Alcool au volant : 6% des conducteurs du Bas-Saint-Laurent ont pris le volant en état d’ébriété
Les citoyens du Bas-Saint-Laurent seraient plus nombreux que les autres Québécois à avoir traversé ou vu des barrages policiers pour l’alcool au volant lors de la dernière année, selon un sondage CROP mené pour Éduc’alcool. Pourtant, 54% d’entre eux affirment avoir conduit un véhicule après avoir consommé de l’alcool à l’intérieur de la limite permise, contre 49% au Québec.
«Normalement, toutes les recherches démontrent que plus il y a de barrages dans une région, moins il y a de cas de conduite avec les facultés affaiblies. Comment cela se fait qu’au Bas-Saint-Laurent, le pourcentage n’est pas de beaucoup inférieur? On a une énigme. On pourrait l’expliquer avec le fait que le sondage a été mené vers la fin de l’année, et que les gens n’ont pas eu le temps de changer leur comportement. Ce n’est qu’une hypothèse», souligne Hubert Sacy, directeur général d’Éduc’alcool. Ce dernier affirme que ce phénomène méritera une attention particulière lors du prochain sondage qui sera réalisé dans deux ans.
Environ 6% des conducteurs du Bas-Saint-Laurent avouent avoir conduit après avoir consommé de l’alcool au-delà de la limite permise contre 4% en 2015 et 7% au Québec. Une personne sur trois a vu des barrages policiers contrôlant l’alcool au volant au cours des 12 derniers mois dans la région, et 34% ont traversé un tel barrage, contre 24 % au Québec.
D’ailleurs, dans son dernier bilan de l’année 2016 diffusé en juillet dernier, la Sûreté du Québec s’est réjouie de voir le nombre d’interventions en matière de conduite avec les facultés affaiblies au Bas-Saint-Laurent diminuer de 614 l’an dernier à 576 cette année. Un signe que la prévention et la visibilité décourage les automobilistes à prendre le volant après avoir trop consommé. «On souhaite rappeler aux gens que l’alcool au volant, c’est criminel, évitable et prévisible. Nous observons une baisse générale au Québec depuis 2013. Les gens commencent à comprendre le message», souligne Jason Allard, responsable des communications pour la Sûreté du Québec. Selon lui, il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin.
LES RÉSULTATS DU SONDAGE
Globalement, la consommation des Bas-Laurentiens se situe dans la moyenne québécoise. 79% d’entre eux ont consommé de l’alcool au moins une fois au cours de la dernière année, contre 83% au Québec. Leur moyenne de consommation hebdomadaire est de 1,9 fois, ce qui est plus élevé que la moyenne québécoise (1,4 fois), et qu’en 2015 (1,5 fois).
Les résultats du sondage reposent sur 2 700 entrevues téléphoniques effectuées du 20 février au 20 mars 2017.
OPÉRATION ALCOOL ZÉRO
Du 5 au 7 aout, la Sûreté du Québec a participé pour une 4e année à la campagne de sensibilisation Alcool Zéro, en collaboration avec l’Association maritime du Québec (AMQ) et le Conseil canadien de la sécurité nautique (CCSN). La consommation d’alcool représente 40 % des causes d’incidents impliquant une embarcation nautique, selon le CCSN. Les conducteurs qui consomment de l’alcool augmentent considérablement les risques de collisions et, s’ils ont la capacité de conduite affaiblie par l’alcool ou les drogues, ils s’exposent aux sanctions prévues par le Code criminel; soit une amende minimale de 1000 $ jusqu’à une peine d’emprisonnement, tout dépendant du nombre de récidives.
Soulignons que La Presse a dévoilé le 8 aout qu'Ottawa est intéressé à réduire le taux maximal d'alcoolémie de 0,08 à 0,05 permis dans le cadre du Code criminel.
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