

Le 14 décembre 2016
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infodimanche
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DÉPÔT LÉGAL
Bibliothèque nationale du Canada 1992
Bibliothèque nationale du Québec 1992
ISSN 1192-1579
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Guerre ouverte sur les réseaux sociaux concernant le mécontentement à l’égard de la fourrière de Rivière-du-Loup. Le directeur du service incendie
Éric Bérubé a qualifié de «propagande haineuse», les publications de la page Adoptions félines Bas-St-Laurent, par la voix de Daisy Boucher-Lafrance,
qui relaie les informations des animaux à adopter à la fourrière sur un ton alarmiste. La situation, pourtant, est beaucoup plus nuancée.
«Par la règlementation, nous avons l’obliga-
tion d’avoir un service de fourrière. Nous ne som-
mes pas un refuge, on s’occupe de ces animaux
en attendant de trouver à qui ils appartiennent,
ou de les placer dans une nouvelle famille. À la
fourrière, la dernière chose que nous voulons,
c’est les euthanasier», soutient le directeur du
Service incendie de la Ville de Rivière-du-Loup,
Éric Bérubé.
SOINS
Le personnel de la fourrière s’assure que les
animaux recueillis sont sains. Dans le cas con-
traire, un vétérinaire travaillant à contrat en colla-
boration avec la Ville les prend sous son toit.
C’est Heidie Pomerleau, propriétaire de l’Hôpital
vétérinaire de Rivière-du-Loup, qui en plus de
s’occuper des animaux n’ayant pas eu de chance,
prend en charge l’euthanasie, lorsque nécessaire.
«Dernièrement, j’ai travaillé sur un dossier de
possible maltraitance, on a traité un petit chien.
L’animal était très craintif. On l’a soigné avant
qu’il puisse être intégré dans une nouvelle famille
d’accueil. On l’a avertie qu’il peut être méfiant, et
on assure un suivi», explique Mme Pomerleau.
Une liste d’attente de familles intéressées à
adopter des chiens est tenue par la fourrière. Éric
Bérubé est clair, le cout d’une euthanasie est
beaucoup plus élevé que l’adoption. «On se
demande jusqu’où on dépense l’argent des con-
tribuables, l’euthanasie n’est rien d’autre qu’un
frais, et c’est beaucoup plus humain de les pla-
cer», soutient-t-il.
Les animaux trouvés sont conservés pendant
trois jours dans l’espoir de retrouver leurs pro-
priétaires. Lorsque ce délai est dépassé, ils sont
offerts en adoption, et parfois, euthanasiés.
BUDGET
La fourrière compte cette année sur un budget
de 23 475$, comprenant le salaire d’un préposé,
2 000$ pour la publicité et l’information, 1 000$
de services professionnels de vétérinaire, 500 $
d’entretien du bâtiment et 1 300$ pour l’achat de
nourriture et de fournitures destinées aux ani-
maux. En 2015, le budget alloué à la fourrière était
de 22 500$. Une page Facebook a été créée par
la fourrière de Rivière-du-Loup pour communi-
quer l’adoption d’animaux.
EN CHIFFRES
En 2015, on dénombrait 14 euthanasies sur 100
animaux, tous des chats. Ce nombre s’élevait à 34
en 2014. Selon la vétérinaire Heidie Pomerleau,
cette baisse s’explique par un important réseau
de bénévoles qui s’est mis en place au cours des
deux dernières années. Ils emmènent les chats
non adoptés dans les SPA des grands centres à
leurs frais, où plus de services sont offerts, et où
plus de familles sont disponibles. Certains pren-
nent les animaux sous leur aile de leur propre
chef et s’occupent des démarches d’adoption.
Sur 388 chats qui ont abouti à la fourrière au
cours des cinq dernières années, 49 % d’entre
eux ont été euthanasiés, contre 42 % adoptés.
Les 9 % restants ont été remis à leurs propriétai-
res. La problématique touche surtout les chats,
puisque selon M. Bérubé, il est plus facile de trou-
ver des familles pour des chiens. À noter que cer-
tains félins sont euthanasiés lorsqu’ils sont trop
agressifs, gravement blessés ou malades.
Au cours des cinq dernières années, sur 259
chiens accueillis à la fourrière, 3 % ont été eutha-
nasiés, 24% ont été mis en adoption, et 73 % ont
retrouvé leurs propriétaires.
Le bâtiment où sont gardés les animaux est
chauffé, nettoyé, et fait environ 4 par 6 mètres de
dimension. À sa capacité maximale il pourrait
accueillir trois chats adultes et trois chiens.
Le MAPAQ visite annuellement les installa-
tions de la Ville, et cette dernière confirme n’avoir
reçu aucun blâme. «Si le projet SPA se concrétise,
nous allons être les premiers heureux», assure M.
Bérubé.
PLAINTES
De nombreuses plaintes ont été déposées
par des citoyens pour dénoncer le manque
de services reliés aux animaux sur le territoire.
Daisy Boucher-Lafrance possédait un refuge
pour chats dans sa résidence à L’Isle-Verte, qui a
fermé ses portes en décembre 2013. Elle
conserve sa page, Adoptions félines Bas-
Saint-Laurent, active afin de diffuser les animaux
à adopter, et de continuer de faire de la sensibili-
sation.
Fréquemment, Mme Boucher-Lafrance encou-
rage les internautes à envoyer des plaintes à la
fourrière de Rivière-du-Loup pour manifester leur
mécontentement à l’égard du service offert par la
Ville. Pour elle, près de 200 euthanasies sur 5 ans
est un nombre inacceptable et prouve qu’un
organisme doit prendre en charge les animaux de
la région. «Ce n’est pas une campagne de salis-
sage à l’endroit de la Ville, on a besoin d’une SPA.
On est chanceux d’avoir une fourrière à Rivière-
du-Loup, mais il faut que ça bouge, ça fait cinq
ans qu’on attend ce projet», complète-t-elle.
Mme Boucher-Lafrance souligne qu’il faut
faire la différence entre une fourrière et un
refuge, qui n’ont pas la même mission. Elle sou-
haite que les fourrières au Québec disparaissent,
au profit d’organismes comme une SPA, afin que
les animaux soient pris en charge dans les
meilleures conditions possibles. Quant à Éric
Bérubé, la création d’une SPA serait pour le
mieux. Ce dernier déplore le ton alarmiste
employé par la page Adoptions félines Bas-Saint-
Laurent qui donne une image négative d’un ser-
vice qui fonctionne à livre ouvert.
Éric Bérubé, directeur du Service de sécurité incendie de Rivière-du-Loup.
PHOTO : LYDIA BARNABÉ-ROY
Entre adoption ou euthanasie, le dilemme de Rivière-du-Loup
•
[email protected]ANDRÉANNE LEBEL
Cela fait maintenant cinq ans qu’un projet
de Société protectrice des animaux (SPA)
est dans l’air, à la Ville de Rivière-du-Loup.
Depuis 2015, cependant, les négociations
sont au point mort, c’est le silence radio
tant du côté de la Ville que du conseil
d’administration de la future SPA. En atten-
dant, les animaux abandonnés ou trouvés
sont pris en charge par le Service de sécu-
rité incendie de la Ville de
Rivière-du-Loup.