Le manque de personnel persiste au palais de justice de Rivière-du-Loup
Le problème ne date pas d’hier et il revient fréquemment dans l’actualité. Le palais de justice de Rivière-du-Loup, comme d’autres au Québec, est victime d’un sérieux manque de personnel. Une situation qui engorge le processus judiciaire dans la région.
Cette semaine, le manque de ressources a été constaté lundi, alors que la Chambre criminelle de la Cour du Québec, n’avait pas moins de 180 dossiers différents à l’horaire. À cela s’est finalement ajouté un imprévu, bousculant le personnel déjà à bout de souffle.
«Il faut comprendre d’une part que 180 dossiers, c’est énorme et ça ne fait aucun sens autant pour les employés du greffe que les avocats et les citoyens», affirme sans détour Me Clément Massé, bâtonnier du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine.
Au-delà de ce nombre absurde de demandes, le processus a été ralenti par cette cause soudaine. Une enquête sur cautionnement a demandé l’assistance d’un greffier supplémentaire, poste qui a été pourvu dans les circonstances par un membre du personnel responsable de gestion des dossiers. Une situation qui peut arriver fréquemment, a expliqué l’avocat d’expérience
«Alors que le greffe était déjà coincé par un nombre de ressources réduit, une autre personne a dû quitter pour ce cas précis. Évidemment, il ne restait plus beaucoup d’employés pour effectuer les suivis, répondre aux demandes d’avocats et assister les citoyens. Le processus a été ralenti», a-t-il raconté.
IMPASSE
Selon Me Massé, cette réalité existe depuis que le gouvernement a entrepris de rationaliser les dépenses dans ses ministères, dont celui de la Justice, à quoi s’est ajouté l’arrêt Jordan qui demande une gestion encore plus serrée.
«Il y a un discours contradictoire. D’un côté, il y a une demande d’efficacité, alors que de l’autre, le nombre de professionnels n’est pas adéquat. C’est une impasse (…) Comme avocats, on sait que le personnel est très dévoué et que le problème est ailleurs.»
L’arrêt Jordan fixe des plafonds de 18 mois de début à la fin d’un procès pour les cours provinciales et de 30 mois pour les cours supérieures. «Les juges sont plus exigeants, ils veulent que ça roule rondement, alors la pression est naturellement plus élevée.»
Quoi faire alors ? «C'est au ministère d'accorder les fonds nécessaires. De mon côté, c’est une nouvelle opportunité de crier haut et fort qu’il a un problème. Dès mardi, j’ai parlé aux responsables locaux et régionaux. J’ai insisté qu’à Rivière-du-Loup, il y a un manque», a souligné Me Clément Massé.
Il espère maintenant que son discours sera entendu. Il fonde aussi des espoirs sur le projet du coordonnateur de l’Est du Québec, Richard Côté. Dès le 1er septembre, certaines enquêtes préliminaires se feront sans juge au palais de justice de Rivière-du-Loup afin de réduire les délais judiciaires.
2 commentaires
Ne serait-il pas avantageux d'avoir un lieu d'affichage à Montréal, pour des gens compétent qui viennent de l'immigration et qui n'arrivent pas à trouver un emploi ou du logement.
Ces gens seraient heureux de vivre à Rivière-du-Loup, et on enverrait un message aux immigrants qui choisissent Montréal : Vous savez le Québec est grand et accueillant !