historique!
Certains dictionnaires, à l’inverse, veulent conserver tout ce qui s’est dit depuis la formation de la langue. On peut s’y promener comme dans un musée, ou comme dans les allées d’un cimetière : leurs pages sont comme des stèles plus ou moins vermoulues qui gardent au jour les mots morts il y a des lustres…
Boîtes à outils, vitrines de mode ou cimetières, les dictionnaires sont de toute manière des livres indispensables. Si je devais être naufragé sur une île déserte avec un seul livre, je pense bien que je choisirais un dictionnaire. Ou mieux, une encyclopédie!
Et vous?
Un texte particulier…
Voici un court texte assez spécial. Pouvez-vous, du premier (ou du deuxième…) coup d’œil, trouver ce qu’il a, justement, de particulier?
Au bal costumé, des enfants facétieux gambadaient, hilares, infatigables. Joyaux kaléidoscopiques, lampions multicolores, nous offraient partout quelque resplendissant spectacle. Titubant, un vénérable wagonnier xanthoderme y zigzaguait. Yogis xénophiles, wattmen vaniteux, unis temporairement, sirotaient, rêveurs. Quand, promeneurs obscurs, nous musardions, la kermesse joyeuse immortalisait héros grecs, farfadets et danseurs chinois bizarrement accoutrés.
Ça y est, vous avez découvert l’astuce?
Commentaires
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9 commentaires
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Attendons quand même quelques jours pour révéler ce qui fait, il faut bien l'avouer, la difficulté de ce texte. Car une fois qu'on a compris, serait-on capable d'en écrire un pareil?
Mais moi, je crois plutôt que c’est une bible que j’apporterais. Il y a de tout là-dedans. J’aurais de la lecture pour un bon bout de temps et plein de trucs de réflexion à approfondir. Oui, je pense bien que ce serait une bible.
@M. Thériault: nous pourrions faire des échanges: ta Bible contre mon dictionnaire pour une semaine... Mais au fait, un manuel de survie, ce ne serait pas mal non plus!
J'y pense: avec la Bible, en relisant l'histoire de Noé, on pourrait apprendre à construire un bateau et on pourrait quitter l'île déserte!
Le seul survivant d'un naufrage a été
emporté par les vagues sur une petite
île déserte.
Seul, découragé, il prie tous les
jours pour que quelqu'un vienne le
sauver.
Mais l'horizon n'est qu'une ligne
bleue, désespérément bleue...
Pour ne pas mourir de faim, l'homme
chasse. Pour se mettre à l'abri, il décide
de construire une méchante hutte à l'aide
de longues feuilles de bananiers
séchées.
Après une semaine de travail assidu,
son abri de fortune tient à peu près
debout.
Fier de son ouvrage, il part à la
chasse, mais à la mi-journée, un orage
effroyable le surprend et il revient en
courant vers sa hutte.
Trop tard! Elle a pris la foudre et
le feu la consume...
À genoux sur la plage, l'homme hurle
sa détresse : « Mon Dieu, comment
peux-tu me faire ça? » Puis, anéanti
par la fatigue et la colère, il
s'endort sur le sable.
Très tôt, le lendemain matin, il est
réveillé par un bruit sourd... un moteur...
Il bondit sur ses jambes : un cargo
approche de SON île! Ça y est, il est
sauvé!
Une fois sur le bateau, le
capitaine lui rend visite dans sa
cabine. Alors le naufragé lui demande :
- Comment saviez-vous que je me
trouvais ici ?
- Nous avons vu votre signal de
fumée….
Demain, l'énigme des deux oignons...