Le 6 juillet 2016
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DÉPÔT LÉGAL
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Dimanche le 10 juillet 2016 marquera le 50e
anniversaire de l’incendie du Moulin Fraser de
Cabano. L’approche de ce triste événement
déclencha chez moi l’idée de proposer à la Ville
de Témiscouata-sur-le-Lac de changer le nom
du Parc Clair Soleil.
Bien que ma demande ait été transmise au
conseil de Ville le 28 janvier 2016, je n’ai obtenu
réponse que dans une lettre datée du 30 mars.
Depuis ce temps, aucun signal comme quoi le
Conseil envisage souligner l’anniversaire du 10
juillet prochain.
Désolante, telle est la manière dont je qua-
lifie la réponse négative de la municipalité de
Témiscouata-sur-le-Lac à ma demande de
modifier le nom du Parc Clair Soleil.
Ayant pris connaissance de ma demande,
les membres du conseil et monsieur le maire
ont décidé de ne pas remettre en question les
décisions du passé. D’après ces derniers, le
nom du parc est très justifié en raison d’une
démarche collective initiée et réalisée par le
«Groupe des femmes ensoleillées».
Personnellement, c’est la première fois que
j’entendais parler de ce groupe. Je souhaiterais
bien connaître le nom de la présidente d’alors
et également les noms des autres membres du
dit groupe.
Ce dont je me souviens, c’est qu’il n’y avait
pas eu de nombreuses suggestions à la
demande du comité des Loisirs lors de la
recherche d’un nom pour le parc. Y avait-il
même eu une suggestion? Peu de gens vou-
laient s’aventurer à suggérer le vocable
«Fraser». Ce nom, objet de tant de discussions
depuis l’incendie du moulin en 1966, mais qui
pourtant avait fourni du travail à bien des gens
de Cabano et des environs. Surtout qu’un nou-
veau courant de pensée laissait sous-entendre
que la compagnie Fraser exploitait ses
employés et qu’ils étaient de méchants capita-
listes. Un retour sur les salaires et les condi-
tions de travail à différents moments démon-
trerait que des conditions similaires
prévalaient dans les différentes régions du
Québec.
Au cours des mois qui ont suivi l’incendie,
les dirigeants de Fraser n’avaient pas réussi à
s’entendre avec les élus municipaux de l’épo-
que sur la taille d’un futur moulin à être cons-
truit. Il était dès lors assez mal venu de pronon-
cer ce nom, Fraser. J’avais quasiment honte de
dire que j’habitais le Village Fraser.
Qu’à la dernière minute, afin de remporter
le prix offert par celui ou celle qui trouverait un
nom pour le parc que l’on ait mis rapidement
sur pied un comité de femmes soudainement
éblouies par le soleil, cela ne me surprendrait
aucunement. Il me semble que le prix à gagner
était de 25$. Il était assez facile de qualifier ce
parc de Clair Soleil puisqu’il ne restait presque
plus rien sur ce terrain sauf quelques bâtisses
vieillissantes et surtout, aucun arbre.
Dans sa réponse, la Ville se dit prête à con-
server ma proposition pour d’éventuelles
opportunités en lien avec de nouvelles infra-
structures dans le parc ou ailleurs sur le terri-
toire. Ma réaction a cette belle proposition: Le
moulin, il était dans le parc actuel pas dans la
Caldwell ou sur la côte à Bernard!
Dans ma proposition, je leur mentionnais la
nécessité de raccrocher cet immense terrain à
ses fonctions d’origine. Alors, si certains élus
craignent les représailles des anti-Fraser, je
leur ai suggéré d’opter pour une expression ori-
ginale telle «La cour à bois» ou «La cour du
moulin». Ces expressions ou d’autres similai-
res sont très évocatrices des activités qui se
déroulaient en ce lieu. Pas mal plus que Clair
Soleil. Il y a déjà eu une Boite à chansons près
du Fort Ingall au début des années 70 et il por-
tait le nom de «Moulin à fuseaux». D’où venait
ce nom? Assurément pas des Femmes enso-
leillées. C’est qu’il y avait déjà eu un moulin à
fuseaux à cet endroit. Je pense que c’est de
cette manière que l’on choisi un nom pour un
site.
Je trouve vraiment dommage que les élus
de Témiscouata-sur-le-Lac ne prennent pas la
peine d’étudier sérieusement cette proposition
afin de laisser aux prochaines générations une
image plus précise en consacrant la vocation
industrialo-forestière à ce parc urbain.
Et ce n’est pas seulement Cabano qui fut
touché par l’incendie du moulin mais une
grande partie du Témiscouata. Depuis 1898, et
même avant, l’activité forestière fait partie de
la vie des témiscouataines et des témiscoua-
tains, pourquoi ne pas vouloir l’immortaliser?
Je suis persuadé que dans la mémoire des
cabanoises et des cabanois, enfants, petits-
enfants et arrière-petits-enfants des tra-
vailleurs de la Compagnie Fraser subsiste une
fierté d’avoir eu des parents qui ont contribué
par leur travail acharné, bien que trop souvent
seulement saisonnier, au développement du
principal centre commercial et industriel du
Témiscouata.
Car ce n’était pas une mince tâche que de
piler des planches et des madriers dans la cour
à bois ou dans les wagons de chemin de fer par
des journées de grandes chaleurs ou par des
froids intenses en hiver. De ma chambre à cou-
cher, donnant sur la cour à bois, le soir et la
nuit, j’entendais le claquement des pièces de
bois tombant les unes sur les autres. Ce n’était
pas non plus de tout repos que de travailler à
l’intérieur du moulin, là où les deux grandes
scies à ruban fendaient sur la longueur des
arbres dont le tronc pouvait avoir près de
soixante centimètres de diamètre. Impossible
pour les travailleurs de s’entendre parler. Il fal-
lait lire sur les lèvres pour se comprendre.
Travail dangereux également avec toutes ces
chaînes sans fin qui font avancer les pièces de
bois déjà sciées vers l’extérieur de l’usine.
Travail épuisant pour ceux qui doivent aussi
démêler et placer sur des «barouches» (cha-
riots en métal) les planches et madriers à être
empilés par la suite dans la cour.
Ne serait-ce que pour rendre hommage et
souligner notre reconnaissance à ceux et celles
(car quelques emplois féminins au bureau situé
à côté du magasin Fraser) qui ont pu fonder des
familles à Cabano, ont assuré la survie de leurs
descendants par leur efforts et qui ont parti-
cipé à la vie sociale et économique de Cabano.
Le temps serait maintenant venu de redon-
ner à ce site un nom vraiment significatif et en
concordance avec son utilisation originale. Il y
avait sur ce terrain une usine de sciage avec sa
cour à bois : le «Moulin Fraser» comme
disaient les gens.
Ce changement de nom aurait été une belle
manière de souligner le 50e anniversaire de ce
triste événement.
Si le Conseil municipal veut éviter les sou-
bresauts d’un changement de nom, j’ose espé-
rer que la pression soutenue de la population,
reconnaissante envers ses aînés, arrivera un
jour à changer les choses.
Et même si le nom est modifié, cela n’empê-
chera pas le soleil de briller.
Ghislain Nadeau
Résident de Cabano de 1952 à 2004
La reconnaissance plutôt que l’ignorance
Une femme a été littéralement mutilée et dévorée
par un pitbull à Pointe-aux-Tembles et elle en est
morte. Une mort évitable s’est produite. Si vous
préférez, cette mort n’aurait jamais dû avoir eu
lieu. Pour ma part, Chistiane Vadnais, cette femme
de 55 ans qui a perdu la vie, aurait pu être ma
sœur, ma cousine ou même ma blonde. Vous
comprenez! Maintenant, imaginons un instant ce
que peut bien ressentir la fille de la victime.
Alors mesdames et messieurs les pro-pitbulls,
arrêtez de jouer à l’autruche ou pire de minimiser
cette tragédie de Pointe-aux-Trembles et même
de la cacher. Arrêtez de nous dire que ce n’est pas
l’exception qui confirme la règle ; que votre
pitbull à vous est une vraie soie, un gentil toutou
etc.
Et c’est sans compter ces centaines
d’humains, dont plusieurs enfants, qui ont été
attaqués, défigurés, mutilés par des pitbulls ces 10
dernières années seulement au Canada. Des
humains anéantis physiquement et moralement
et marqués par des séquelles pour le reste de leur
vie. Alors de grâce chers pro-pitbulls, soyons pro-
humain d’abord. Plusieurs d’entre vous se sont
comportés avec négligence en refusant de mettre
une muselière sur la mâchoire de leur pitbull. En le
laissant détaché et libre comme l’air, ou pire, cer-
tains d’entre vous en ont fait volontairement un
chien de combat sans en aviser personne.
Résultat: certains pitbulls sont devenus de vérita-
bles armes à feu sur quatre pattes. Mais malheu-
reusement le degré de dangerosité est présent
chez tous les pitbulls.
Même attaché à son maître un pitbull peut
attaquer un passant qui marche sur un trottoir.
Les mesures sécuritaires ou préventives auprès
des pitbulls ne seront jamais suffisantes. L’instinct
de ce chien en est un agressif, instable et imprévi-
sible. Un danger constant pour la population.
Il faut le bannir, surtout de nos villes, pour la
sécurité de tous et chacun. Évitons la perte
d’autres vies humaines. J’y reviens : soyons pro-
humain.
Yvan Giguère
À la mémoire de Christiane Vadnais