Quand décembre revient…
6 décembre 2012 |
10h50
Quand décembre revient, c’est toute mon enfance qui remonte le temps, comme une étrange créature marine qui partirait des abysses pour voir encore une fois le soleil… Quel est mon premier souvenir de Noël? Je serais bien en peine de le dire.
Est-ce cette fois où tous les enfants du Coin avaient été réunis dans une école du Canton? Je sais que j’étais tout petit, et que nous avions chanté. Et puis nous promenions des bouchons de liège sur des bouteilles vides pour imiter le chant des oiseaux –ça faisait un peu comme une harpe de verre. Et puis le Père Noël était venu donner à chacun un cadeau enveloppé parfois de papier fleuri, parfois du papier brun dont on couvrait les livres d’école, parfois de papier-journal.
Est-ce la fois où j’avais demandé au Père Noël de m’apporter une poupée, à la grande perplexité de ma famille? Une poupée pour un garçon! Pourtant, le jour de Noël, j’avais bel et bien reçu une poupée… Je me suis beaucoup amusé à en faire un cow-boy qui chevauchait le gros chat gris, ou un soldat ennemi que je combattais avec mon fusil à fléchettes. Je pense que cette utilisation « virile » a rassuré mes parents quant à l’orthodoxie de mes mœurs.
Mon premier souvenir… peut-être est-ce le bruit des grelots, car dans mon enfance on allait encore à la messe de Minuit en voitures hippomobiles, et c’était à qui aurait le plus bel équipage, les bêtes soigneusement étrillées, les peaux de buffalo bien étendues sur les bancs, les ménoires semées de clochettes qui battaient comme un cœur multiple à chaque pas des chevaux.
C’était les temps des poêles à bois et des lampes à l’huile, c’était avant la télévision et même, dans notre Coin de campagne, avant l’électricité. C’était un temps difficile et sans confort, un temps que peu de gens voudraient revivre « pour de vrai ». Pourtant je n’ai que des souvenirs heureux, il me semble que je n’aurais pas pu vivre une plus belle enfance.
Quand décembre revient, c’est comme si j’avais devant moi un miroir : je revois mon enfance. Je vois bien qu’elle s’éloigne de plus en plus. Mais avant de m’en aller de l’autre côté du miroir, chaque décembre, je veux retrouver le bonheur simple et chaud de l’enfant que j’étais…
Est-ce cette fois où tous les enfants du Coin avaient été réunis dans une école du Canton? Je sais que j’étais tout petit, et que nous avions chanté. Et puis nous promenions des bouchons de liège sur des bouteilles vides pour imiter le chant des oiseaux –ça faisait un peu comme une harpe de verre. Et puis le Père Noël était venu donner à chacun un cadeau enveloppé parfois de papier fleuri, parfois du papier brun dont on couvrait les livres d’école, parfois de papier-journal.
Est-ce la fois où j’avais demandé au Père Noël de m’apporter une poupée, à la grande perplexité de ma famille? Une poupée pour un garçon! Pourtant, le jour de Noël, j’avais bel et bien reçu une poupée… Je me suis beaucoup amusé à en faire un cow-boy qui chevauchait le gros chat gris, ou un soldat ennemi que je combattais avec mon fusil à fléchettes. Je pense que cette utilisation « virile » a rassuré mes parents quant à l’orthodoxie de mes mœurs.
Mon premier souvenir… peut-être est-ce le bruit des grelots, car dans mon enfance on allait encore à la messe de Minuit en voitures hippomobiles, et c’était à qui aurait le plus bel équipage, les bêtes soigneusement étrillées, les peaux de buffalo bien étendues sur les bancs, les ménoires semées de clochettes qui battaient comme un cœur multiple à chaque pas des chevaux.
C’était les temps des poêles à bois et des lampes à l’huile, c’était avant la télévision et même, dans notre Coin de campagne, avant l’électricité. C’était un temps difficile et sans confort, un temps que peu de gens voudraient revivre « pour de vrai ». Pourtant je n’ai que des souvenirs heureux, il me semble que je n’aurais pas pu vivre une plus belle enfance.
Quand décembre revient, c’est comme si j’avais devant moi un miroir : je revois mon enfance. Je vois bien qu’elle s’éloigne de plus en plus. Mais avant de m’en aller de l’autre côté du miroir, chaque décembre, je veux retrouver le bonheur simple et chaud de l’enfant que j’étais…
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Mais une rangée d’enfants, vêtus tels des anges, qui entraient par devant et se plaçaient dans l’église.
Je pensais au réveillon en famille (pour ne pas mentir, plus aux cadeaux!), et je l’avais trouvé bien longue cette messe. Une fois terminée, j’étais vraiment ravie et soulagée et je m’apprêtais à suivre le peu de personnes qui quittaient, alors que ma famille restait à sa place sans bouger.
« On ne s’en va pas? »
Mon père me chuchota alors à l’oreille… « Chut, chut, y en a une autre! ».
Je n’osais pas y croire, je pensais qu’il blaguait comme à son habitude. Mais j’ai perdu toute illusion lorsque j’ai vu le célébrant s’avancer de nouveau.
Je devais encore attendre pour voir ce que le Père Noël m’avait apporté….
Dites, quelqu’un sait depuis combien de temps on a cessé de célébrer cette deuxième messe qu’on appelait de l’Aurore, je crois?
C'est sûr que je suis trop jeune pour avoir vécu ce genre de Noël mais je me surprends tout de même à m'ennuyer de ceux de ma jeunesse, que nous passions tantôt avec toute la famille de mon père, tantôt avec toute la famille de ma mère, à jouer aux cartes avec les grands-parents, oncles et tantes, à aider mes grands-mères à faire le repas, à toutes nous rendre en même temps chez la coiffeuse "en filles", à dormir avec un bonnet pour ne pas briser ma coiffure pendant mon dodo et ensuite à me faire réveiller, dans mon pyjama tout neuf pour la circonstance (souvent, je ne prenais même pas le temps de me changer tellement j'étais fébrile, au grand dam de mon père), sur le coup de minuit par le bruit du Père-Noël qui arrivait ... par la porte d'entrée... sans m'apercevoir qu'un de mes oncles manquait toujours à l'appel...
Oh! combien nos Noëls à nous aussi (fin 1960, début 1970) étaient féériques... et combien ceux d'aujourd'hui sont plates! Plus de familles assez grandes, les enfants ne veulent que leurs cadeaux, comme s'ils n'en avaient pas suffisament pendant l'année, la véritable Magie n'existe plus et c'est bien malheureux. Nous avons perdu le sens "large" de la famille au profit de la famille immédiate, nous avons perdu nos soirées de cartes, nos repas où nous nous parlions (maintenant, on regarde la tv!), ou nous riions, faisions des jeux en gang... Quelle nostalgie et que de souvenirs votre article me procure...
À ce sujet, je vous conseille d'aller relire le joli conte de Daudet intitulé LES TROIS MESSES BASSES...
@ M. Thériault, Laurier et Annie: merci de partager vos souvenirs de Noël. Déjà, de le faire, il me semble que ça ramène un peu de l'esprit d'autrefois...
À mon réveil, mes yeux n'étaient pas assez grands pour admirer le bel arbre de Noël apparu pendant mon sommeil! Mais pas de cadeaux. Le Père Noël n'était pas encore passé. Après la messe, sans doute?
Après les 3 messes (comme le disait si bien M. Thériault, durant les messes il fallait écouter, bien se tenir et ne jamais manifester son envie de retourner à la maison)... Donc de retour à la maison, le sapin était entouré de boîtes multicolores. Quel plaisir de déballer ces cadeaux, de découvrir ces beaux jouets! Mais il fallait dormir avant de pouvoir jouer avec.
Le lendemain matin, je me suis réveillée tôt car j'avais hâte de jouer. J'ai aperçu dans le salon, sur le plancher verni une trace de pas: certainement celle du Père Noël. Je ne l'avais jamais vue auparavant... D'ailleurs je n'avais jamais vu le Père Noël: ce personnage passait quand nous n'étions pas là. J'ai longtemps cru que cette trace de pas était celle du Père Noël. D'ailleurs j'ai longtemps cru en lui, peut-être justement parce que je ne l'avais jamais vu.
Sous l'arbre, il y avait une crèche rudimentaire avec les personnages habituels et un petit village en carton pas très loin, avec lequel je jouais. Je prenais une lampe de poche pour éclairer l'une ou l'autre des maisons et j'élaborais des histoires, des contes. Ça m'amusait beaucoup.
On ne mettait pas de lumières dans l'arbre de Noël à cette période, c'était des chandelles qu'il fallait y mettre. Mais gare au feu!
J'ajouterai que chez nous, le réveillon n'était pas une coutume. J'ajouterai aussi que le petit village en carton, je l'ai encore...
Bien sûr, quand la télévision est arrivée, en 1953 si ma mémoire est bonne (CJBR-Rimouski), le Père Noël "interprété" par Jean Brisson a donné une apparence et une voix à ce personnage. Il me semble me rappeler qu'un peu plus tard, Michel Bujold fut le Père Noël attitré de la station louperivoise. Ai-je tort ou raison? Certains peuvent-ils infirmer ou confirmer ceci?
Je trouve que le révérend dom Balaguère a été jugé bien sévèrement….
J’essaie de me consoler en me disant que moi, à l’époque, je n’avais pas encore atteint « l’âge de raison »…
Sinon, je me demande à combien de messes de Minuit, il m’aurait fallu assister pour racheter ma terrible faute. ;o)
Un autre souvenir qui me revient: le curé, dans son sermon, demandait aux fidèles que la quête soit silencieuse. Autrement dit: "donnez de l'argent de papier, pas de la monnaie!"...
Sinon, j'aurais une question que je me pose à chaque Noël, en vain. Quand et pourquoi a-t-on enlevé un couplet au minuit Chrétien? Car il y en avait 3 dans la chanson originale. Pourtant, le couplet qui a été enlevé parle des rois mages, alors que la religion aurait plutôt dû censurer celui où il est fait question du courroux de Dieu... Quelqu'un a la réponse? Merci!
PS: Voici le couplet "censuré":
De notre foi que la lumière ardente
Nous guide tous au berceau de l'enfant
Comme autrefois, une étoile brillante
Y conduisit les chefs de l'Orient
Le Roi des Rois naît dans une humble crèche,
Puissants du jour fiers de votre grandeur,
A votre orgueil c'est de là qu'un Dieu prêche,
Courbez vos fronts devant le Rédempteur !
Courbez vos fronts devant le Rédempteur !
Pour ceux qui seraient intéressés par l’origine de ce cantique plutôt controversé et sur la suppression de la troisième strophe:
http://www.quicumque.com/categorie-424009.html
Si oui, pourquoi dit-on que St-Nicolas est le patron des écoliers si c'est le Père Noël ?
Au fait, il y en a qui me demandent comment ça se fait que j'en sache si long à propos du Père Noël, du Pôle Nord, tout ça... C'est simple: je suis un ancien lutin. J'ai travaillé dans les ateliers du Père Noël jsuqu'à ce que je sois frappé d'une maladie incurable qui s'appelle le gigantisme... Mais je vous expliquerai tout ça plus tard!