Une initiative des Basques
FOCUS sur les services d’urgence
Une initiative de Pascal Rousseau, directeur du Service incendie de Trois-Pistoles, est sur le point de produire un effet boule de neige dans le domaine des services d’urgence de tout le Québec. Il s’agit de FOCUS, pour Fréquences Opérationnelle Commune d’Urgence et de Sécurité, un système ouvert et gratuit développé ici dans les Basques.
Imaginez, tous les postes de commandement des principaux services d’urgence de la belle province réunis sous une seule fréquence. Incendie, police, paramédics, sécurité civile, SOPFEU, Hydro-Québec, CN, ministère des Transports, tous les chefs d’opérations en communication directe lors d’une même intervention.
«Ça nous permet d’être connectés, non seulement entre services incendie, mais avec les autres services d’urgence présents sur notre territoire. C’est une question d’efficacité, mais aussi de sécurité pour la population et les intervenants», explique M. Rousseau.
Il faut comprendre que dans l’état actuel des choses, un directeur de service incendie souhaitant communiquer avec les paramédics ou les policiers lors d’une opération d’urgence doit préalablement en faire la demande à la centrale d’appel, un non-sens pour plusieurs.
FOCUS ET RENIR
L’idée est donc d’interconnecter les différents postes de commandement via un système de communication unique. Et le RENIR ? Le Réseau national intégré de radiocommunication (RENIR) mis de l’avant par le gouvernement provincial est actuellement en cours d’implantation. Ce système, couteux et dont le déploiement a été contesté, vise justement l’interopérabilité entre les différents intervenants de première ligne.
«C’est une technologie qui coute cher, qui date de plus de huit ans, qui n’est toujours pas implantée sur l’ensemble du territoire. Je me répète, mais notre but est d’être efficace sans créer un gouffre financier pour les organisations. FOCUS est un système ouvert et gratuit», tranche Pascal Rousseau.
Tout service dont l’équipement radio est compatible avec FOCUS n’aura donc aucun frais à débourser pour l’utiliser. Dans le cas contraire, l’achat d’un appareil de radiocommunication émetteur-récepteur devra être effectué, mais encore là, bien en deçà des couts d’un équipement compatible RENIR assure le directeur incendie.
TECHNOLOGIE
Pascal Rousseau et le lieutenant - préventionniste de la caserne 51, Denis Lauzier, ont donc dépoussiéré le Comité des intervenants d’urgence en sécurité incendie de la MRC des Basques qui n’avait jamais réellement pris son envol pour en faire un Comité des intervenants en sécurité civile, la nuance est importante.
Le choix de la technologie s’est donc porté vers une communication radio «simplex» numérique en collaboration avec Carl Deschenes, propriétaire d’Électronique Mercier. «En «simplex», notre portée est de 1,2 kilomètre. Ainsi, on évite de nuire à une autre opération tout en couvrant le périmètre de notre intervention», précise M. Rousseau.
Actuellement, le ministère des Transports ainsi que les casernes de paramédics Cambi des Basques ont déjà joint le système FOCUS. La SOPFEU le sera dès 2017 et la Sécurité civile s’est montrée intéressée. Quant à la Sûreté du Québec, le système est en cours d’analyse. Des représentants du CN et d’Hydro-Québec seront prochainement rencontrés. L’optimisme règne donc.
«C’est gratuit et c’est «open source», c’est facile à déployer, et il n’y a qu’une radio par poste de commandement. C’est terminé être dans le noir, dans le manque d’information sur les actions posées par les autres services d’intervenants. Honnêtement, il n’y a que du positif», a lancé Denis Lauzier.
«On est passionnés, ce n’est pas une histoire de faire de l’argent. Nous avons une bonne idée et nous la partageons. On veut faire avancer l’incendie au Québec, mais ça doit commencer par les municipalités, et ici dans les Basques, on veut se parler, collaborer», ajoute Pascal Rousseau.
Ce dernier souligne que déjà des directeurs incendie d’autres MRC l’ont déjà contacté afin de s’informer sur FOCUS.
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