Des visières de protection imprimées en 3D pour aider les hôpitaux
Depuis le début de la pandémie de la COVID-19, le monde de l’impression 3D se mobilise afin de prêter main-forte aux hôpitaux en cas de pénurie de certaines fournitures médicales. À Rivière-du-Loup, un médecin du Centre hospitalier régional du Grand-Portage (CHRGP) a utilisé son passé d’ingénieur afin de fabriquer des visières de protection destinées aux travailleurs du milieu de la santé.
Inspiré par la vague de solidarité qui a frappé le domaine de l’impression 3D ces derniers jours, et lui-même bien au fait que certaines fournitures médicales seront en manque si la crise de la COVID-19 se poursuit, le Dr Benoit Lechasseur a utilisé ses connaissances afin de créer un modèle de visière de protection à la maison.
Cet équipement permet de protéger le visage des intervenants du milieu hospitalier contre la toux des personnes malades. Il forme un complément intéressant aux masques, un autre accessoire très important fabriqué présentement par de nombreux bénévoles à travers la province.
«En ce moment, il y a des communautés qui essaient d’imprimer tout ce qui manque. Certaines personnes essaient même d’imprimer des respirateurs artificiels. On ne verra pas cela ici, mais je me suis dit que je pouvais apporter quelque chose moi aussi», a expliqué l’orthopédiste, mardi.
Dans une publication partagée plus de 1300 fois sur Facebook, et ce en moins de 24 heures, le Dr Benoit Lechasseur offre le fichier permettant l’impression de la visière et indique la marche à suivre. Une fois la base imprimée, il suffit d’ajouter un élastique et une simple couverture transparente pour reliure.
«Je me suis basé sur des designs de visières que j’ai trouvés sur Internet et je les ai modifiés un petit peu. Finalement, je suis arrivé avec quelque chose d’intéressant, a-t-il souligné.
C’est très, très simple à imprimer. Quelqu’un qui a une imprimante 3D et qui a déjà expérimenté avec elle n’aura aucune difficulté à réaliser ce projet.»
L’INVITATION ESTLANCÉE
L’objectif est justement que le plus grand nombre de personnes possible puissent mettre l’épaule à la roue. Sur les réseaux sociaux, il a invité tous les propriétaires d’une imprimante 3D à se lancer dans la production, peu importe leur lieu de résidence.
«D’avoir plusieurs personnes qui en font chez elles, c’est vraiment là que l’idée devient intéressante. La production d’une visière prend un peu plus de deux heures, je ne peux donc pas en fabriquer 50 par moi-même. Mais ensemble, c’est possible.»
«Les hôpitaux devraient passer assez vite au travers des réserves, alors ça va prendre des alternatives rapidement. Je suis heureux de la réponse que j’ai obtenue. J’ai reçu des messages de Québec, de Montréal, des États-Unis,... même de l’Italie», a-t-il ajouté.
Pour ceux et celles qui se questionnent sur les normes de salubrité à respecter, le Dr Benoit Lechasseur mentionne que la visière n’a pas à être stérile puisqu’elle ne sera pas portée dans les blocs opératoires. Elle est aussi facilement lavable et donc réutilisable.
Pour la distribution, il conseille de se présenter à l’urgence ou à l’admission avec trois ou quatre exemplaires afin de voir la réceptivité sur place. Il précise qu’il est important d’assembler la visière, puisqu’on ne pourra pas le faire à l’hôpital.
De son côté, le CISSS du Bas-Saint-Laurent encourage les initiatives comme celles-ci. On mentionne toutefois, avec prudence, qu'il est possible que les équipements offerts doivent obtenir la validation des instances sanitaires de l’établissement où ils sont apportés.
Les fichiers nécessaires à la production peuvent être trouvés en suivant ce lien : https://www.thingiverse.com/thing:4237992.
3 commentaires