RASST : des gens inquiets au bout de la ligne téléphonique
Le Regroupement des assistées sociales et assistés sociaux du Témiscouata (RASST) travaille depuis 35 ans avec des crises sociales, économiques et politiques. La pandémie COVID-19 demande à ses intervenants de parler à une clientèle plus large, tout se fait au téléphone.
«Pendant deux semaines, nous avons reçu entre 15 et 20 appels par jour, des gens inquiets. Beaucoup de questions étaient reliées à la Prestation canadienne d’urgence (PCU). Maintenant que les personnes peuvent s’y inscrire, ç’a diminué», a mentionné Fanny Pilon, coordonnatrice.
Les questions portaient donc principalement sur l’admissibilité au PCU. Certaines personnes étaient d’ailleurs exclues du programme mais le gouvernement fédéral laissait savoir le 6 avril que des modifications seront apportées pour permettre à plus de gens d’y adhérer.
«La majorité des gens avaient perdu leur emploi. Certaines situations étaient plus difficiles comme cette personne qui arrivait de voyage», a noté Mme Pilon. La coordonnatrice du RASST a expliqué que la personne avait reçu un relevé d’emploi émis avant le 15 mars, mais ne bénéficiait pas d’un nombre suffisant d’heures travaillées pour être admissible au programme d’assurance-emploi. Cependant, elle avait gagné plus de 5 000 $ au cours de la dernière année comme l’exige la PCU. «Elle passait dans les mailles du filet, on attend de voir les modifications qui seront apportées au PCU», a souligné Fanny Pilon.
L’autre possibilité pour elle est de s’inscrire au programme de prestations d’aide sociale. Là-encore, elle ne pouvait pas se déplacer au bureau des employés de l’État puisqu’elle était en isolement volontaire pendant 14 jours, respectant ainsi les règles en lien avec son retour de voyage. Le gouvernement du Québec a d’ailleurs changé la façon de procéder avec la pandémie COVID-19, les demandeurs d’aide sociale peuvent faire une demande par téléphone et aller déposer leurs documents justificatifs dans les 60 jours suivants.
«Nous avions au téléphone des gens en état de crise, la patience n’était pas là. De plus, certaines personnes avaient de la difficulté à s’exprimer et à comprendre. Ça prend quelqu’un au bout du fil qui est très patient, moi je le suis», a souligné Fanny Pilon. Il en est de même également pour son collègue de travail au RASST, Sylvain Lacroix.
«Notre organisme tente d’apporter aux problèmes d’emploi, de précarité, d’exclusion sociale et de pauvreté, des solutions viables aux collectivités locales et ainsi contribuer au développement durable de nos régions rurales», a-t-elle conclu. Le Regroupement des assistées sociales et assistés sociaux du Témiscouata fait d’ailleurs partie d’un groupe d’organismes d’urgence pour mieux vivre créé à l’initiative du bureau du député fédéral Maxime Blanchette-Joncas.
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