Le 24 mai 2017
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infodimanche
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Le 25 mars, nous avons pris l’avion à Montréal pour nous
rendre 4200 km plus loin, au Guatemala. Ce voyage humanitaire,
dédié aux finissants du Programme d’éducation intermédiaire,
a été tout simplement merveilleux. Certains étaient craintifs
d’effectuer leur premier périple en avion, tandis que d’autres,
rêveurs, imaginaient le parcours qui les attendait. Tous, nous
n’avions d’yeux que pour notre destination. Puis, après une
escale à Mexico, nous atterrissions au “Guat”. C’est à cet instant
que nous avons réalisé que tout cela était bien réel.
À la sortie de l’aéroport, nous avons rencontré une personne
formidable, Manon, notre guide. La joie était palpable lors des
retrouvailles avec les professeurs accompagnateurs qui la
côtoient depuis quelques années déjà; c’était très émouvant.
Cette femme a tellement d’énergie qu’elle vous entraîne avec
elle, c’est contagieux! Nous ne pensions pas que nous aurions
affaire à une femme aussi extraordinaire. Nous avons appris à la
connaître et je crois que nous l’adorons tous. En effet, elle donne
tellement aux autres, s’occupe tellement des gens! Je crois que,
grâce à tout son amour envers tous et chacun, elle a su rendre
notre voyage plus magique. Manon a contribué à faire de ce
voyage une réussite sur toute la ligne.
Chaque jour passé dans ce pays a été beau et enrichissant.
Au début, nous avons visité la ville d’Antigua, la plus vieille
ville de l’Amérique centrale. Nous avons pu visiter un musée
de jade, un musée de chocolat et monter jusqu’à la croix qui
surplombe la ville (400 marches pour s’y rendre). Nous avons
marché toute la journée dans cette ville déclarée patrimoine
mondial par l’UNESCO. Et, chanceux soit-on, nous avons eu
l’opportunité de voir la procession. Ce rite religieux, dédié à
Dieu, consiste à passer sur des tapis colorés, confectionnés par
des familles guatémaltèques, avec de lourdes statues soulevées
par des centaines de personnes. Ces structures représentent des
scènes de la Bible. Les gens du Guatemala sont très croyants. Ils
respectent leur religion et portent tout espoir en leur Dieu. C’est
superbe à voir.
La seconde journée fut consacrée au travail humanitaire. Nous
étions séparés en trois groupes. Il y en avait un qui travaillait,
un autre qui faisait son service-action et le dernier qui cuisinait
un repas typique pour pouvoir le donner aux jeunes enfants sur
l’heure du dîner. Chacun a pu contribuer à la joie de ces gens
cette journée-là. Amuser les enfants, cuisiner et peinturer ont
été les actions posées et appréciées de tous. Après cette journée,
nous avons assisté à une cérémonie maya qui a été forte en
émotions. La chaman a su nous toucher en plein coeur. En soirée,
nous avons pu nous dégourdir en dansant sur des rythmes latins!
Notre professeur nous a montré des pas de salsa et de bachata.
C’était vraiment amusant!
Les deux jours suivants, c’était la maison! Nous étions en
mode construction, comme des fourmis. Nous souhaitions donner
une meilleure qualité de vie à un homme de 72 ans qui vit dans
la misère. Nous avons démoli l’habitation désuète qu’il tenait à
l’endroit prescrit et en une seule journée, nous avons fini de bâtir
la petite maison de tôle. Devant cette pauvreté attristante, tout
le groupe s’est sollicité pour contribuer et offrir au monsieur un
nouveau matelas, le sien étant tout sale et rempli d’insectes. Nous
avons terminé la petite cabane le deuxième jour avec le plancher
de béton. Pendant cette tâche, d’autres se sont affairés à laver les
vêtements sales du gentilhomme et plusieurs ont aidé les gens à
récolter les champs et ont effectué des donations.Avant de partir,
ça a été la pinata pour tous les enfants, qui étaients très enjoués!
Ils étaient tellement beaux à voir, des étoiles remplissaient leurs
petits yeux! Nous serions tous restés plus longtemps si nous
l’avions pu!
Le jour suivant, c’était le moment tant attendu: la montée du
volcan Pacaya. 2500 mètres d’altitude et nous y étions. Même
si le temps était brumeux, nous avons tout de même pu vivre
intensément cette expérience incroyable: soit en marchant sur de
la lave de volcan ou en mangeant des guimauves cuites avec
la source de celui-ci. Tout cela en entendant les majestueux
grondements de ce phénomène naturel grandiose. C’était
vraiment impressionnant! En plus, nous avons eu la chance de
nous rafraîchir dans un parc aquatique alimenté en eau chaude
par Pacaya lui-même. Ensuite, nous nous sommes dirigés vers
notre dernière nuitée avec notre maman guatémaltèque...
Pendant six jours, nous avons habité chez une famille
guatémaltèque. Nous avons pu échanger en espagnol et manger
de bons repas préparés avec soin. Nos “mamans” s’occupaient
très bien de nous.
Ensuite, nous avons eu l’occasion d’aller travailler dans un
orphelinat. C’était triste! Il y avait beaucoup d’enfants. Là-bas,
nous avons su que 80% d’entre eux étaient porteurs du VIH,
malheureusement transmis par leur parents. Au moins, nous
avons pu les aider en allant revigorer leur journée en peinturant
leurs bâtiments et en leur faisant de la salade de fruits fraîche!
Après, nous avons visité des ruines mayas très impressionnantes.
On a pu en apprendre beaucoup sur l’histoire guatémaltèque.
Les derniers jours ont été consacrés à la visite du Guatemala!
Nous avons fait du bateau sur le Lac Atitlan, une étendue d’eau
magnifique d’où l’on peut voir trois volcans. Par cette voie
maritime, nous pouvions nous rendre à nos deux destinations;
Santiago et San Juan, un petit village indien et une peuplade
maya où l’on a pu visiter les marchés. Après ces intéressantes
visites, nous nous sommes rendus à la tyrolienne qui a été
une activité tout simplement incroyable. C’était magnifique et
tellement beau qu’on aurait pu retenter l’expérience à plusieurs
reprises. Le lendemain, c’était notre dernière journée et nous
avons visité le village de Chichicastenango.
Le Guatemala nous a tous appris à chacun et chacune, comme
le ferait une maman avec son enfant. Elle nous a ouvert les yeux
sur une autre réalité, nous a fait aider et aimer le faire. Nous
aimerions tous y retourner demain matin. Nous avons pu réaliser
que pour certaines choses, les démunis sont parfois les personnes
les plus riches. C’est bizarre à dire, mais elles sont tellement
authentiques et remplies de bonté, de vérité, elles n’ont aucune
malice. Elles vous donnent tout ce qu’elles ont, alors qu’elles
ont de la difficulté à vivre. Le Guatemala nous a ouvert les yeux,
l’esprit à une autre réalité, une autre culture. En faisant cela, je
crois qu’il est presque devenu notre maman.
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Centredepeinturemailloux
Guatemala ; une mère pour tous
Lydia Barnabé-Roy, journaliste, 5
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secondaire 24 avril 2017