X
Rechercher
Nous joindre
Publicité

Cyberdépendance : Jeunes connectés, parents informés

durée 15 septembre 2018 | 06h59
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Votre enfant passe-t-il trop de temps devant les jeux vidéo ? Comment contrôler le temps passé devant un écran en évitant les confrontations ? L’experte en cyberdépendance et fondatrice du Centre Cyber-aide Cathy Tétreault donnera quelques pistes de solution et de réflexion aux parents, enseignants, intervenants et aux jeunes lors d’une conférence le 20 septembre à 19 h à la bibliothèque Françoise-Bédard de Rivière-du-Loup.  

    Les jeunes du primaire et du secondaire sont nés avec Internet au bout des doigts. Téléphone portable, tablette, ordinateur portable, les possibilités sont multiples. Alors qu’il y a une quinzaine d’années, télécharger des photos pouvait nécessiter une impressionnante dose de patience et de persévérance, les jeux en réseaux en temps réel destinés aux adolescents, tels que Fortnite, Minecraft, Call Of Duty et compagnie ne cessent de gagner en popularité.

    CYBERDÉPENDANCE

    «Seulement un médecin peut poser un diagnostic de cyberdépendance (…) Quand l’utilisation d’internet, des jeux, nuit à toutes les sphères de la vie, que le jeune s’isole, va moins bien, ne côtoie plus ses amis, que ses notes à l’école diminuent, bref, quand plein de choses ne vont plus bien, il y a lieu de s’inquiéter, c’est un grand signe», souligne Mme Tétreault. Cette dernière est catégorique, ceux qui participeront à la conférence n’ont pas besoin d’avoir un problème pour y assister, elle souhaite avant tout leur fournir des outils et un mode d’emploi. Mme Tétreault a d’ailleurs écrit un livre à ce sujet, intitulé «Jeunes connectés, parents informés».

    «Les parents comprennent pourquoi c’est si plaisant, de jouer aux jeux vidéo. Pour trouver les façons de bien encadrer les jeunes, il faut savoir ce que ça fait vivre aux jeunes. Cela comble les besoins de socialisation, de dépassement, de valorisation, et c’est bien réel.»

    Selon l’experte en cyberdépendance, les enfants les plus à risque de développer une dépendance sont bien souvent timides et anxieux. «Ils utilisent les jeux pour combler des besoins de socialisation, par exemple, sans savoir à passer par-dessus leur timidité et leur anxiété. Pourtant, il faut qu’ils apprennent à le faire dans le monde réel, sans les jeux. Ce sont aussi ceux qui vivent des conflits familiaux, des séparations. Il y a toujours des raisons pourquoi les jeunes vont aller dans l’excessif (…) Il ne faut pas qu’ils s’en servent comme moyen de décompresser en revenant de l’école, parce qu’à ce moment là ça devient de l’automédication».  

    CYBERCRIMINALITÉ

    Avec les années, Mme Tétreault a vu une augmentation des besoins dans sa sphère d’intervention, mais aussi des sujets à aborder. Les réseaux sociaux utilisés par les petits sont à l’origine de conflits réels à l’école et s’y transposent. L’école se voit même obligée d’intervenir dans les cas de cyberintimidation même si cela se passe sur Internet, puisqu’il y a un potentiel que cela nuise à la persévérance scolaire.

    «Tout le monde va avoir un réseau social. Les filles vont utiliser plus les réseaux sociaux et les gars vont faire autant de social, mais avec les jeux. Dans les jeux, ça peut nuire autant à la santé, autant avoir de la cyberintimidation et contenir des prédateurs, dans une seule plateforme. Tout ça se regroupe. Il faut développer le jugement critique chez nos enfants», ajoute Cathy Tétreault. Cette dernière rappelle que le Code criminel du Canada s’applique même sur Internet.

    De son côté, la Sûreté du Québec remarque que la cybercriminalité est en hausse partout au pays, pour diverses raisons, notamment la facilité d’accès, la rapidité et le sentiment d’anonymat. Elle lance un message de prudence lors de visites dans les classes scolaires. «On demande aux jeunes d’être extrêmement prudents avant d’accepter des demandes d’étrangers sur les réseaux sociaux. Quand ils font miroiter des choses trop belles pour être vraies, bien justement, ce n’est pas vrai. On recommande de ne donner aucun détail permettant de s’identifier ou d’identifier l’école, le quartier ou les proches sur Internet. Si vous avez des doutes, parlez-en à une personne de confiance pour savoir s’il y a anguille sous roche», explique le sergent Claude Doiron de la Sûreté du Québec.

    TRUCS

    Cathy Tétreault proposera notamment quelques trucs lors de cette conférence pour aider les parents à encadrer leurs enfants. L’utilisation d’une minuterie préréglée pour éviter au parent d’être la mauvaise nouvelle, le choix des heures et du contexte de jeu est aussi important. Lorsque l’enfant arrive de l’école, il doit vaquer à ses occupation avant de jouer, et surtout arrêter une heure avant l’heure prévue du sommeil. Elle demande aux parents de prioriser les valeurs essentielles de leur famille et d’insérer le jeu en harmonie. Pour Cathy Tétreault, il n’y a aucun doute, Internet est désormais partout. Alors aussi bien s’en faire un petit mode d’emploi, sans dramatiser.

    commentairesCommentaires

    0

    Publicité

    RECOMMANDÉS POUR VOUS


    Publié à 7h14

    Le jeu collaboratif «La Fresque du cl!mat» arrive au KRTB et l’Islet

    Collectivités écologiques Bas-Saint-Laurent (Co-éco) déploie un nouvel outil de sensibilisation sur les changements climatiques : La Fresque du cl!mat. Ce jeu collaboratif et scientifique s’inscrit dans une volonté de diffuser et de vulgariser les causes et impacts des changements climatiques auprès des Québécois, tout en les aidant à identifier les ...

    Publié à 6h36

    Bernard Généreux souligne les 10 ans d’engagement de sa directrice régionale

    À l’occasion de la cérémonie de reconnaissance des longs états de service des employés de la Chambre des communes, Bernard Généreux, député de Montmagny—L'Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup tient à souligner avec fierté les 10 années d’engagement remarquable de sa directrice régionale, Annie Francoeur. Depuis la première élection du député en 2009, ...

    22 novembre 2024 | 6h59

    Au-delà des chiffres, de la Tunisie à Rivière-du-Loup

    Cette histoire est celle de Maha Khezami, de Ahmed Namouchi et de leurs deux fils Ayoub, âgé de sept ans, et Mahdi, un an et demi, arrivés à Rivière-du-Loup dans la froidure de décembre, en 2023. C’est aussi celle de milliers d’autres familles néo-québécoises, qui ont fait le choix de se déraciner de leur pays en quête d’une meilleure vie pour leur ...